17. La Robette Aesthetics.

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Le ciel bleu clair teinté de l'orange du couché de soleil est en adéquation avec ma bonne humeur. Plus de la moitié des invités est déjà là quand la barre des dix-huit heures est passée.
La grande tente abrite une décoration à en couper le souffle. Elle est à la fois somptueuse et simple. Dans le thème bohème champêtre. Il y a des lanternes, des guirlandes qui harponnent tous les poteaux de la tente et aussi des fausses touches de bois ici et là et des attrapes rêves suspendus au plafond de la tente. Tout est si parfaitement élaboré, je suis stupéfaite.
Les invités ne sont pas encore assis à leur place respectives. Ils sont plus occupés à dévaliser le buffet d'apéritifs et de petit fours, sans compter les mini stand de pop-corn, glace, et la fontaine de chocolat.
L'alcool coule déjà, même si ce n'est pas encore à flot. Le pastis rafraîchit la gorge de certains de nos invités. Et ils pensent qu'ils n'en ont pas l'air mais la plus part des invités est aussi impressionnée que moi par tout ce qui a été mis en place pour cette fête.

Je suis vêtue d'une robette bouffante mauve, la robette intemporelle du style aesthetic cottagecore. Le decolté carré, les épaulettes bouffantes et les manches courtes (voir couverture), en bas je porte une paire de chaussures fermées à talon compensé noire avec des chaussettes blanche qui m'arrive au centre du tibia. Je suis encore plus grande que d'habitude. J'ai accessoirisé le tout d'un collier de perle, de noeuds papillon et de bagues dispatcher ça et là. J'ai fais un maquillage très léger, avec quelques paillettes sur les yeux et du gloss sur les lèvres. Eugénie m'a aidé à tracer un fin trait d'eye-liner. Mes cheveux sont coiffés d'une grosse barrette de la même couleur que ma robe, et j'ai coiffé ma crinière naturelle avec des boucles afro.

Les photographes engagées par ma tante nous mitraillent en permanence. Et le Dj passe de la musique entraînante et diffuse à la fois en fond sonore.
Je ne me vois pas en ce moment mais je me sens radieuse. Mon bonheur est si fort que je fais l'effort de le communiquer au maximum. Je salue personnellement chaque invité que je vois. Que ce soit ceux que je connais, toute seule, ou ceux que je connais pas, assisté par Roxanne ou ma tante qui me les présentent.

Tous mes amis sont déjà présents. Ça a été un tel plaisir de les revoir après tous ces mois. Leila a pris un peu de poids comme elle le souhaitait et ça me fait sourire. J'en ai été la première surprise mais le feeling entre Toko et moi est bien passé. Peut-être tout ça est définitivement derrière nous ? En tout cas je suis vraiment très heureuse. J'ai l'impression que c'est le plus beau jour de ma vie. L'adrénaline pulse dans mes veines.
J'ai 19 ans. J'étudie à IUG. J'ai une super famille. Des super amis et une vie de dingue !

Ce flot d'émotions me ramène au fait que la chose qui me manque c'est juste de pouvoir être sûre de continuer à fréquenter dans l'école de mes rêves. Et si ma tante a pu me payer une fête aussi gigantesque, je suis sûre qu'elle acceptera de m'aider pour mes études.
Je décide donc d'aller à sa recherche pour lui faire ma requête, histoire d'en avoir le cœur net. Ainsi je pourrais faire la fête en toute connaissance de la situation et comme ça je pourrais mieux en profiter.
Je la trouve sur le perron en train de donner des indications à un jeune homme qui, je crois, travaille pour le traiteur. Une fois qu'elle a fini de lui parler je m'approche un peu plus d'elle.

- alors tu t'amuses ? Me lance t-elle.

- oui beaucoup ! Merci encore pour tout tata je suis dépassée par tout cet amour.

- ça me fait plaisir de te faire plaisir chérie. Dit-elle avec son plus beau sourire. Tu as besoin de quelque chose ? Tu as l'air préoccupée.

- humm oui je voudrais te parler de quelque chose s'il te plaît.

- d'accord.

Nous nous dirigeons vers l'intérieur quasiment vide de la maison.

- oui de quoi voudrais tu parler ?

- je voulais te faire une requête s'il te plaît.

- je t'écoute.

- avant tout j'aimerais encore vous remercier tonton Antoine et toi de m'accueillir chez vous et de vous occuper de moi comme vous le faites si bien. C'est une grâce que je n'aurai jamais pu imaginer dans ma vie et je vous suis vraiment reconnaissante. J'ai tenté de vous alléger la tache en m'occupant moi même de payer mes études en travaillant et j'y arrivais jusqu'à ce que la rentrée n'arrive et que je ne puisse plus.
Dans deux semaines je devrais retourner faire cours mais je n'en suis pas sûre parce que je n'ai pas réussi à trouver de l'argent pour payer la deuxième tranche de ma pension. Alors je voulais savoir si vous pouviez m'aider pour ça. Je sais que ce n'est absolument pas le bon moment pour en parler maintenant mais je me suis dit que j'en avais besoin pour passer une bonne fête d'anniversaire. Ça serait du gâchis de traîner cette air préoccupé sur mon visage toute la soirée. (Elle sourit légèrement à ma blague) Ce que je veux dire c'est que, j'ai besoin de toi tante Marie. J'ai besoin de ton aide s'il te plaît.

- waouw Nandi ! Tu as raison ce n'est pas vraiment le bon moment pour en parler. Mais je suis contente que tu m'en ai parlé quand même. Je sais que tu es jeune fille travailleuse et courageuse et tu auras toujours notre aide quand tu en aura besoin biensur qu'on va t'aider ma chérie.

Quand je comprends ce qu'elle vient de me dire je sens mes larmes me venir aussi vite. Je sanglote déjà alors qu'elle sourit encore.

- ooh ne pleure pas ma chérie tu vas abîmer ton maquillage. Tu fais partie de la famille c'est normal qu'on t'aide.

Elle me fait un bisou sur la joue.

- on va t'aider. Seulement, il faut que tu ailles en parler aussi à tonton Antoine.

- ah oui ?

- oui oui après tout c'est aussi son argent qu'on va utiliser pour t'aider. Il faut que tu lui en parles directement. Ça lui montrera ta bonne foi.

- d'accord je vais le faire.

- super parce qu'il est juste derrière toi.

Je me retourne et le vois isolé dans son coin-bureau habituel. Il manipule sa tablette. Il est élégamment vêtu pour la fête mais n'a pas l'air de vouloir la faire. On dirait qu'il se sent mieux ici que dehors sous la tente. Peut-être n'est-il pas plus exalté par ces mondanités. Ça serait compréhensible. À son âge, il doit en avoir vu de tous genres.

Je décide de m'approcher de lui sous les encouragements chuchotés de ma tante « vas-y il ne mord pas » dit-elle.

Je ne sais pas pourquoi je suis toujours aussi anxieuse quand il s'agit de parler à ce monsieur. Mais bon, il faut bien que j'y aille.
Le temps que je traverse la grande pièce pour arriver jusqu'à lui, ma tante n'est déjà plus dans les parages, quelle discrétion !
Je prends une grande inspiration et décide de parler.

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