Chapitre 17 : Avec Attila 🌶️🌶️

948 14 0
                                    

Le lendemain, je me réveille l'esprit embrumé. Le léger voile blanc sur mes yeux me rappelle la scène de la veille.

Will est à côté de moi. Nous avons dormi tout habillés sur les draps.

Il bouge, et comme je me retourne pour le regarder, j'observe sa mine confuse. Il me fait un petit sourire qui en dit long sur l'état de son cœur, serrant irrémédiablement le mien.

Plus tristes, je pense, que réellement gênés de ce qu'il s'est passé entre nous, nous décidons mutuellement et à voix basse de prendre chacun une douche avant de descendre petit-déjeuner.

Will rejoint donc sa chambre, et moi la salle de bain. Ma tête est affreuse. J'ai les yeux gonflés, super... Allez me jette ma voix intérieure, ça fera un tri de plus, de leur montrer cette face de chialeuse !

- Ta gueule ! M'entends-je prononcer à voix haute.

Je reste un moment sous la douche, ça a beau être le matin, je me sens totalement à plat.

En descendant au réfectoire, je passe par l'accueil pour demander une poche de glace. Puis je m'enferme cinq minutes aux toilettes pour tenter un dégonflement de paupières express avant de rejoindre les gars.

Malgré mes efforts, je ne dois pas ressembler à quelque-chose de tellement plus humain qu'au réveil, et ça, je le sais en observant le visage d'Attila se décomposer à la vue du mien. Il n'est pas tellement mieux, bien que les dégâts sur son visage soient finalement moindres par rapport à ce que son état laissait envisager la veille. Une arcade amochée, la pommette aussi, mais le nez et le reste vont bien.

Will fait l'air de rien, et explique qu'il se rend au poste pour faire un point sur l'enquête.

Le silence qui suit trahit clairement son embarras à l'idée de nous laisser, Attila et moi, à l'hôtel.

Mais il affronte le moins possible nos regards, et prend bien vite la fuite d'un air résigné.


Aussitôt Will partit, Attila pose doucement sa main sur la mienne.

- Est-ce que tu veux bien qu'on aille discuter dans nos chambres ?

Oh putain non, souffle ma conscience, non merde ! Putain de situation, putains de journées, putain de semaine !!

Mais je me contente de hocher silencieusement la tête. Je sais exactement quelles angoisses vont me saisir si je me retrouve seule dans cette piaule qui n'est pas la mienne, et je n'ai strictement aucune envie de les affronter.

Tu sais qu'il va te les faire affronter, pas vrai ? Ricane ma voix intérieure.

Grrrr... Je me soûle !!

Nous montons tous les deux en silence.

Arrivés devant ma chambre, située avant la sienne, je pose ma main sur la poignée, l'interrogeant de mes sourcils relevés, et il approuve d'un clignement d'yeux appuyé.

J'entre, et vais directement m'asseoir sur le bord du lit.

Il entre doucement, et ferme la porte tout aussi délicatement, puis s'y adosse pour m'observer.

Comme je reste silencieuse, et ne le regarde pas, il s'approche, et s'agenouille devant moi.

Moi, j'ai envie de disparaître.

De remonter le temps. D'être ailleurs. N'importe où mais pas là, pas maintenant, et surtout pas entre eux.

Des larmes de rage et d'impuissance montent dans mes yeux, et il pose délicatement le bout de ses doigts sur mes genoux.

Le fantasme et la bête.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant