Chapitre 8

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Samedi 2 juillet, 15h30, Appartement de Lili

J'avais certes promis que je ferais le ménage, mais, pour dire la vérité, j'avais vraiment la tête à autre chose. La première était de rattraper tous ce que je n'avais pas pu regarder en une semaine. Mes séries ne s'étaient pas arrêtées parce que j'étais absente, et, n'ayant ni casque ni écouteurs à l'hôpital, j'avais préféré ne pas risquer de gêner qui que ce soit avec le son. Si j'avais demandé, on m'aurait probablement dit que ça ne causait pas de problème, mais... bon. J'avais également pu jouer. Beaucoup. On à beau dire, mais jouer à la souris sur un lit, ce n'est pas très pratique... et le temps que je n'avais pas passé à jouer ou à regarder des séries, je l'avais passé à écrire. Ici, je n'avais personne pour risquer de m'interrompre, personne pour surgir alors qu'une scène prenait forme dans mon esprit, rien d'autre que les rares voix des piétons passant sous ma fenêtre, étouffées par le vitrage. 

Alors lorsque mon interphone sonna aux alentours de 15h30, je m'en étonnais grandement. Certes, Roman avait annoncé qu'elle passerait, mais je ne l'attendais pas avant au moins 18h, ses horaires habituelles... d'autant qu'elle travaillait probablement, même en ce samedi. Mais peut être était-ce un jour qu'elle avait posé, ou quelque chose du genre... je n'avais pas vraiment la moindre idée de la forme de son emploi du temps, après tout. Je me levais donc péniblement, enfilais mes chaussons, et dû descendre les escaliers en bois... l'interphone n'avait évidemment pas été réparé entre temps. J'arrivais en bas des marches légèrement essoufflée, mais je savais que remonter serait le pire. Vraiment, si Roman tenait à ce point à ne pas me faire faire la moindre activité physique, elle aurait pu simplement monter. Elle avait le code après tout.

Ce fut à cet instant que cela me frappa. Roman avait le code. Et elle ne m'aurait en effet jamais faite descendre, surtout qu'elle savait que mon interphone était HS. Alors... la personne qui avait sonné n'était probablement pas elle. Un colis? Je n'en attendais plus aucun. Thibault ou Matthias? Même s'ils connaissaient mon adresse, il ne leur viendrait jamais à l'idée de venir juste comme ça. Si c'était eux, il allait falloir que je trouve un moyen de les convaincre que je ne voulais pas sortir. Je n'avais pas envie de me retrouver sous les feux de Roman pour lui avoir désobéi dès le premier jour hors de l'hôpital. J'étais déjà en train de réfléchir à mes arguments lorsque j'ouvris la porte. Comme je le pensais, ce n'était pas Roman. Mais ce n'était pas non plus Matthias, ni Thibault. 

C'était ma mère. 

-Maman? Qu'est ce que tu fais là?

-A ton avis? Rétorqua-t-elle en montant les deux marches lui permettant de rentrer. Bon sang... tu es pâle comme un linge. Il faut que tu sortes plus. 

-Je n'ai pas beaucoup eu l'occasion de sortir récemment. Fis-je remarquer. 

-Avec ton séjour à l'hôpital? Ah, je n'arrive pas à croire que tu ne me l'ai annoncé qu'il y a deux jours. Deux jours, Adam, tu te rends compte? Est ce que tu pense un peu aux autres parfois? 

-Je ne voulais juste pas t'inquiéter. Répondis-je d'un ton tendu. 

-Eh bien, c'est réussi on dirait! Maintenant, je suis encore plus inquiète. 

Je soupirai, consciente que je n'en tirerai rien de plus.

-Tu es venue seule? 

-Oui. Ta sœur est chez son père, et Pierrick est en vacances avec ses enfants à partir d'aujourd'hui. 

-Je pensais que tu avais trop de travail?

-Je ne passe pas non plus l'intégralité de mes week ends à travailler. Claqua sa voix. Et puis, j'aurai le temps à l'hôtel, parce que j'imagine que tu ne vas pas me loger.

Allo docteure?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant