Chapitre 31

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Avec Eryk, nous sommes allés dans le jardin à l'arrière du palais. Il est encore plus beau que celui à l'avant. La végétation est luxuriante, on se déplace sur des allées faites de grosses pierres grises. L'endroit où nous nous trouvons est un peu reculé et sans vis-à-vis des fenêtres pour éviter d'être épié par quelqu'un dans le palais. Nous avons commencé à nous échauffer tout doucement. Puis nous avons enchainé par des petits coups lents que nous pouvions esquiver sans mal. Je décide de lui annoncer :

— Je pourrais voir Léandre, normalement.

Il se stoppe dans son mouvement, j'en profite pour repousser son bras et lancer un coup de poing vers son visage qu'il esquive à la dernière minute, il attrape mon poignet et tire pour me déséquilibrer.

— Comment ?

Il me laisse retrouver mon équilibre et attaque à son tour.

— Comme tu le sais, j'ai eu... une entrevue avec le roi.

Je me baisse pour éviter le coup, glisse mon pied au sol et il saute. On pourrait croire qu'on danse.

— Je sais, mais ça ne me dit pas comment tu as pu avoir l'autorisation aussi rapidement.

— On va dire qu'on a marchandé.

Nos attaques s'intensifient, je suis vite en nage et lui aussi.

— Qu'est-ce que tu as marchandé ?

Il essaie de m'attraper pour m'immobiliser, je contre et j'envoie le plat de ma main frapper son menton, il recule sous l'impact.

— Il voulait voir de quoi j'étais capable. Rien d'important.

— Hmmm...

Il se frotte légèrement le menton. Je ne peux pas lui parler de la torture qu'Éros a subie et celle que ça a été de devoir regarder. Comme je pouvais m'en douter, y penser me fait revivre la scène et me ramène à nouveau dans ce bureau. J'envoie un coup de pied circulaire à Eryk un peu plus fort que je ne le désirais qui l'atteint au torse et lui coupe la respiration. Je me stoppe et dis :

— Oh, je suis vraiment désolée, je ne voulais pas...

J'ai baissé ma garde, c'est ce moment qu'il choisit pour m'atteindre à la joue, je titube. Il n'a pas frappé assez fort pour me sonner, mais la douleur explose sous ma peau et je risque d'avoir un bleu.

— Tu n'aurais pas dû baisser ta garde.

Un sourire explose sur son visage. Il sait que ce commentaire ne sert à rien, je l'ai senti passer. Je ris amèrement. Nous recommençons à échanger des coups moins rapides et plus faciles à esquiver. Je remarque une hésiation chez lui, je fronce les sourcils, puis il se lance et décide d'aborder le sujet que je voulais éviter :

— Alors... Le prince... il te plait ?

Je grogne de mécontentement. Il m'envoie un coup vers l'estomac, j'évite et attrape son avant-bras Je le lâche et dis vaguement :

— Il n'est pas si méchant qu'il n'y paraît.

— Tu ne réponds pas à la question et je le sais déjà. Ça pourrait être important et tu le sais.

— Non ça n'en a aucune, même si c'était le cas je ne me laisserais pas aveugler.

Il regarde autour de lui et me dit à voix basse :

— Écoute, ton histoire se répand en ville et en province très rapidement. Les habitants sont en colère contre le roi, ils ne comprennent pas pourquoi tu es bloquée ici et pourquoi tu ne peux pas vivre normalement. En plus, il ne fait qu'élever de plus en plus les impôts. La famine fait rage dans tout le pays, les habitants commencent à en avoir assez de l'écouter aveuglément. Les plus âgés regrettent le règne du roi Nicolas.

Le Joyau de NostrariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant