Je ne me souviens même pas de ce trajet dans les bras de Monsieur chippendale. Je ne sais pas si je me suis évanouie, ou si je suis restée tétanisée en boule contre sa robuste poitrine...
Je ne suis toujours pas sûre de respirer encore. Ni même que mon cœur bat.
Je reprends mes esprits lorsque l'homme arrête enfin sa course, dans le hall délabré d'un immeuble.
Comme il relâche son étreinte pour me faire toucher terre, je constate que je n'étais qu'un amas de muscles pétrifiés. Je prends appui sur sa grande et large épaule tandis que le bas de mon corps se déplie tant bien que mal, mes pieds ayant du mal à retrouver leur stabilité.
Monsieur bodybuildé me laisse revenir à moi en me fixant intensément d'un regard incroyablement doux. Ça me désoriente encore plus.
À mesure que mon corps retrouve ses repères, mon esprit est assailli de toute part : qu'est-ce qu'il s'est passé ? À quoi je viens d'assister ? À quoi je viens d'échapper ? Qui sont ces colosses ? Vont-ils me retrouver ? Suis-je en danger ? Qui est cet homme ? Que veut cet homme ? Où suis-je ? Que va-t-il faire ? Que vais-je faire ?...
Il semble entendre mes pensées s'entrechoquer dans mon esprit, émet un léger soupir tout en prononçant d'une voix aussi basse et rassurante qu'intense :
- Ça va aller. On y va ?
- Où ?
- Chez moi. Viens.
Comme je n'ai strictement aucune réaction, il me soulève à nouveau dans ses bras puissants, et enjambe les marches quatre à quatre jusqu'à la porte de son appartement.
Il sort ses clefs de sa poche, remplaçant l'une des mains qui me soutient par le dessus de sa cuisse afin de continuer à me tenir, ouvre la porte, et la referme d'un pied tandis qu'il me ressaisit à deux bras.
Il me fait traverser un salon que je n'ai pas le temps d'observer, et m'emmène directement dans une chambre, séparée par une vitre d'une salle de bain.
Il se dirige immédiatement dans celle-ci après m'avoir précautionneusement assise sur le rebord du lit. Et fouille dans les placards, revenant avec du coton, du désinfectant, des compresses, un gant de toilette humide et je ne sais quoi encore.
L'homme s'agenouille devant moi.
Il m'observe, les sourcils froncés, les yeux pleins de sollicitude.
Comme il prend le gant mouillé pour me débarbouiller le front, il soulève délicatement quelques mèches de cheveux et entreprend de nettoyer ce qui doit être une blessure, vu la douleur que le contact réveille.
Ce n'est qu'à cet instant que je constate que je suis pleine de sang. Mon t-shirt est constellé.
Lisant probablement un soupçon d'effroi sur mon visage, l'homme me rassure d'une voix profonde et calme :
- Ce n'est pas grand-chose, ne t'inquiète pas. C'est très impressionnant, le cuir chevelu, ça saigne toujours abondamment, mais l'entaille n'est pas profonde... Laisse-moi m'en occuper.
Un peu sonnée tant par les événements que, probablement, par ma blessure à la tête, je me laisse faire.
Je souffle...
Mais l'adrénaline le quittant, à mesure que mon corps se relâche et que mes muscles se décontractent, une espèce de tremblement incontrôlable commence à agiter tout mon être, de plus en plus fort.
Mes yeux ne voient plus vraiment, je sens comme un grand flou se faire en moi.
Sa voix se fait encore plus douce :
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Le fantasme et la bête.
RomansaLorsque Tessa se retrouve témoin à abattre, elle n'imagine pas à quel point cette semaine sera intense. Entre danger et émotions brutes, comment réagira-t-elle face aux deux prétendants que la vie lui apporte ? Son héro est-il sain d'esprit ? Son fa...