Debout (Spin Off Relève moi)

Chapitre 15

Quand je me remets de mon acte, je me dépêche de sortir de la chambre et de suivre Emma jusque dans le salon où elle va visiblement se plaindre auprès de James. Mais elle est plus que surprise quand il la repousse et il lui montre mon téléphone dans sa main. J’ai lancé l’application du baby phone pour la sieste de Dorian dans l’après midi et j’ai totalement oublié qu’il était toujours connecté. Les trois hommes viennent d’entendre toute notre conversation. Madame est clairement irrité d‘avoir été repoussé et le fait comprendre.

— Qu'est-ce que c'est que ça ?

— Ça, répond James, c'est ton aller simple pour la sortie. Je t’avais dis de ne jamais l’approcher et de lui dire quoi que ce soit. J’ai subi ton caractère de merde pendant des semaines le temps de trouver une solution à ton chantage, mais c’est terminé, fais ce que tu veux, mais n’oublie pas que j’ai des avocats et des choses contre toi que je n’hésiterais pas à dévoiler à la presse. Ta précieuse carrière n’ira plus très loin une fois que j’aurais tout raconté.

Emma recule d’un pas comme s’il l’avait giflé, mais redresse les épaules rapidement et sourit.

— Tu n’as rien contre moi.

James s’avance et se plante devant elle.

— Tu es sûre de toi ? Même si ce n’est pas le cas, on sait tout les deux que je suis beaucoup plus apprécier dans le métier que toi, il me suffit de parler aux bonnes personnes pour que ce soit finit pour toi. Je n’avais pas l’intention d’en arriver là, je ne suis pas comme ça, mais en faisant la seule chose que je t’avais dit ne pas faire tu viens de franchir la limite. Et je ferais pareil sans même y réfléchir si tu m’y pousses.

Emma ouvre la bouche puis la referme, elle ne sait plus quoi dire et prends clairement la menace de James au sérieux car elle me lance un regard noir, elle tente ensuite de s’approcher de moi, je ne bouge pas et je l’attends, mais James se poste devant moi rapidement et l’empêche de me dire quoi que ce soit.

— Sors d'ici, maintenant.

Cette dernière s’exécute et se dirige vers la sortie sans un mot de plus. Quand la porte claque je sursaute et me recule de la proximité de James. Celui-ci se retourne et me regarde, ses yeux n’expriment que la tristesse alors que je commence à comprendre pourquoi il m’a laissé. Du chantage. Elle le faisait chanter avec je ne sais quoi et il n’a pas jugé bon de me prévenir.

— Aisling, commence-t-il en s'approchant de moi.

Je le stoppe aussitôt d'un geste de la main avant qu'il ne vienne plus près. Je ne veux pas sentir son corps près du mien, encore moins l’entendre parler et trouver je ne sais quelles excuses, il m’a blessé, peu importe les raisons qui la poussé à le faire.

— C'est trop tard James, ça ne change absolument rien.

Il a l'air complètement abattu, mais je ne peux rien pour lui, pour le moment je suis encore trop sous le choc. Il a fait son choix en nous laissant sans rien m’expliquer alors qu’il aurait pu trouver le moyen de me mettre au courant de ce qu’il se passait. J’aurais pu l’attendre et le comprendre, il a décidé que ce n’était pas la peine alors je ne le laisserais pas revenir aussi facilement. Je tourne les talons et décide de remonter à l’étage avant que les larmes que je sens ne se mettent à rouler sur mes joues.

Peter me rejoint quelques minutes après et me retrouve assise par terre contre le mur, près de la porte de la chambre où Dorian est en train de dormir. Mes bras sont autour de mes jambes et ma tête est posée sur mes genoux. Je me sens mal et une migraine commence à pointer son nez alors que j’essaie de comprendre pourquoi James ne m’a rien dit et quel chantage est-ce qu’elle a bien pu lui faire pour qu’il se laisse faire.

— Il est toujours là ?

Je demande sans relever la tête et sens Peter s’avancer et s'assoir près de moi avant de passer son bras autour de mes épaules.

— Oui, il va passer la nuit ici.

Je soupire et prends une grande inspiration, je vais forcément devoir le voir pour rentrer chez moi et je ne pense pas en avoir la force, j’ai peur de craquer.

— Vous étiez au courant ?

— Bien que sûr que non, on te l’aurait dit sinon.

Je ne réponds pas, c’est peut être pour ça que James ne leur a rien dit, il savait que Peter et Josh ne pourraient pas garder le secret.

— Tu devrais lui parler.

— Je n'ai rien à lui dire. Je ne vais pas lui retomber dans les bras aussi facilement sous prétexte que son ex-femme est une garce.

— Tu pourrais au moins écouter mes excuses et mes raisons, dit alors la voix de James.

Je redresse aussitôt la tête quand j’entends sa voix. Je ne l'ai même pas entendu arriver, pourtant il se trouve à deux pas de nous. Ce traître de Peter se lève et descends sans un mot pour nous laisser parler seul à seul. Mais je ne veux pas lui parler ce soir, c’est trop frais pour le moment et je ne suis pas prête.

— Je ne veux rien entendre James.

Je me lève et me dirige vers les escaliers où j’ai bien l’intention de descendre pour l’éviter au maximum. Mais James me fais face avant que je n’ai le temps d’atteindre la première marche.

— Je m'en veux Aisling. Tu n’imagines pas à quel point. Mais quand elle m’a appelé et qu’elle a commencé avec son chantage je n’avais pas d’autre choix. Je voulais te protéger, toi et Dorian, te faire penser que je ne voulais pas être avec toi était la seule chose à faire pour que tu n’essaies pas de me reparler.

— Donc tu as préféré me blesser, me laisser meurtri et pleurer tout les soirs plutôt que de m’avouer qu’elle te faisait chanter avec je ne sais quoi ? Briser mon cœur déjà en miette était la meilleure solution ?

— Il y a des choses de ton passé que tu souhaites garder secret, c’est idem pour moi. Elle nous a vu ensemble dans les tabloïds et a été jalouse, tellement jalouse qu’elle m’a menacé de divulguer certaines choses si je continuais à te voir et que je ne revenais pas vers elle le temps que notre retour ensemble l’aide à nouveau dans sa carrière. Elle est exécrable, personne ne veut plus travailler avec elle, être avec moi l’aurait aidé.

— Je peux comprendre. Mais tu as tout de même préféré me laisser croire que tu te fichais de moi, plutôt que de m’avouer les choses et te dire que je serais suffisamment forte pour te soutenir dans cette période. Je ne comprends pas.

— J’aurais dû t’avouer sur quoi elle me fait chanter et je… je n’étais pas prêt.

J’ancre mon regard au sien voilé de tristesse. Je sais qu’il est sincère, mais l’amertume qui me gagne depuis notre dispute sur le parking ne me lâche pas et m’empêche de lui pardonner si facilement.

— Et maintenant tu es prêt ?

Il secoue la tête puis la baisse pour s’échapper à mon regard. Je me recule d’un pas puis deux, il vient de perdre la seule chance qu’il avait ce soir de me convaincre de l’écouter davantage et de lui pardonner. Quand il s’aperçoit que je m’éloigne il ouvre à nouveau la bouche.

— Aisling, s’il te plait. Je ne peux rien te dire pour le moment, parce que si je le fais à cet instant précis, alors que tu me détestes, je sais que je ne te reverrais pas.

— Tu penses encore pour moi James, c’est ça le problème, ça a été le problème à la minute où tu as pensé que c’était mieux de me laisser dans l’ignorance et me faire mal. J’ai assez souffert, j’ai atteins mes limites.

Je me tourne et descends les escaliers sans le laisser le temps de répondre. Je rejoins mes deux amis qui m’attendent dans le canapé en train de discuter silencieusement. Ils s’arrêtent quand ils m’entendent et se tournent vers moi. Peter ouvre ses bras le premier et je viens me blottir dans ses bras sans attendre, Josh se joint à nous et vient caresser mon dos.

James reste à l'étage et ne nous rejoins pas. Je sais qu'il va voir Dorian, quand celui-ci se met à chouiner, on entend James grâce au baby phone entrer dans la pièce et le calmer. Je le laisse faire et j’écoute les mots rassurants qu’il dit à mon fils pendant que je reste blotti entre les deux hommes qui tentent eux aussi de me réconforter.