Debout (Spin Off Relève moi)

Chapitre 3

J’arrive à la salle la semaine suivante avec un sourire inhabituel scotché aux lèvres. Je m'installe et commence à courir en jetant des coups d'œil fréquent à la porte, pour guetter discrètement l'arrivé de James, mais malgré les minutes qui s’écoulent il ne vient pas. Mon sourire diminue au fil du temps qui, j’ai l’impression, passent plus lentement que d’habitude. Il m'a visiblement oublié et je me sens stupide d'avoir accepté de sortir avec lui, même si ce n’est censé être qu’amicale. Il a sûrement réussit ce qu’il souhaitait toute la semaine, c’est-à-dire me faire dire oui et maintenant qu’il l’a eu, il passe à autre chose. J’ai eu raison de penser que c’était un défi pour lui, que personne ne lui dit non et quand il m’a fait changer d’avis il n’y avait plus aucun intérêt pour lui.

Je cours donc sans compagnie, puis je me dépêche de prendre une douche et me change rapidement dans les vestiaires afin de partir au plus vite. Je sors à peine du bâtiment que je me fige de surprise devant la personne qui m’attend en face dans la rue. Les bras croisés devant sa voiture, James m’attend nonchalamment adossé à la portière. Il n’a même pas le droit se stationné ici, mais ça n’a clairement pas l’air de le déranger.

Nombres de femmes qui pourraient faire un arrêt cardiaque sur le champ en le voyant adossé à sa voiture comme cela ? Je dirais toutes.

Je m’avance lentement vers lui, haussant un sourcil quand j’observe un peu mieux sa façon de se tenir.

― Je suis sûre que cette pose sort tout droit d'un film.

Il rit, mais ne me contredit pas, j’ai probablement raison. Il s'approche de moi alors que je ne suis plus qu’à quelques pas de lui et se penche pour poser ses lèvres sur ma joue. Il ne m'a donc pas oublié, je ressens une petite pointe de fierté, mon sourire revient aussitôt.

― Vous n'êtes pas venu courir.

Mon affirmation stupide alors que je ne trouve rien à dire le fait sourire un peu plus et il me fixe intensément, un peu trop peut-être, il me déstabilise. Il a l’air content de voir que j’ai remarqué son absence, mais je ne compte pas lui avouer que cela m’a fait bizarre de ne pas le voir.

― Oh, vous avez donc tout de même remarqué mon absence.

― Personne n'est venu me harceler pour sortir aujourd'hui, alors je me doutais qu'il manquait quelque chose.

Ma réplique le fait sourire, ce sourire sincère que j’apprécie de voir sur ses lèvres, est contagieux. Je l’imite et reste silencieuse attendant qu’il réponde alors qu’il m’observe.

― Vous pensiez que je vous avais oublié, pas vrai ?

Je préfère ne pas répondre et secoue simplement la tête négativement, pas question que je lui dise cela il serait trop fière de lui.

― J'ai eu un rendez-vous à la dernière minute, m’explique-t-il, mais je n'allais pas vous oubliez. J'ai eu trop de mal à vous faire accepter une fois. Je ne voudrais pas imaginer comment j'aurais pu vous faire accepter une seconde fois si je vous avais posé un lapin.

― On pose des lapins lors de rendez-vous romantique pas pour des sorties amicales.

― Donc si je n'étais pas venu vous ne m'en auriez pas tenu rigueur et auriez accepté une autre sortie ?

― Sûrement pas.

Ma réponse le fait rire un instant, mais il redevient vite sérieux et me fixe à nouveau de son regard qui me déstabilise. Je n’aime pas savoir qu’il arrive à me faire ça simplement en me regardant, donc je romps le contact rapidement. Il enchaîne alors sans se démonter.

― J'en étais sûr. Le café en bas de la rue vous convient ?

J’acquiesce sans un mot et il commence à avancer. Apparemment sa voiture va rester là, il n’a pas peur qu’elle termine à la fourrière. Je le suis sans rien dire, mais suis vite surprise de voir que sa voiture nous dépasse et s’éloigne rapidement. James doit voir mon étonnement car il rit avant de m’annoncer que son chauffeur se charge de la voiture. Je n’ai même pas prêté attention à autre chose que lui, j’ai donc clairement manqué la personne qui devait se tenir derrière le volant.