Friends don't lie

019

Nancy me ramène chez moi, mon père n'est toujours pas rentré. Toto m'accueille en se frottant à mes jambes et miaulant, je change sa gamelle d'eau et lui mets des croquettes supplémentaires.

Je n'ai pas le temps de monter dans ma chambre que quelqu'un frappe à la porte. J'ouvre celle-ci en pensant que Nancy a oublié de me dire quelque chose, mais c'est Billy qui se tient devant moi. Vu son expression il n'a pas l'air ravi.

Il entre sans que je l'invite.

- À quoi tu joues Cat ?!

- Quoi ?

En quelques secondes son visage est tellement proche que nos nez se touchent presque. Ses main sont sur mes bras, il me tient fermement, ce n'est pas un geste violent mais comme s'il avait besoin que je reste face à lui et que je n'esquive pas la discussion.

- À quoi tu joues bordel ?! Pourquoi Harrington te protège comme ça ?! Vous vous êtes rapprochés ?

- Arrête ta crise pour rien !

J'essaie de me dégager de son emprise mais il me tient fermement et ne me quitte pas des yeux.

- Il te drague ?!

- Mais pas du tout ! Il a sûrement cru que le monstre revenait ! Il l'aurait fait pour tout le monde !

Il me lâche et rigole, mais son rire est tout sauf entraînant... il n'est pas rassurant.

- Alors pourquoi il s'est mis devant toi et pas devant Henderson ?!

- Je ... c'est ridicule, il est passé devant nous deux ! Et on en parle, du fait que tu n'arrives pas à garder ton sang froid ?! À chaque fois qu'un garçon va m'adresser la parole, tu vas en faire tout un cirque ?!

- Mon sang froid n'a rien à faire dans cette putain de discussion !

- Fiche moi la paix ! Sors de chez moi !

Je lui montre la sortie mais ne prends pas la peine de lui ouvrir la porte. Je monte dans ma chambre en claquant la porte derrière moi. C'est quoi son problème à lui ?!
Il me prend la tête par rapport à Steve, alors que c'est lui qui ne souhaite plus me parler, qu'il m'a lâchée en plein premier rendez-vous ! Non mais je rêve, c'est l'hôpital qui se fout de la charité !

La porte de ma chambre s'ouvre.
Je me redresse sur mon lit.

- On n'a pas finit la discussion !

- Moi j'ai finit. Sors, je t'ai dit !

J'enfonce mon visage dans mon oreiller, je n'ai plus envie de parler.
Je l'entends marcher dans ma chambre. Quand je relève la tête il est trop tard.

Il a dans les mains un dessin à moi, mais pas n'importe lequel.
Son portrait.
Je deviens rouge tomate en une seconde, c'est le moment le plus gênant de ma vie ! Je me sens ridicule et honteuse. Je fixe son visage sans oser dire la moindre chose. Il scrute le dessin sans la moindre émotion, c'est la pire des réactions, enfin non, il va penser que je suis complètement folle, il va me prendre pour une hystérique.

Au bout d'un moment un sourire se dessine sur son visage.
Je me lève et lui arrache mon dessin des mains, et me tourne dos à lui. De dos, je n'ai pas à affronter son regard azur.

- Tu n'aurais pas dû entrer dans ma chambre !
T'es vraiment incroyable ! Tu...

Je me retourne pour lui faire face, même si je suis rouge de honte. Quand ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Je répond à son baiser car dans le fond j'en meurs d'envie. C'est un baiser plein de passion, nos lèvres bougent au même rythme. Ses lèvres on un goût mentholé, comme j'aurais pu l'imaginer.
Instinctivement mes mains trouvent le chemin de ses cheveux. L'une de ses main se pose en bas de mon dos, pour rapprocher nos corps qui son désormais collés l'un à l'autre. Son autre main me tient fermement la nuque.  Je commence à avoir affreusement chaud, ses lèvres dévorent les miennes, comme si nos deux corps attendaient ce baiser depuis beaucoup trop longtemps. Notre baiser est sur le point de s'approfondir mais la porte d'entrée claque.

- Mi Princesa, je suis rentrée !

Je me décolle de Billy. Qui a un sourire vainqueur collé au visage.
Il me chuchote :

- Tu rêvera de moi j'espère...

Sur ce, il sort de ma chambre.
Je reste quelques secondes à fixer la porte par laquelle il est sortit. J'entends des voix en bas, j'ai reconnu celle de ma mère, elle va venir me voir d'ici quelques minutes, si je ne descends pas rapidement lui expliquer ce que nous faisions dans ma chambre, alors qu'il n'y avait personne à la maison... j'entends le moteur de la camaro s'éloigner.

Ma mère frappe à ma porte, évidemment.

- No estás desnuda ?

- Mais non maman ! Rentre.

Elle ouvre la porte et passe la tête avec un grand sourire.

- Alors ?

Elle s'installe sur le lit à coté de moi.

- Alors quoi ?

- Alors...?

Je sais à quoi elle fait allusion mais je n'ai pas envie de lui dire quoi que ce soit pour l'instant, sinon elle va s'enflammer.

- Maman rien du tout, on était en train de parler...

Elle se lève pour quitter la chambre.

- Mais oui... pour " parler"...

Juste avant de fermer la porte elle me demande :

- En fait, où est ton père ?

J'étais persuadé qu'il était rentré en même temps que ma mère, mais visiblement non...

- Il était partit relever des données mais je n'ai pas eu de nouvelles.

- Oh d'accord. Je descends préparer le dîner.

Ma mère ne s'inquiète pas plus que ça, parce que c'est régulier que mon père s'absente plusieures heures pour faire ses expériences.
Contrairement à ma mère, moi je sais qu'il y a probablement un démogorgon en liberté et la nuit commence à tomber...