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- Il faut descendre, le laboratoire principal est tout en bas, donc on prend par ici, on descend, on trouvera.

On suis Steve sans protester. Les escaliers sont dans un piètre état, même pire que les précédents, Steve passe devant pour s'assurer de la stabilité des grilles, avec son pied, il tâte le sol. Nous traversons une passerelle grillagée, entre deux escaliers en colimaçons.
Malgré ses précautions, la plaque où se trouve Steve, cède, il chancelle. Heureusement que nous sommes très rapides avec Robin, on se jette au sol, face contre terre, pour essayer de le rattraper.
Nous tenons chacune une main du brun, qui est suspendu dans le vide.

Mes mains sont moites et j'essaie de ne pas paniquer.
Robin serre les dents pour maintenir Steve. Si on le lâche, il tombe l'équivalent de quatre étages, ce qui n'est pas envisageable. Je me dis qu'on ne peut pas se trouver dans une situation pire que celle-ci, puis je me rends compte que si, il y a pire... Un gémissement retentit dans le vide, sous Steve, toujours suspendu.

- Merde.

Je ne sais pas si Robin jure à cause du poids de Steve, ou du démochien qui commence à monter par la grille de la cage d'escalier, ses griffes s'enfoncent entre les grilles, il monte tel un lézard.
Robin me regarde, aucune de nous ne sais comment nous allons pouvoir remonter Steve. Même avec l'adrénaline nous n'avons pas assez de force.

- Lâchez-moi, ça va aller.

Mes yeux se plantent dans ses yeux dorées, je ne décèle aucune trace de peur dans son regard, et j'en suis impressionnée mais ce n'est pas le moment de jouer les héros.

- Non, c'est hors de question.

- Elle à raison Steve, si on te lâche.... Tu vas te casser une jambe.

- Et si vous ne me lâchez pas, il va continuer à monter et probablement venir vous attaquer, alors que vous ne pourrez rien faire, parce que vous me tenez.

- Il y a forcément un autre moyen !

Plus nous tenons Steve à bout de bras, plus nos bras vont tétaniser, il faut trouver un moyen et vite, car le démochien monte le long du grillage à une vitesse phénoménale. Nous essayons désespérément de hisser Steve, mais sans succès.

Le démochien à été plus rapide que nous, il saute et plante ses griffes dans la cuisse de Steve qui hurle de douleur.

- Tu peux le tenir seule ?

Robin me regarde les yeux grands ouvert, elle me prend pour une folle mais me fait confiance.

- Je vais essayer.

Je lui passe la main de Steve. Robin tient Steve à elle toute seule. Je sors mon arme de ma ceinture, c'est le moment de faire mes preuves, je peux y arriver. Je n'aurais pas peur cette fois. J'enlève le cran de sécurité. Je braque mon arme sur la créature qui plante ses crocs dans la hanche de Steve.

- Vas-y Cat, tire !

Steve m'implore, il souffre et il me fait assez confiance pour que je tire dans sa direction. Je prends alors mon courage à deux mains, je ne veux pas le décevoir, je dois être à la hauteur, Nancy, elle y arriverait, elle.

Je me concentre et vise ma cible en mouvement, j'essaie de faire abstraction des cris de douleur et de Robin qui me demande de me dépêcher.
Je tire, je loupe...

- Putain...

J'inspire et gonfle mes poumons à bloc, allez Cat, je ne vais pas me laisser impressionner par cette connerie de chien avec une putain de tête en fleur. Je vise la tête de la bestiole.

Je tire une seconde fois, le démochien arrête de bouger, il tombe dans le vide pour aller s'écraser quelques mètres plus bas, dans un bruit sourd.

Je retourne à la seconde même aider Robin, et soulagement, au même moment Jonathan et Nancy arrivent. Ils remarquent notre posture plutôt inconfortable, Jonathan prend la place de Robin, et Nancy vient m'aider. Steve qui me regardait la seconde d'avant, regarde maintenant Nancy avec des yeux de merlan frit. Me regardera-t-il comme ça un jour ? Peu importe !

Steve tient enfin sur ses pieds, nous suivons Jonathan qui a un talkie-walkie et communique avec Will. Après avoir emprunté plusieurs couloirs nous arrivons enfin à destination.

La pièce est très grande, sur les côtés, plusieurs bureaux abandonnés, cette pièce me fait penser à une zone post-apocalyptique ou à l'idée que je me fais de la zone 51.
Des petites particules qui ressemblent à de la cendre volent tout autour de nous. En face, une lumière rouge qui sort d'un mur, il fait noir dans la pièce, alors la seule source de lumière semble puissante. Le rouge plonge la pièce dans une ambiance étrange, comme dans un cauchemar.

Jane se tient devant la fissure qui semble donner sur les enfers, elle doit faire environ 3 mètres de haut, et au moins 1 mètre de large, des créatures bien plus grosses qu'un démogorgon pourraient en sortir; à cette pensée mon sang se glace.
Le bras droit de Jane est tendu, on sent que tout son corps est contracté. Notre groupe rejoint machinalement le groupe de Will qui se tient à quelques mètres de Jane, le visage tendu.

Autour de cette lumière écarlate, il y a des racines noires qui serpentent les unes sur les autres, elle sortent de l'upside-down et envahissent les murs sur plusieurs mètres autour de la fissure. Ces racines semblent vouloir tout attraper, et attirer n'importe quoi dans leur monde. Je suis l'une d'elles du regard, elle paraît bouger contre le mur. Je me rapproche doucement, tous les autres sont obnubiles par Jane et ses capacités.
Plus je me rapproche, plus je me dit que je devrais faire demi-tour, mais c'est plus fort que moi... j'aurais dû m'écouter, car la racine noire est très vive, et elle m'attrape les poignets, le cou pour me plaquer contre la parois froide et visqueuse du mur.
Les racines me coupent le souffle, tout le monde se précipite vers moi pour essayer de me dégager de ces liens, mais Nancy se fait plaquer contre le mur juste à côté de moi, le groupe se divise, Jonathan, Steve et Mike vont aider Nancy.

Jane nous regarde, ses yeux changent d'expression, elle est furieuse. Son nez saigne, elle tend le bras en criant de toutes ses forces. Les racines nous lâchent instantanément, Robin me rattrape, je suis un peu déboussolée.
La fissure dans le mur se referme doucement sur elle-même, les pouvoir d'Elfe sont invisibles mais j'arrive à sentir la puissance qu'elle dégage. Les racines retournent d'où elles venaient, et les particules volantes disparaissent.

Jane a fermé le portail en laissant une cicatrice sur le mur. Je regarde en direction de Nancy, Steve et Jonathan la soutiennent, Steve a choisit de l'aider, elle, c'est évident qu'il n'est pas passé à autre chose. Je me sens égoïste de penser à ma petite personne dans ces circonstances, mais c'est plus fort que moi, je suis vexée.

Je ne dois plus penser à lui, c'est une perte de temps. Je remercie Robin et me dirige vers Jane, qui est assise au sol, soutenue par Mike derrière elle.

- Tu as assuré !

Elle me sourit faiblement.

—————'

Sur la route du retour c'est le calme plat, le stress est redescendu mais aucun de nous n'a envie de discuter.
Robin me propose de rentrer dormir chez elle, je m'endors presque aussitôt d'un sommeil relativement agréable.
Je suis soulagée d'en avoir fini avec ce monde démoniaque et d'avoir fait une croix définitive sur Steve. Même si je demanderai probablement l'avis avisée de Robin, demain.

Friends don't lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant