- Allô Nandi ? Bien installée ?
- tu blagues ! Je suis dans un petit nuage tu veux dire ? Cette maison est immense ! Et magnifique ! Et j'ai ma propre chambre ! Dis-je en me jetant sur le lit qui rebondit sous mon poids.- j'étais sûre que tu serais contente, je t'avais bien dis que tu t'y plairais.
- tu avais complètement raison maman c'est super !
- tant mieux alors. Bon dernière chose et je te laisse tranquille , fais preuve de respect et de gentillesse là-bas, rend toi serviable et prouve à tout le monde qu'on t'a bien éduqué. Quand on vit chez quelqu'un on doit se tenir à carreaux d'accord ? Bon, j'étais en train de faire à manger pour ton petit frère, je te laisse. Tu m'appelles quand tu veux ma chérie. Je t'aime.
- je t'aime aussi maman. Bye.
Je raccroche le téléphone en regardant le plafond, ne revenant pas de l'endroit où je me trouve. Je me lève encore pour admirer ma nouvelle chambre. Le grand placard en face de mon lit me montre mon reflet dans la glace.
Je crois que c'est bien la première fois que je me vois dans un miroir aussi grand.
Je me lève et m'observe de haut en bas.
Mon mètre soixante dix-huit élance mon corps mince. La peau ébène que je tiens de mon père fait le contraste avec mon jean blanc légèrement fendu aux genoux. J'ai un visage fin et de grands yeux, des lèvres pulpeuses et étrangement rosées par rapport à la couleur de ma peau. Je porte des rastas longs jusqu'à la moitié de mon dos. J'ai un nez africain et des oreilles un peu pointues. On dit qu'elles seraient parfaites avec des piercings. Quand j'aurai assez de courage pour ça peut-être que je les percerais un jour.
Il est 18h45 et j'entreprends de ranger de mes affaires dans ma nouvelle chambre. Je classe soigneusement mes vêtements et mes chaussures dans le placard et je mets mes quelques bijoux (barrettes, pendentif et boucles d'oreilles) dans les tiroirs de la coiffeuse.
Le temps passe vite et quand je termine il est déjà 20h. Je me change pour quelque chose de plus léger et m'assois sur le grand pouf devant ma fenêtre pour observer la vue. La propriété et vraiment belle vue d'ici.
J'entends toquer à ma porte et je cours ouvrir. À ma grande surprise je vois le petit bout de bout de chou Christopher devant moi. Je me baisse à son niveau et je lui fait un bisou sur la joue en l'appelant par son prénom.- Christopher tu es venu me voir ? Dis-je tout sourire.
Il hoche doucement la tête en regardant ses petits pouces.- tu l'as reconnu ? Lance une voix.
Je me tourne vers la voix et je vois Franck, l'un des jumeaux qui se cachait derrière à ma droite pendant que je parlait à Christopher. Je le soupçonne de lui avoir demandé de toquer à sa place pour voir si je saurais auquel des quadruplés je parlais.
- oui je l'ai reconnu, Franck.
Il rit.
- t'as fait ça comment ? Personne n'y arrive jamais.- j'avais juste remarqué qu'il avait une cicatrice sur son genou et que ses frères n'avaient pas.
Pendant que je parle Christopher s'enfuit en courant vers l'escalier, il a accompli sa mission, plus besoin de rester à bavarder avec nous.
- ah d'accord. Très observatrice. Dit Franck dans son rire. C'est l'heure de manger, on descend, tata Ewube a fait l'Ekwang.
- c'est qui tata Ewube ?
- c'est la ménagère et cuisinière. C'est aussi elle qui s'occupe des quadruplés pendant les périodes de classes quand nous on va à l'école.
- ah d'accord. Ta sœur est déjà réveillée ?
- oui oui elle est dans la salle à manger, en fait tout le monde y est. Même papa, il est rentré.
Je ne sais pas pourquoi, mais la façon avec laquelle il a dit sa dernière phrase m'a fait un petit peu peur. Ici en Afrique, le père de famille est une figure de respect. Mais aussi sa famille lui doit obéissance et soumission. Il a toujours le dernier mot sur tout. Et il peut décider de l'avenir de tout le monde dans la maison. Bien évidemment, tout est relatif en fonction de la personnalité de chacun. Mais c'est toujours très intimidant de rencontrer un père de famille pour la première fois. Surtout quand on va vivre chez lui pendant des mois.
Franck et moi descendons l'escalier et allons dans la salle à manger. Une grande table domine la pièce. Toute la famille se trouve autour de celle-ci et pour la première fois j'aperçois les visages de Roxanne et du mari de ma tante, Monsieur EBODE.
La table est dressée et une dame que je devine être tata Ewube dépose de grands kumbous (gros bols en fer décorés avec des motifs africains ) au milieu de la table.
Je me faufile vers la dernière chaise de libre, m'assoie, dis un grand bonsoir adressé à tout le monde. Ils me répondent tous, les quadruplés plus fort que les autres. Sans doute le résultat de leur apprentissage à la maternelle « parlez vite, parlez fort ».
Tata Marie est assise au centre de la table en face de son mari de l'autre côté. À sa gauche, les jumeaux et deux des quadruplés et à sa droite, Roxanne, moi et les deux autres quadruplés. Tata Ewube s'est éclipsée je ne sais où après avoir mis la table.- tenons nous les mains pour la prière. Dis ma tante.
Je prends la main de Roxane et de l'un des quadruplés. Cette satanée prière me suit jusqu'ici. J'ai failli l'oublié.
La prière terminée, les jumeaux attaquent les Koumbous et vident leurs contenus dans leurs plats. Un délicat fumet d'Ekwang se propage dans la pièce et je salive rapidement.
Une fois mon plat remplit, je succombe au goût de ce met. L'Ekwang, un plat originaire de la région du nord ouest du Cameroun. C'est du macabo rappé, puis ensuite enroulé dans des feuilles de macabo elles aussi et ensuite mijoté dans une sauce épicée et aromatisée au bounga (arhant fumé) ou avec de la morue fumée. C'est une délectation. Tata Ewube chapeau !
Monsieur EBODE s'adresse à moi.- Nandi bienvenue chez les EBODE, j'espère que tu te sentiras bien ici.
- merci beaucoup Monsieur EBODE de m'accueillir chez vous, je m'y sens déjà bien.
Tout le monde pouffe de rire subitement. Monsieur EBODE et ma tante y compris. Je ne comprends rien et j'ai peur d'avoir fait ou dit quelque chose par erreur.
- votre majesté, puis-je manger dans votre demeure ? Lance l'un des jumeaux hilare en s'adressant à son père.
- oh pardon mes sires ! J'ai oublié de faire une révérence en m'asseillant à votre table. Poursuit Roxane dans le même état.
Je suis perdue.
- mais Nandi enfin, pourquoi est-ce que t'es aussi cérémonieuse ? Lance ma tante en riant. Tu nous parles comme si on était de la famille royale. Détend toi on ne mord pas !
- Elle a raison. Poursuit son mari. Ici on est free tu sais, tu peux t'adresser à nous comme à des membres de ta famille parce que c'est ce qu'on est n'est-ce pas ? Et puis ne me vouvoie pas et ne m'appelle pas non plus monsieur. Pouffe-t-il. Tonton EBODE ça serait même trop, appelle moi tonton Antoine.
Je me met à rire aussi en acquiesçant.
Quelle est donc cette famille aussi ouverte d'esprit?
Nous terminons le repas et chacun vaque à d'autres occupation. J'aide Roxane à débarrasser la table en silence et ensuite je monte dans ma chambre, je prends une douche dans la pièce juste en face et je me glisse dans mon pyjama. Un gros T-shirt qui m'arrive aux genoux. Je me couche dans mon lit et prends mon téléphone qui chargeait tranquillement sur la commode. Je me connecte et j'écris à mes amis dans le groupe Whatsapp. Je leur dis que je suis bien arrivée à Douala et que la famille de ma tante est très grande et très cool. On s'échange diverses nouvelles et j'entends toquer à ma porte. J'ouvre la porte et c'est Roxane. Je la fais entrer et l'invite à s'asseoir avec moi sur le lit. Nous sommes toutes les deux assises en tailleur l'une face à l'autre. Elle me regarde du coin de l'œil et me lance :- tu plais à mon père.
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Une Kmer sur YouPorn
Teen FictionElle ne souhaitait qu'un petit boulot à fin d'économiser pour ses frais universitaires, mais elle se retrouve immergée dans le monde du porno. Récit de l'histoire d'une orpheline de père, mêlée aux behind the scene de l'industrie de la pornographie...