Je suis livreuse de pizza depuis très peu de temps à Tokyo. À vrai dire c'était mon premier jour aujourd'hui. J'ai donc démarré cette première journée normalement, en acceptant des commandes puis en les livrant chez les clients. J'avais presque fini ma journée quand j'ai dû me rendre à une adresse qui ne me disait rien du tout. Sans me poser de question, je m'y suis rendue. Sur ma fiche de notes, c'était indiqué que le client vivait à l'appartement 1617, j'ai levé le regard.
«C'est au dernier étage ?»
Après vérification, effectivement, je devais me rendre au dernier étage de l'immeuble. Fort heureusement il y avait un ascenseur. Parce que bon, montez 16 étages à pieds, je vous avoue que ça ne m'enchantait vraiment pas.
Le bâtiment avait l'air vraiment ancien. Sûrement construit dans les années 50, enfin après ce n'était qu'une déduction puisque je n'étais absolument pas architecte, mais il avait l'air très très vieux. Monter dans un ancien ascenseur d'un vieil immeuble c'est un peu flippant... imaginez l'ascenseur est défectueux et je reste bloquée ? Ou pire encore... enfin bon, je n'avais vraiment pas envie de penser à ce genre de choses à ce moment précis, tout ce que je voulais c'était livrer ma pizza et repartir aussi net pour rentrer chez moi !
«Alors... 16ème étage.»
J'ai donc appuyé sur le bouton indiquant le bon étage et l'ascenseur s'est refermé puis s'est mis en marche. Je vous avoue que la montée fut assez lente. Bon en même temps il ne fallait pas trop en demander aux vieux ascenseurs. Mais j'espérais quand même qu'il respectait les conditions d'utilisation. On ne sait jamais avec les vieux bâtiments...
Tandis que je me posais un tas de question sur cet ascenseur, un bruit a retenti... Un bruit qui me fit comprendre que j'étais arrivée au bon étage. Je suis donc sortie.
«Alors ici c'est le 1608, ça veut dire que... c'est de ce côté là ?»
J'ai tourné la tête vers la gauche. Il faisait vraiment très sombre. Visiblement les lumières de ce côté-ci ne fonctionnaient pas. Je n'étais vraiment pas confiante mais j'ai avancé dans la pénombre jusqu'à ce que je tombe sur une porte.
«C'est le 1617 ? Rah... je vois rien !»
Étant au travail, je n'avais pas gardé mon téléphone portable sur moi et je n'avais donc aucun moyen de m'éclairer. J'ai alors dû attendre que mes yeux s'habituent un peu au noir avant de jeter un coup d'oeil à ma fiche de note.
«Appartement 1617 ?»
J'ai levé les yeux vers la porte qui me faisait face.
«C'est le 1616.»
Ma fiche indiquait que c'était au 1617 mais il n'y avait aucune porte indiquant ce numéro, seul le 1616 était là et il n'y avait aucune autre porte.
«Mais j'ai pas pu me tromper...»
J'ai entendu un léger bruit venant de ma gauche et je me suis donc instantanément retournée. Il y avait une espèce de grille, j'ai donc décidé d'aller voir ça de plus près.
«Qu'est ce qui se passe ici ? Hein..?»
Mes yeux me jouaient peut-être des tours, mais derrière cette grille il y avait un autre appartement. C'était quoi ce bâtiment bizarre ? D'où un appartement se retrouve isolé de tous derrière une grille ? C'est bizarre, non ? Quoiqu'il en soit, j'avais beau penser ce que je veux, je ne voulais pas me faire virer dès mon premier jour.
«Et je suis sensée passer comment ??»
La grille était verrouillée. Soudainement elle a grincé très fort et j'ai eu peur.
«Oh merde !»
Elle s'est ouverte, juste... comme par magie. C'était vraiment effrayant. Il fallait vraiment que je livre cette foutue pizza. Je n'avais juste qu'à toquer, donner la pizza au client et partir le plus vite possible. Après ce serait fini.
«Parfait... j'y suis... bon c'est noté qu'il ne faut pas que je sonne.»
J'ai voulu toquer mais je me suis rendue compte que la porte était entre-ouverte. J'ai trouvé ça bizarre une fois de plus, mais je me suis dis que peut-être le client m'attendait et qu'il avait laissé ouvert pour que je puisse entrer et directement lui livrer sa pizza. J'ai donc posé ma main dans l'ouverture de la porte.
«Hum... excusez-moi, votre commande est arrivée.»
Il y avait un silence très pesant.
«Excusez-moi...»
J'ai commencé à paniquer. Je me sentais vraiment mal à l'aise et je sentais la peur m'envahir à chaque seconde qui passait.
«Je... j'ai laissé votre commande derrière la porte !!!»
Je suis partie le plus vite possible. J'ai couru comme une folle jusqu'à l'ascenseur tenant mon sac de travail dans les bras.
Arrivée à mon lieu de travail, je suis retournée auprès de mes collègues afin de faire le point. Les premiers jours de travail, dans cette entreprise, on fait des points tous les soirs pendant 1 semaine pour voir si tout se passe bien et si les nouvelles recrues se débrouillent. Ils m'ont donc demandé comment s'était passé cette première journée de travail.
«Alors c'était comment ? Plutôt effrayant comme endroit, hein ? La première fois que j'y suis allé, j'ai failli me pisser dessus AHAHAH !
- Quoi ?
- On a l'habitude d'envoyer les bleus là-bas pour leur premier jour de travail. C'est pour qu'ils s'habituent au rythme du travail et c'est notre bizutage à nous.
- Mais... j'ai livré la nourriture...
- AHAHAH ! mais qu'est ce que tu racontes ? Personne n'y vit depuis des années et en plus y a un portail fermé
- Mais la porte était ouverte. Regarde j'ai même reçu le paiement.
- Mais meuf... tu rigoles ? Tu te fous de nous parce qu'on t'a fait une mauvaise blague. C'est évident que c'est ton argent. Qui aurait pu payer en sachant que personne ne vit là-bas ?
- L'argent était par terre devant la porte alors j'imagine que c'était pour payer la commande...
- Oh arrête c'est déjà assez flippant de travailler ici la nuit ! C'était juste une blague, ok ? Peu importe.. retournons travailler.»
Après ces mots échangés, j'ai commencé à me sentir très mal. Mais j'ai laissé passer et j'ai continué à travailler pour cette entreprise. Après tout c'était peut être juste une coïncidence ?
Quelques jours plus tard, en allant au travail, j'ai aperçu deux femmes en train de discuter près du bâtiment où j'avais livré l'autre jour.
«Bonjour excusez-moi, que se passe-t-il ?
- Il y a cet appartement dans le bâtiment 108 qui est bloqué, l'appartement 1617.
- 1617 ???
- Et bien apparemment quelqu'un s'est suicidé là bas ! Ils disent que la personne est morte depuis une semaine, vous vous rendez compte ??»
Je suis restée sans voix. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait... comment ça il y a une semaine...? J'avais livré ici il y a tout juste trois jours... c'était impossible...
VOUS LISEZ
Japan Horror Story - SAISON 1
HorrorLes Japan Horror Stories sont des histoires d'horreur japonaises relatant de faits fictifs ou réels. Quelques légendes urbaines peuvent aussi traîner dans les récits.