Japan Horror Story - SAISON 1

Son précieux sanctuaire

Mon grand-père possédait une maison dans la campagne de Shirakawa-go, dans la préfecture de Gifu. C'était une vieille maison qu'il avait hérité de son père lui-même. Il y avait un petit sanctuaire dans lequel était vénéré Inari, le dieu des récoltes. Mon grand-père prenait toujours très grand soin de ce sanctuaire. Non seulement il ne laissait personne voir l'intérieur de celui-ci, mais il ne permettait surtout pas que quiconque le touche. Malheureusement mon grand-père a toujours laissé planer du mystère autour de ce sanctuaire. Il n'a jamais voulu dire pourquoi nous ne pouvions ni regarder dedans, ni le toucher, même par bonne intention. C'était presque obsessionnel pour lui et il prié très fréquemment devant ce sanctuaire. Une fois, j'ai essayé de toucher le sanctuaire par curiosité, à cette époque j'étais vraiment très jeune, je devais avoir à peu près 5 ans, peut être un peu plus. Avant que je ne puisse poser mes petits doigts dessus, mon grand-père s'est approché comme une furie et m'a hurlé :

« Qu'est-ce que tu fais ? Ne fais jamais ça ou tu seras maudit ! »

Il était généralement très calme et très gentil donc le voir arriver de cette façon et me hurler dessus de plein poumons m'avait choqué. L'image de son visage déformé par la colère est resté me hanter. Je n'arriverais jamais à l'oublier, tellement j'ai été surprise par sa réaction. A cet âge, on est incapable de confiner nos émotions à l'intérieur de nous et je me souviens avoir senti les larmes me monter aux yeux et m'être effondré en pleurs. Je n'ai donc plus jamais osé toucher le sanctuaire par crainte qu'il réagisse une fois de plus de façon aussi mauvaise. Sa réaction donnait l'impression que j'avais commis quelque chose de très grave, pourtant moi, je ne voyais aucun mal dans ce que je faisais et surtout j'étais un enfant, après tout. Dans tous les cas, cette scène est restée gravée en moi et je ne pense pas pouvoir l'oublier un jour. Depuis cet évènement, je craignais un peu les réactions de mon grand-père comme si le traumatisme infligée avait changé ma vision par rapport à lui. Je l'aimais toujours énormément, mais je l'approchais d'une façon bien différente, plus reculée.

Un jour, vers mes 23 ans, j'ai dû faire des travaux dans cette maison pour pas mal de raisons. Il fallait refaire l'électricité, la tuyauterie qui commençait à se faire un peu vieille, quelques murs à casser pour pouvoir lui faire une petite extension de maison et encore pas mal de choses. Des gros travaux quoi. Je travaillais dans le bâtiment donc j'avais les compétences nécessaires pour effectuer tout ces travaux et évidemment je ne voulais pas que mon grand-père paye le prix fort auprès d'entreprise qui aurait sûrement voulu l'arnaquer au vu de son grand âge. J'ai donc pris l'initiative de l'aider en ne lui faisant payer que les prix des matériaux. Ca me rendait très heureux de pouvoir lui donner un coup de main. Il voulait me payer pour mes services mais j'ai refusé. Comme il a insisté, je lui ai proposé de me payer en Gyoza parce que mon grand-père est le meilleur pour faire cette recette ! Quand j'ai commencé les travaux, je me suis très vite rendu compte que le sanctuaire me faisait obstacle. Il était collé à l'extérieur du mur gauche de la maison. J'ai dû annonce à mon grand-père que si nous continuions les travaux ainsi, la maison risquait d'être reconstruite de travers et c'est là que j'ai évoqué le sujet qui fâche : celui de déplacer le sanctuaire. Comme je m'y attendais, il s'y est immédiatement fermement opposé en déblatérant :

« Il est hors de question de le déplacer ! Si nous essayons, nous serons tous maudits ! »

Comme il mettait beaucoup de mystère autour du sanctuaire, il n'y a que lui qui était aussi bien informé par rapport à ça.

Malheureusement pour mon grand-père, il n'y avait pas que ce genre de choses qui posaient problème. Dès qu'une personne de la famille manifestait un avis différent du sien, il devenait directement désagréable et mettait fin à la conversation directement. La première question que je me suis posée légitimement est « qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'il soit comme ça ? » Je n'arrivais pas à le comprendre. J'étais une des seules personnes à savoir communiquer à peu près correctement avec lui même si ça arrivait qu'il coupe court aussi à nos conversations. Plus le temps avançait, plus il commençait à me donner quelques détails à propos du sanctuaire. Il m'a clairement dit que lorsque qu'il ne serait plus là, je pourrais me débarrasser du sanctuaire. A l'heure d'aujourd'hui, je ne sais toujours pas pourquoi il m'a dit ça et surtout pourquoi il voulait me confier cette tâche à moi.