En arrivant chez Attila, nous sommes toujours silencieux.
Posant ses clefs sur le bout du bar-comptoir qui sépare cuisine et le salon, il propose de nous faire un petit quelque-chose à manger, et suggère que je me repose un peu en attendant.
Bien plus groggy par tout ça que fatiguée (je pense que les nerfs me font tenir), j'accepte néanmoins bien volontiers son offre. Il me sourit, et commence à s'affairer, alors je me dirige vers la chambre, sa chambre, et me laisse tomber sur son lit de tout mon long. Ouille ! Mon crâne !
Je reste allongée en croix, les yeux au plafond, repassant de façon désordonnée les événements de cette dernière douzaine d'heures dans ma tête, et perds la notion du temps.
Soudain, sans l'avoir entendu s'approcher, je vois le visage d'Attila se pencher au-dessus de moi, et sens le matelas s'enfoncer sous son poids tandis qu'il s'assied sur le bord du lit, tourné vers l'intérieur, vers moi, un genou entre mon bras et mon torse, l'autre jambe gardant un pied à terre.
Je tourne mes yeux vers lui sans bouger, toujours en croix. Il murmure gentiment :
- Mademoiselle est servie.
Je lui souris. Il glisse ses mains sous mes épaules pour m'aider à me redresser, et je le suis dans l'autre pièce.
Nous nous rassasions, sans parler mais sans gêne non plus, et quand je suis enfin repue, je pousse un soupir de soulagement en laissant mes épaules se détendre un peu.
Il sourit, descends de son tabouret, et tourne le mien de façon à me faire face.
Comme il se rapproche de moi, je sens instinctivement mes jambes s'écarter pour le laisser se frayer un chemin plus près encore. Je m'en rends compte en le faisant, et sens le rouge me monter aux joues. Il tente de réprimer un sourire, et je me sens déconfite. Mes yeux se baissent, mais il glisse doucement son index sous mon menton, me relevant gentiment le visage.
Ses jambes se fléchissent pour donner à sa bouche un meilleur accès à la mienne, et il pose doucement, tendrement, un baiser chaud et suave, moelleux, onctueux sur mes lèvres.
Le contact est tellement doux, tellement charnel, tellement sensuel que ma bouche en veut désespérément plus.
Comme il se redresse lentement, plongeant son regard au fin fond de mon être, je l'attrape par le col, que je froisse en fermant mon poing, et tire son torse tout contre le mien. Mes seins se dressent...
Mes tétons frétillent comme si on les avait caressés, mon souffle est court, et je dois lutter contre une terrible envie de presser mon bassin contre le sien. Je ne peux empêcher une jambe de s'enrouler autour de son mollet, tandis que d'une main glissée à l'arrière de ses cheveux, je rapproche son visage pour l'embrasser... plutôt passionnément.
Sa bouche me rend toute ma passion, ses doigts caressent mon visage, mon corps s'enflamme et mon esprit n'est plus là. Je suis incapable de réfléchir à ce que je suis en train de faire.
Une de ses mains remonte le long du côté extérieur de ma cuisse, glisse en dessous et la soulève pour la poser sur sa taille. Le baiser s'interrompt, nous sommes les yeux dans les yeux, essayant chacun de refréner une excitation pas tout à fait appropriée aux circonstances actuelles.
Est-ce de deviner la même exaltation chez l'autre ? Nous nous jetons à nouveau et simultanément sur la bouche l'un de l'autre, je pose mon autre cuisse sur sa taille, qu'il encercle à présent d'un bras, tout en mettant l'autre main sous mes fesses pour me soulever contre lui, et me porter jusqu'à la chambre en poursuivant le baiser.
Il me pose délicatement sur le lit, son corps s'arc-boutant au-dessus du mien. Il prend soin de poser ma tête très délicatement, fixant l'endroit de ma blessure avec une certaine appréhension.
Puis, la main qui soutenait mon crâne se dégage, et part à la recherche de mon ventre, sous mon t-shirt.
Il me regarde avec une sorte d'émoi, caressant doucement ma peau du bout des doigts.
Puis sa main me caresse de toute sa paume, et finit, alors qu'il recommence à m'embrasser délicieusement, par longer le dessous de mes seins. Je les sens s'exciter, avides...
Un bref instant, je me demande vaguement si la situation est bien convenable.
Mais il embrasse tellement bien, je laisse à nouveau les sensations submerger mes sens.
Nos lèvres se séparent, nos souffles se mélangent, et nos caresses se font réciproques. Il dépose des baisers sur ma joue, jusqu'au lobe de l'oreille qu'il titille d'une langue chaude et douce, puis embrasse goulûment mon cou. Ma tête se tourne pour lui donner un meilleur accès, et mon nez, mes lèvres, vont trouver son bras puissant. Je me délecte de son odeur douce, chaude, enivrante, en le goûtant ardemment.
Il déplace son corps au-dessus du mien, et nos regards se fondent à nouveau dans un baiser torride.
Mon être entier se presse à présent contre le sien, chacune de mes cellules semble surexcitée, le réclamant à grands cris.
Je dois avoir une seconde d'hésitation en prenant conscience de cet étrange phénomène, car Attila semble le percevoir et arrête de m'embrasser pour me regarder à nouveau.
Il semble hésiter, lui aussi.
- Ça va ? Murmure-t-il en me caressant le visage.
- Oui ça va. Enfin, je crois...
Il contient un tout petit mouvement de recul, et vérifie pour s'ôter d'un doute :
- Tu ne veux pas que j'arrête ?Si ? Ça va trop vite ?
Puis il se recule un petit peu plus, et bredouille d'un air inquiet :
- C'est vrai que ces dernières heures ont été sacrément mouvementées...
J'ai envie de le choper par les cheveux, de me lever, de le chevaucher et de l'embrasser fougueusement, mais mon corps reste inerte. Je crois qu'il est parasité par mon esprit, qui voit en image les événements se succéder, et se demande tout de même ce que c'est que ce bordel.
Comme je le regarde toujours, sans répondre, je lis une brève pointe de douleur dans son œil.
- Oui ça va. Bon, je ne sais pas trop où j'en suis, peut-être que je vais le regretter quand j'aurai la capacité d'analyser la situation, mais là tout de suite, ce que je sais, c'est que c'est terriblement bon... il faudrait peut-être juste ralentir le mouvement ?
La façon dont il a refusé que j'appelle Will me revient en mémoire.
Je me laisse emporter dans une relation avec un gars que je ne connais même pas... Comment je vais me sortir de là ?
Je tente un subterfuge :
- Il me faudrait de quoi me changer.
- Je peux t'accompagner à ton appartement.
- Merci, c'est gentil, je serais plus rassurée oui.
J'avoue que sa proposition est un réel soulagement. Je ne me vois pas du tout me balader seule dans les rues sachent que deux gros costauds sont à ma recherche pour me faire taire. Je continue :
- Et, il faudrait sans doute que nous tenions la police au courant du fait que les gars me, ou nous cherchent ?...
Il émet un nouveau grognement sourd.
- Non ?
Il acquiesce, visiblement contrarié.
- D'accord, allons chez toi, nous passerons au commissariat au retour.
Navrée pour les chapitres dont la mise en page (les espaces entre les paragraphes) refusent de rester...
N'hésitez pas à me faire vos remarques, critiques et commentaires, tant que ça reste dans la bienveillance, je suis très preneuse !
Merci
LorH.
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Le fantasme et la bête.
RomanceLorsque Tessa se retrouve témoin à abattre, elle n'imagine pas à quel point cette semaine sera intense. Entre danger et émotions brutes, comment réagira-t-elle face aux deux prétendants que la vie lui apporte ? Son héro est-il sain d'esprit ? Son fa...