Le voisin

116 10 1
                                    

« Bon et bien à plus tard !

- Ça va aller pour rentrer seule mademoiselle Hirai ?

- Oui ça ira ahah !

- Il fait sombre donc faîtes attention !

- Ahah allez à demain ! »

Ce soir-là j'étais partie prendre un verre avec deux collègues de travail. Nous travaillions en tant qu'éditeurs dans une petite entreprise. L'ambiance était toujours bonne malgré notre charge de travail. J'avais vraiment de la chance d'être tombée dans une bonne équipe. Je m'entendais très bien avec mes collègues même si j'étais la seule femme de l'équipe. Après cette soirée un peu arrosée, j'ai décidé de rentrer, il ne fallait pas que j'abuse. Je ne voulais pas arriver avec une gueule de bois le lendemain au travail. J'ai donc pris la route. Heureusement que les rues étaient éclairées donc je pouvais voir correctement.

Plus j'avançais, plus je me disais que j'avais peut-être un peu abusé sur la boisson... Je commençais à avoir quelques vertiges et je me sentais nauséeuse. Je sais que la seule solution pour y remédier c'était d'avoir une bonne nuit de sommeil. J'étais donc vraiment hâtive de rentrer chez moi.

Tandis que marchais tranquillement, à la lueur des réverbères, j'ai senti comme si une présence me suivait. Au début je n'y ai pas vraiment fait attention, je savais que je pouvais être très paranoïaque des fois, je continuais donc à marcher mais j'avais quand même un peu accélérer inconsciemment. Les minutes passaient et j'avais toujours cette drôle d'impression.

« Est-ce que quelqu'un est en train de me suivre là ? »

Mes propres pensées à ce sujet me faisaient paniquer intérieurement. Je n'osais pas me retourner, j'étais terrifiée rien qu'à l'idée qu'une personne puisse faire ce genre de choses. J'étais une personne banale après tout, je dirais même passe partout. Je n'étais pas le genre de fille à attirer l'attention et je n'aimais pas ça de toute façon. Malgré la peur, j'avais tout de même décidé de jeter un petit coup d'oeil par dessus mon épaule, juste discrètement.

« Oh merde... »

Il y avait bien quelqu'un. Un homme ? Il devait être à une vingtaine de mètre de moi. Je ne pouvais distinguer qu'une silhouette bien trop floue pour affirmer ce que je disais.

« Non... ça ne se peut pas... Il doit sûrement emprunter le même chemin que moi.»

Je continuais de marcher, toujours à la même allure tandis qu'un tas de pensées transperçaient mon esprit. Des pensées de plus en plus glauques. Je n'arrivais pas à m'en empêcher même si par la même occasion j'essayais de me rassurer en me convainquant qu'il prenait simplement le même chemin que moi. Après tout, je n'étais pas la seule qui utilisait ce chemin donc ça semblait logique et même normal que d'autres personnes l'empreinte. La pression était insoutenable, il fallait que je sache. Pour ce faire, j'ai donc décidé d'accélérer le pas de façon flagrante. Les pas de la personne derrière moi faisaient écho à ce moment. Elle avait, elle aussi, accélérée. Je sentais son regard intense sur moi comme si elle ne voulait pas me lâcher des yeux. C'était effrayant.

«C'est pas vrai... »

L'angoisse me montait, envahissait mon corps,

« Non ça ne se peut pas... attends... beaucoup de gens empruntent ce chemin, ça ne peut être qu'une coïncidence... et si... je m'arrêtais une seconde.. ? »

Mon corps se figea et je m'arrêtais soudainement comme si je devenais une statut de pierre. À ce moment, c'est comme s'il n'y avait plus rien autour de moi, que j'étais dans une bulle de solitude.

« Il va passer juste à côté de moi... »

Mon souffle commença à s'accélérer rapidement. On entendait bien que ma respiration était anormalement rapide. J'étais au plus mal. J'avais envie de m'écrouler tandis que je me rendais compte que m'arrêter fut la pire idée que j'aurais pu avoir.

« Il faut... que je parte d'ici !!! »

Je m'étais mise à courir à en perdre haleine. Je ne voulais plus m'arrêter, je ne pouvais pas. Je sentais vraiment que ma vie était en danger, il fallait que je m'échappe, que je trouve un endroit où me cacher.

« Vite... vite... »

Tandis que mon souffle s'intensifiait et s'écourtait rapidement, j'ai aperçu la porte de mon immeuble. Un sentiment de soulagement envahissait alors tout mon corps. Il fallait que j'y arrive, il fallait que j'atteigne cette porte, après ça je savais qu'il ne m'arriverait plus rien. Je me suis donc précipitée vers celle-ci. La porte possédait un digicode. Une voix robotique se mit à me parler.

« Veuillez entrer le code. »

J'ai levé la main pour taper le code tandis que je sentais que la présence s'approchait de plus en plus. Mon corps tout entier tremblait, c'est comme si je n'avais plus du tout le contrôle de moi-même. Alors que je m'apprêtais à taper le code avec rapidité, je détournais le regard vers la silhouette quand je m'aperçus que c'était bel et bien un homme et... il souriait. Il souriait amicalement.

« Excusez-moi. Je pense qu'il y a un malentendu. Je vis ici aussi. Dans l'appartement 401.

- Ah... Je... je vous présente mes plus plates excuses !! Je ne savais pas !!!

- Ahah, ne vous en faîtes pas, je peux comprendre. On vit dans un monde vraiment dangereux après tout.

- Je suis vraiment désolée ahah... suspecter un garçon aussi gentil que vous... qu'est-ce qui ne va pas chez moi.. ? »

La voix automatique se faisait entendre au même instant, m'indiquant que le code que j'avais tapé était correct.

« La porte est maintenant ouverte. »

Je me sentais vraiment confuse est gênée, tandis que j'entrais dans l'immeuble. Je m'étais senti soulagée tout de suite après ses premiers mots. C'était fou quand même... il habitait le même immeuble que moi ! Et je m'étais fait tout ces films pour rien... ahlala je vous jure, il n'y avait que moi pour me faire de telles frayeurs pour rien. Je me sentais tellement plus apaisée. Je marchais vers l'ascenseur, tandis que je me sentais à nouveau éméchée à cause de l'alcool. C'est comme si à cause de la peur tout était redescendu et qu'une fois apaisée, tout était remontée. Je sentais que mon visage était rougi. J'appuyais sur le bouton d'appel de l'ascenseur tout en riant de moi-même. Franchement, je suis si sotte des f... attendez... il avait bien dit appartement 401 ? Mais c'est MON numéro d'appartement !!!

« Ça veut dire que.... »

Je me suis retournée, voyant les yeux de l'homme écarquillés, un large sourire malsain collé au visage.

Japan Horror Story - SAISON 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant