Le lendemain matin comme convenu, Will passe me prendre, et après un copieux petit-déjeuner, nous allons chercher Attila pour la séance de self-défense.
Will nous conduit jusqu'à une sorte de petit entrepôt désaffecté, dans la zone industrielle de la ville.
Un grand espace vide, sombre, lugubre même, qui aurait l'air abandonné avec ses quelques vieilles chaises et son seau en fer pour tout mobilier, s'il n'y avait pas des tapis de gymnastiques étendus au sol pour former un tatami, trois mannequins colossaux en silicone montés sur des ressorts géants, destinés aux exercices de combat, et une sorte de coffre avec des gants, des protections, et autres accessoires pour l'entraînement.
Attila lève un sourcil en examinant l'endroit, et demande, railleur :
- C'est tout ce que la police peut se payer comme salle d'entraînement ?
Ça n'amuse pas Will qui répond froidement :
- Ce n'est pas notre salle d'entraînement : c'est la planque d'entraînement.
J'essaye d'avoir l'air enjoué pour détendre l'atmosphère :
- Bon bon bon, je vais donc m'entraîner avec deux armoires à glace, hein ? Vous promettez d'essayer de ne pas me casser ?
Je vois les deux hommes se toiser, s'évaluer, leurs poitrines gonflées d'orgueil, puis Will prend les commandes, et commence à nous faire nous échauffer.
Il n'est pas d'humeur guillerette ce matin. Il est concentré, peu souriant, semblant préoccupé malgré toute la concentration qu'il met dans nos étirements.
Attila et moi nous exécutons sagement, effectuant les exercices du mieux que nous pouvons.
- Premier exercice, annonce Will, nous allons apprendre à repousser l'adversaire.
Attila glousse, mais comme notre instructeur le foudroie des yeux, il se range sagement à mes côtés face à lui.
Will nous désigne l'un des mannequins de combat de la main, et déclare :
- Je vous présente Bob. Bob va gentiment encaisser les coups pour nous.
Il nous enseigne ensuite comment bien accomplir le geste, et nous le fait tester sur Bob-le-mannequin-bibendum.
Je souris en constatant qu'il est taillé comme les deux hommes : grand, large, épais, des abdos et des pecs presque trop dessinés, des épaules gigantesques. Il a même cette petite ligne de démarcation sexy entre les abdos et le bassin, au-dessus de l'aine.
Je souris moins en réalisant que je dois taper dedans. Je me demande si je ne vais pas être incapable de le faire bouger, ou si je ne vais pas me briser la main...
Will enjoint Attila de commencer. Celui-ci s'exécute, se met bien en face du mannequin, et envoie un coup si puissant que le bibendum touche presque terre avec sa tête, avant de rebondir sur son ressort, et de répéter ce mouvement d'avant en arrière avec force, faisant trembler les murs.
Wouhaaa, je suis scotchée.
Attila ne crâne même pas, il fait comme si c'était tout naturel.
Will déclare que c'est mon tour, et me rappelle :
- Bien avec le plat de la main, et tu fais partir le coup de ton épaule, tu l'envoie avec tout ton corps, go !
Je prends une grande inspiration, et envoie toute ma puissance dans les paumes de mes mains, m'attendant à ce que ça fasse un gros « Bong ! » et que ce soit moi qui absorbe les ondes de choc du coup plutôt que le mannequin.
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Le fantasme et la bête.
RomantizmLorsque Tessa se retrouve témoin à abattre, elle n'imagine pas à quel point cette semaine sera intense. Entre danger et émotions brutes, comment réagira-t-elle face aux deux prétendants que la vie lui apporte ? Son héro est-il sain d'esprit ? Son fa...