Chapitre 7

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Jeudi 30 juin, 9h30, Chambre d'hôpital

J'avais attendu ce moment avec autant de hâte que d'appréhension depuis plus de vingt-quatre heures, et il était là. Alors que je terminais à peine un petit déjeuner moins que ragoutant - j'avais des habitudes très précises concernant mon repas du matin, et les plateau repas de l'hôpital en étaient assez éloignés - on toqua à ma porte avant de rentrer. Je ne fus pas étonnés de voir arriver les docteurs Fort et Roman. 

Comme Roman me l'avait dit mardi soir - ou plutôt, mercredi matin, au vu de l'heure qu'il était, elle n'avait pas été là la veille. Il semblait qu'elle avait tout de même mis au courant le docteur Fort, qui avait effectué quelques tests supplémentaires pour s'assurer de son diagnostic, avant de m'assurer que tout semblait être dans l'ordre. Il m'avait aussi demandé d'appeler si je rencontrais encore le moindre problème à dormir, et que des somnifères pouvaient toujours m'être fournis - que j'avais refusés, espérant un peu mieux dormir de moi même maintenant que j'avais la certitude presque complète de pouvoir sortir bientôt. Ça ne m'avait pas empêché de passer une assez mauvaise nuit pour autant, bien que je n'avais pas fait de crise pour la première fois depuis quatre jours, ce qui était un changement de rythme agréable. Néanmoins, mon apparence sembla faire croire le contraire à Roman, qui sembla furieuse dès l'instant où elle me vit.

-Lili! Je vous avais pourtant dit de prévenir quelqu'un si vous faisiez une autre crise.

-J-je n'ai pas fait de crise cette nuit. L'assurai-je, un peu prise de court autant par sa virulence que par le retour du vouvoiement, que j'avais donc eu raison de ne pas croire parti définitivement. 

-Et vous vous attendez à ce que je vous croie? Si je n'étais pas venue l'autre soir, vous auriez continué à garder le secret sur ces terreurs nocturnes.

-Mais vous êtes venue! Me défendis-je. Et je n'ai pas fait de crise cette nuit. J'ai... juste... mal dormi. 

-Comme si j'allais- Commença la docteure Roman, avant que le docteur Fort ne l'interrompe.

-Ça ira, Sara. Lili n'a aucune raison de mentir sur le sujet, pas vrai? Et puis, il a fait particulièrement chaud cette nuit. J'imagine que c'est la raison pour laquelle ton édredon est roulé en boule sur le sol, d'ailleurs...

-Oh... fis-je, un peu gênée. J-je vais le remettre.

-Ne t'en fais pas, je te taquine. Déclara-t-il avec un sourire. Il suffira de demander à ne pas en avoir la nuit prochaine. 

Sa phrase cassa immédiatement mon enthousiasme. Car s'il parlait de nuit prochaine, c'est que je n'étais pas encore sortie... 

-Bien. Déclara-t-il. Maintenant que tout le monde est là, discutons de ce qui nous intéresse. 

Il vint s'asseoir sur la chaise à côté de mon lit, tandis que Roman, elle, resta debout, comme lors de leur dernière visite. Puis, il commença.

-Comme je te l'ai dit hier, je suis assez confiant en mon diagnostic. Les IRM de la poitrine ne montre que des déformations mineures des parois du cœur, pas assez pour que cela nécessite la moindre intervention chirurgicale. Tu auras simplement une prescription avec quelques médicaments, et à faire attention à ton alimentation et ton activité physique. Cependant, les douleurs continues dont tu as fait part à Sara sont un peu inattendues, étant donné que l'infection virale semble être guérie. Tu as encore mal?

-Oui. Admis-je, comprenant que le temps des mensonges était terminé. 

Fort et Roman échangèrent un regard. 

-Sara a peut être une idée de l'origine du problème, mais-

-Les antiandrogènes. Déclara-t-elle. 

Allo docteure?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant