Chapitre 20 : Avec Will. 🌶️🌶️

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Le trajet jusqu'à l'hôtel se fait dans un silence quasi-religieux.

Attila est monté à l'avant au côté de Chris, me laissant à celui de Will.

Will est pâle comme la mort. Ses yeux sont rougis, son air hagard.

Nous sortons de la voiture et montons à nos chambres toujours sans un mot.

Attila me jette des regards compréhensifs, empathiques.

Il se tourne vers nous lorsque nous arrivons à la hauteur de la porte de Will, nous sourit, et se dirige à nouveau silencieusement vers sa chambre, dans laquelle il rentre en me jetant un dernier coup d'œil. On dirait un peu le regard du condamné, mais son expression faciale reste stoïque.

Will entre dans sa chambre, me lançant un regard interrogateur, et dit d'une voix basse :

- Je suppose qu'il faut qu'on parle ?...

- C'est toi qui vois, m'entends-je souffler en hésitant dans l'embrasure de la porte. Il me fait signe d'entrer de la tête, et referme derrière moi.

Comme je reste debout, ne sachant que dire ou que faire, il passe devant moi et s'assied mollement sur le bord de son lit.

Je me pose délicatement à sa gauche, puis examine sa piaule. Exactement la même que la mienne, meuble pour meuble, tissus pour tissus.

Lui regarde ses pieds.

Nous restons un moment comme ça, sans un mot.

Puis il pose timidement le bout de ses doigts sur mon genou.

Il tourne la tête vers moi, mais son regard reste fixé au sol.

Je sens qu'il cherche à dire quelque-chose, mais il semble se raviser et soupire.

Il retire sa main.

Je la lui reprends, la pressant doucement entre les miennes, et demande doucement :

- Qu'est-ce qu'il y a, Will ? Qu'est-ce qu'il se passe, à l'intérieur ? Fais-je en tapotant gentiment son torse du dos de mon index.

Il souffle à nouveau par le nez, fermant ses yeux fort, puis pince sa bouche.

- Will...

Je m'accroupis à présent entre ses jambes pour lui faire face, prenant appui de mes doigts sur ses genoux. Je cherche ses yeux, et les trouve.

Il relève la tête vers moi, et dit d'une voix serrée par l'émotion :

- Je suis désolé ... J'ai eu tellement peur. Sa voix se brise dans sa gorge.

- Will, ce n'est pas grave... C'est normal... Qu'est-ce qui te met dans cet état exactement ?

- Mais ça, fait-il en retrouvant sa voix, ça, toi, la peur de te perdre, la trouille que tu meurs, la trouille de ne plus te revoir, la trouille que tu choisisses Attila...

Son ton se charge de colère à ces derniers mots, et il se frappe le crâne de ses poings :

- Bon sang ! Mais je suis qu'un abruti putain ! Quel con !!

- Will !! M'entends-je crier avec étonnement, en lui saisissant les poignets pour le stopper. Mais qu'est-ce qu'il te prend, quoi, je ne comprends pas ?... Explique-moi... Pourquoi tu t'énerves comme ça ?!

L'homme me laisse baisser ses poings, et plonge maintenant un regard désespéré dans le mien :

- Tu me rends fou, Tessa. Je ne peux pas l'expliquer, tu me fais complètement perdre la boule. Tu effaces tout, tu... Sa voix se casse à nouveau. Tu me rends totalement irrationnel ; quand il s'agit de toi, je fais n'importe quoi... N'importe quoi pour être avec toi, rajoute-t-il en pressant mes mains dans les siennes, plongeant son regard au plus profond de mon être, soulevant directement mon cœur, il l'aurait arraché pour jongler avec que ça n'aurait pas été bien différent.

Le fantasme et la bête.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant