Chapitre 11. Tire! Part.2

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Je marche maladroitement et pied nu sur cette longue et grosse allée, entourée d'arbres sauvages et de palmiers. Je sens des regards sur mon dos. Mais je ne m'y concentre pas. J'entends également les garçons m'appeler, mais je ne me retourne pas.

Je continue à marcher en boitant. J'ai mal...

Après une heure de marche, j'arrive enfin devant le grand portail. Je fais signe aux gardes de m'ouvrir, mais ils hochent négativement la tête.

À quoi joue-t-ils!?

Ah je vois... ça doit être ce gros connard.

Mais je ne m'avouerais pas vaincu.

J'entre dans cette immense jungle et je cherche un arbre assez haut pour pouvoir passer de l'autre côté du mur sans toucher les barbelés.

Après des heures de recherche, j'en trouve enfin un, qui est lié à un autre arbre de l'extérieur.

Je commence à grimper sur l'arbre en saisissant la branche la plus basse. Je me hisse sur la branche et je réitère l'opération.

L'effort que je suis en train de faire, me fait atrocement mal, mais j'essaie d'y faire abstraction, en me disant que j'ai été dans des situations bien pires et que je m'en étais toujours sorti, que ce n'est pas une petite blessure de pacotille qui allait me mettre à terre.

Arrivé à une bonne hauteur, je guette quelle serait la meilleure façon de passer par-dessus le mur au fil barbelé. Puis je vois une autre branche qui est de l'autre côté du mur et qui est a ma portée, alors je saute et je saisis la branche, mais cette dernière me lâche et crac, et je tombe brutalement sur les fesses.

Après ma jambe et mon bras, c'est autour de mon coccyx.

Bref, je ne perds pas plus de temps et je me casse d'ici.

Je marche difficilement sur la route qui est complètement vide, pas même un chat.

Soudain, je vois une voiture arriver, je lève mon pouce en l'air pour faire du stop. Quatre gars se trouvent dans la voiture, plus pervers les uns que les autres, mais je sais que je peux facilement les mettre à l'amende.

Ils commencent à ralentir, mais subitement ils regardent un peu plus loin et d'un coup ils accélèrent. Je ne comprends pas trop, jusqu'à ce que je me retourne et que je vois le gros connard les visé avec son arme.

Pas possible celui-là... il compte me pourrir la vie pendant combien de temps ?

Je le toise et je continue à avancer. J'entends ses pas derrière moi.

— Arrête-toi, me dit-il.

— Non.

— Elena, arrête-toi! fit-il d'un ton autoritaire.

— Je t'ai dit non! Et puis tu n'as pas d'autre priorité ou j'en fais pas partit ? Va t'en occuper et laisse-moi tranquille.

— Arrête de faire le bébé!

— Ah ! je fais le bébé maintenant?! râlais-je en lui faisant face.

— Oui. Un gros bébé qui a besoin d'attention, déclare-t-il avec un sourire narquois.

Je grogne et je lui tourne le dos pour continuer mon chemin. Je fais quelques pas et je sens mes pieds se soulever.

Il pose ses mains sous mes aisselles en me tournant face a lui, il me tient sans me coller à lui. Mon corps pendouille et il me fixe.

— Qu'est-ce que tu veux Elena?

Je fuis son regard en pivotant ma tête. J'ai les sourcils froncés et je parie que je suis rouge de colère.

Il penche sa tête sur le côté et il attend ma réponse. Je le regarde, et je dois avouer qu'il est aussi beau que le soleil.

Ses yeux d'un noir intense, son nez fin et droit, sa mâchoire bien tracée, ses pommettes rougies à cause de la chaleur et sans parler de sa bouche suave que j'imagine est si gourmands...

Je mentirais si je disais que physiquement il me dégoutait... mais son comportement est à vomir.

— Je veux que tu sois plus gentil, dis-je finalement.

— Bien... et moi je veux que tu sois plus obéissante.

— Mais je suis super obéissante!

— Tu te fous de ma gueule? Si tu l'étais, tu ne serais pas partie ainsi, en plus tu es fière et très orgueilleuse.

— Techniquement, tu m'as demandé de me "barrer" et j'ai simplement obéi.

— Ne joue pas à ça...

Je me tais et je regarde l'horizon, quelques instants après il me pose par terre et attrape son t-shirt par derrière, pour le tirer avec deux doigts, puis s'approche de moi et il me le met. Son vêtement est très large pour moi, m'arrivant en bas des fesses.

Il n'aime vraiment pas qu'on voie mes formes ou je me fais des idées absurdes ?

N'empêche, son corps athlétique et extrêmement bien sculpté ferait succomber n'importe quelle femme... alors pourquoi dit-il qu'il n'y aura ni femme ni enfant ? Et la blonde ? J'en suis sûr qu'ils formeraient un magnifique couple de conards.

— Elena? m'interpelle-t-il.

— Mhm...?

Il détache mon collier de son cou et il me le tend. Je le regarde et je ne comprends pas trop.

— Tiens... si tu veux partir alors prends-le et je t'appelle tout de suite un de mes hommes qui te déposera là où tu voudras avec tes affaires, mais si tu veux rester avec nous je garde le collier et tu rentres avec moi. À toi de faire ton choix.

— Je peux te poser une question?

— Je t'écoute.

— Veux-tu que je reste ou que je parte?

— (Il se pince la lèvre inférieure), je veux que tu restes..., dit-il gêner

— Donne-moi une seule bonne raison de rester, sinon je partirais et nos chemins ne se croiseront plus jamais.

Il reste muet comme une taupe.

— OK je vois... bonne continuation, lui dis-je en lui arrachant mon collier des mains et en continuant à avancer.

— Attends, me retient ce dernier par le bras. Je veux que tu restes, car... je ne supporterais pas qu'on te fasse du mal, même si je t'en fais beaucoup... mais je ne supporterais pas que quelqu'un d'autre t'en fasse. Et puis... j'ai encore plein de choses à connaître de toi, si tu pars ils me hanteront jusqu'a le restant de mes jours. Et je veux te protéger... Et... je veux que tu restes à mes côtés... enfin à nos côtés...et je promets d'être plus gentil avec toi.

— Hum... d'accord. Mais à une condition!

— Laquelle?

— Ce soir, tu m'emmènes boire un milkshake à la vanille sur le haut d'une colline.

— (Il sourit), tout ce que tu veux! Espèce de gros bébé! Dit-il en me soulevant par les cuisses pour me porter dans ses bras.

Je pose ma tête sur son épaule et je souris bêtement. J'avoue que ses paroles m'ont rassuré.

— En plus si j'étais rentré les mains vides, sans toi, j'aurais eu tout le monde à dos, déclare-t-il.

— Ah! donc tu n'es pas revenu pour moi, mais parce que tu avais peur des représailles !? lui dis-je en lui faisant face.

Il rigole et je lui souris.

— Mets-le-moi, fit-il en parlant de mon collier.

Je lui mets mon collier au-dessus du sien qui est une simple chaine en argent, et je plonge mon regard dans le sien...

Il y'a quelque chose de changer entre nous que je n'arrive pas à décrire.

SCARFACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant