Chapitre 15 : Mission bis.

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Alors que je commence à deviner les traits de la personne qui se tient devant moi, je réalise que ce n'est pas l'homme que j'avais vu. Ce doit être celui qui me tenait. C'est un géant. Un putain de géant aussi démesurément large que haut.

Son regard me fixe avec intensité. Son corps est entièrement menaçant, une masse de muscles et de gras prête à l'assaut, et son visage exprime dans un rictus autant de haine que d'amusement : on dirait un chat qui a trouvé une souris. Mais un très très gros chat, alors... Un chat de compète, ajoute mon esprit qui tente de s'évader de la terreur qu'il ressent.


Je voudrais crier, hurler, alerter Will, ameuter la terre entière, mais je reste comme un lapin dans les phares d'une voiture.

Je me déteste.

Le rictus de l'homme se transforme en sourire sadique, et sa poitrine se met à gronder sourdement tandis qu'il avance un pied vers moi.

Le mouvement me sort de ma transe, et enfin, je fais un pas en arrière, et hurle en me retournant pour partir en courant. Sauf que je ne cours pas : je cours dans le vide, le géant m'ayant d'ores et déjà soulevée dans les airs. Il écrase mon torse contre sa poitrine avec tellement de brutalité que j'en ai le souffle coupé, et sa main vient immédiatement bâillonner ma bouche.

Je me déteste, vraiment.

Putain mais qu'est-ce que je me déteste !! Sérieusement ?? Je me retrouve exactement dans la même position que la première fois ?!? Mais quelle conne !!!

Je lance mes jambes aussi fort que je peux dans les siennes, et l'entends rire tandis que mes ongles se plantent dans la chair de la main et du bras qui me font taire.

- Arrête de t'agiter, ricane-t-il.

Je saisis son poignet pour tenter d'adapter ce que j'ai appris pour me dégager d'un étranglement, mais son autre bras tient si fermement ma taille contre lui qu'il m'est impossible de m'en défaire.

Il fait alors un quart de tour vers le mur le long duquel s'alignent les bennes à ordure, et projette violemment mon corps dans l'espace libre entre lesdites benne et la porte de la cuisine du restaurant.

Je m'y écrase douloureusement, épaule et hanche les premières.

J'entends l'homme se gausser tandis que je m’écroule par terre.

Puis, un bruit de coup.

Un éclair de soulagement me traverse : le coup n'est pas pour moi, je n'ai rien reçu.

Mes yeux se lèvent, et je vois Attila, tout le corps tendu vers l'avant, en train de marteler la gueule du Golgoth de coup de poings plus puissants les uns que les autres. La mâchoire du géant semble s'enfoncer à chaque coup dans son visage, mais bientôt, il pousse un grognement de bête sauvage, et charge Attila de tout son poids.

- Will !!! Will !!! Je hurle tellement fort que ma voix se casse, ne laissant plus que des cris gutturaux sortir de moi.

Je me jette sur les épaules du monstre, un bras venant serrer autant que je le peux sa gorge, tentant de toutes mes forces de lui écraser la pomme d'Adam.

D'un mouvement d'épaule, le type me projette par terre, et enfonce à présent son poing droit dans le visage d'Attila, qui tombe à la renverse.

Le gars entreprend de se mettre à califourchon sur lui pour continuer à le frapper en plein visage ; les mains d'Attila viennent bloquer les siennes, mais l'acolyte de notre agresseur fait son apparition, et avance calmement vers eux en pointant une arme vers le visage d'Attila.

Le fantasme et la bête.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant