Dimanche 29 janvier, 18h30, Appartement de Sara
Je me laissai tomber lourdement sur le parquet. Une goutte de sueur bien peu agréable me chatouillait la nuque, avant de rouler jusqu'à la naissance de mon dos et d'être absorbée par mon t-shirt. Cela ne changeait pas beaucoup du reste de ma tenue: j'étais tout simplement trempée par l'effort qui m'avait occupée toute la matinée, et une bonne partie de l'après midi. Sans compter la veille... mon souffle n'était pas court, mais la fatigue se ressentait dans le moindre de mes muscles. J'aurai tué pour avoir un simple canapé dans lequel aller m'effondrer, mais il n'y avait rien d'autre qu'une quantité astronomique de cartons, la plupart vides, dans cette grande pièce qui ne demandait qu'à être remplie.
Sara semblait terriblement peu affectée par tous les efforts que nous avions effectués. C'était presque comme si elle n'avait pas sué une seule goutte, et il y avait quelque chose d'un peu frustrant à la voir fraiche comme au matin, chantonnant légèrement tout en alignant quelques unes de ses figurines sur l'une des étagères que nous avions montée dans l'après midi - et acheté hier lors d'un voyage improvisé chez une firme suédoise fabriquante de meubles dont je tairai le nom. J'avais proposé de, peut être, s'en occuper après que Sara ait monté tous ses cartons dans son nouvel appartement. Elle avait rétorqué qu'il n'était pas question qu'elle reste trois semaines dans un appartement rempli de boites en attendant d'avoir de nouveau un jour de libre où elle était assez reposée pour faire le trajet, porter les meubles en kit, et les monter par la suite. Tout avait donc été effectué ce week end, et je devais admette que, malgré mes muscles qui me faisaient payer ces efforts auxquels ils n'étaient pas habitués, cela donnait un certain cachet à l'appartement, et comblait les grands espaces vides.
Sara avait agi vite. Moins d'un mois pour trouver un nouvel appartement et emménager, c'était au moins deux mois plus court que ce à quoi je m'étais attendue - il faut dire que je ne suis pas une personne des plus décisive quand il s'agit de prendre des décisions importantes. Le nouveau logis de Sara était bien plus petit que le précédent, cependant - cela faisait sens, il n'y avait plus qu'un seul salaire pour payer le loyer. Mais surtout, il était un peu plus dans le centre de Strasbourg que son précédent, dans la partie piétonne de l'île centrale qui formait la vieille ville. Les prix y étaient donc plus élevés... mais elle était plus proche de l'hôpital. L'appartement était au deuxième étage d'une vieille maison, partiellement refait à neuf, mais sans que les imposantes poutre en bois qui soutenaient sa structure n'ait été camouflées, ce qui donnait un charme particulièrement rustique à l'endroit. Sara m'avait dit qu'elle avait flashé sur un appartement de ce genre également, lorsqu'elle en cherchait un avec Jelila près de trois ans auparavant, mais que sa petite amie d'alors avait immédiatement apposé son véto. Sans cette limitation, Sara avait donc pu craquer pour ce petit bijou, qui avait tout de même une faille terrible à son goût: sa proximité du centre piéton de la ville rendait difficile - et cher - le fait de garer son bolide adoré, qu'elle avait donc parqué à une certaine distance après qu'il nous ait bien servi pour amener les cartons et meubles en kit au bas de la porte. Elle n'en décolérait pas... mais c'était un bien petit prix à payer pour être plus proche de son travail, plus proche du centre ville, pour profiter d'une circulation réduite en contrebas qui l'aiderait sûrement pour ses difficultés à trouver le sommeil, et surtout... plus proche de chez moi. Il y avait presque 15 minutes de marche en moins entre son ancien appartement et son nouveau, en partant de ma chambre. Ce qui m'allait à ravir, surtout au vu des températures qui ne semblaient pas décidées à remonter.
J'observai Sara s'étirer tout en admirant, satisfaite, comment rendait la disposition de ses figurines sur l'étagère.
-Maintenant, les livres. Déclara-t-elle d'une voix assurée.
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Allo docteure?
RomanceÇa y est... Lili y est presque. Après tant d'années, elle touche du doigt son objectif ultime. Cet oral, c'est la dernière étape. Mais... pourquoi se sent-elle... soudain si faible? Elle ne tombe jamais malade, pourtant... Il lui faut appeler un méd...