Le lendemain matin, je retrouve les deux hommes au réfectoire.
Attila est déjà installé, un café presque vide devant lui, une fin de tartine entre les doigts. Ses blessures se résorbent déjà. Il a l'air détendu, devant son petit déjeuner, mon dieu que cet homme est beau, ne puis-je m'empêcher de baver en mon for intérieur...
Will est en train de se servir au petit buffet.
J'en fait autant.
Comme d'habitude, Will doit aller au poste.
- Mais cette fois, dit-il, je pense que je vais être mis sur la touche...
Son air est grave, sérieux, mais pas si ennuyé que je ne l'aurais cru.
Il nous quitte donc en nous disant penser être de retour relativement vite.
Une fois Will parti, Attila et moi nous regardons. Une gêne s'installe.
Je pense que nous ne savons ni l'un ni l'autre très bien quoi faire de notre journée.
Il propose :
- Et si on allait marcher ?
Comme je le regarde sans trop de réaction, évaluant mentalement l'idée, il précise :
- Il y a un petit parc pas loin. Je serais surpris que nos agresseurs nous y cherchent, nous sommes loin du quartier du meurtre... Juste un petit moment... demande-t-il.
J'acquiesce, et nous nous mettons en route.
Sur le chemin, nos bras se frôlent parfois, me donnant juste envie de plus.
Ça commence à être sacrément le bordel dans ma tête, me dis-je.
Il fait bon, le soleil chauffe mais l'air est frais, nos pas sont légers.
Et puis je sens sa main se glisser dans la mienne. Doucement, sans un regard.
Je le laisse faire. Son contact me fait définitivement un bien fou. C'est comme... Une chaleur, une confiance, qu'il me donne. Un sentiment de bien-être et de sécurité profonde.
Nous marchons ainsi jusqu'à un parc bordé de nombreux arbres et buissons. C'est vrai qu'on s'y sent à l'abri.
Nous flânons tranquillement, il y a comme un léger poids sur nos cœurs, mais pour ma part, je me réfugie dans l'instant.
L'homme semble en faire autant, un sourire paisible sur son visage détendu.
Nous sommes seuls, nous n'avons croisé que trois âmes, toutes en mouvement, marchant ou courant. Il faut dire qu'on est en matinée un jour de semaine, chacun vaque à ses occupations.
Tranquillement, observant toujours la nature autour de nous, sa grande main à la poigne ferme mais douce me faisant irrémédiablement me sentir protégée, il aborde le sujet délicat :
- Alors, euh, la soirée a été bonne ?
Il grimace à la maladresse de sa formulation, gardant les yeux ailleurs que sur moi.
Moi, je l'observe du coin de l’œil.
Je ne sais absolument pas quoi répondre... Oui, la soirée a été bonne. Super bonne même. Mais est-ce que ça m'aide à y voir plus clair ? Pas du tout. Pas le moins du monde...
Je réprime un soupir, puis l'entraîne vers un banc, au fond d'une aire de jeu pour enfants vide et cernée de grands buissons.
Nous nous asseyons en silence, et je cherche toujours quoi dire.
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Le fantasme et la bête.
Roman d'amourLorsque Tessa se retrouve témoin à abattre, elle n'imagine pas à quel point cette semaine sera intense. Entre danger et émotions brutes, comment réagira-t-elle face aux deux prétendants que la vie lui apporte ? Son héro est-il sain d'esprit ? Son fa...