Debout (Spin Off Relève moi)

Chapitre 13

Je tente de ne pas me morfondre quand j’arrive chez moi, heureusement Dorian et Van Gogh me font penser à autre chose, mais ça ne dure pas. Quand le soir arrive et que je me sens de nouveau seule je sais que je ne vais pas réussir à garder ça pour moi. J’attrape mon téléphone et appelle la seule personne à qui j’ai envie de parler de ça pour le moment : Peter.

Je ne sais pas s’il a senti que ça ne va vraiment pas au ton de ma voix, mais je n’ai pas le temps de lui dire quoi que ce soit qu’il m’annonce déjà venir chez moi. Il arrive une dizaine de minutes plus tard et je lui raconte tout.

— Il t'a vraiment dis ça ? demande-t-il surpris.

J’acquiesce, mais Peter fronce les sourcils, il connaît son beau frère mieux que moi et il n’a pas l’air de croire ce que je lui raconte.

— Ça m’étonne vraiment. Ça c’est vraiment très mal fini avec son ex alors crois-moi que c’est très bizarre, il ne serait jamais retourné avec elle pour n’importe quelle raison et surtout pas fonder une famille.

— Pourtant c’est clairement ce qu’il a l’intention de faire.

— Je ne comprends vraiment pas. Je suis sûre que son ex est juste jalouse de toi et n'a aucunement l'intention de faire un gosse avec lui. James doit le savoir.

— S’il le sait alors ce n’était peut-être qu’une excuse pout ne plus me voir moi.

Je me demande soudainement si ce n’est pas vraiment ça la raison, qu’il m’a menti pour trouver l’excuse parfaite pour ne plus me voir. Il a peut-être fait des recherches sur moi, ou bien a payé quelqu’un pour le faire et il a tout découvert de mon passé. Le lien entre l’affaire du meurtre de Jason et moi a été fait et James ne veut plus rien à voir à faire avec moi. Lui aussi pense probablement que je suis responsable. Je commence à avoir un peu plus de mal à respirer. Si c’est bien la raison alors ça ne tardera pas avant qu’il en parle à son frère et à Peter, qu’il leur demande de ne plus me parler pour que je ne sois plus lié d’une quelconque façon à lui. Ce dernier voit d’ailleurs que quelque chose ne va pas. Il disait quelque chose, mais je n’ai pas entendu bien trop absorbé dans mes pensées et paniqué à l’idée de perdre le seul ami que j’ai réussi à me faire depuis longtemps.

— Aisling respire, qu’est-ce qui ce passe ?

Je n’arrive pas à répondre, Peter n’essaie pas d’en savoir plus pour le moment et se contente de me serrer dans ses bras. Je tente de reprendre mon souffle en me concentrant sur le sien et sur sa main qui me caresse les cheveux.

— Je ne sais pas ce qu’il se passe en ce moment dans ta tête, mais je t’assure que ça ne vaut pas la peine de te mettre dans cet état. Aucun homme ne méritera jamais que tu te mettes dans cet état.

— Il fait partie de ta famille, tu vas être de son côté et me laisser. Comme tout le monde.

Peter se redresse et me regarde un sourcil relevé, il ne comprend peut-être pas pourquoi je dis ça, mais je ne veux pas expliquer.

— Je ne comprends pas James, mais je ne cautionne pas du tout ce qu’il fait. Ce que je sais c’est, qu’il fasse partie de ma famille ou non je ne compte pas prendre de partie et encore moins te laisser. Tu es mon amie Aisling, Josh t’apprécie également, alors on ne part nulle part, est-ce qu’on est bien d’accord ?

J’acquiesce, mais ne commente pas, Peter me reprend un moment dans ses bras puis reste un long moment pour tenter de me remonter le moral et de comprendre les actions de James. Mais je refuse de parler davantage de lui. S’il ne veut pas de moi très bien. Jason m’a demandé d’être heureuse, je ne le serais jamais si je sombre à chaque épreuve qui me fait de nouveau face. Je n’ai pas eu le temps de connaître suffisamment James pour avoir le droit de me sentir si mal. Et Pourtant…

Peter respecte mon choix, mais m’affirme qu’il compte bien en demander davantage à l’intéressé et comprendre ce qu’il vient de se passer. Je n’essaie pas de l’en dissuader je sais que ça ne servirai à rien. Il s’en va quelques heures plus tard en s’assurant que je vais bien, quand il semble convaincu je me retrouve de nouveau seule.

Je vais rapidement me coucher un pincement toujours présent au cœur, je m’autorise à ne pas être bien ce soir, mais je ferais comme si de rien n’était dès demain. Dorian n’a pas besoin de voir sa maman dans cet état.

***

Après une nuit catastrophique sans avoir dormi plus de quelques minutes d’affilé, j’ai décidé de ne pas aller à la salle. Je suis trop fatiguée, mais je n’ai surtout pas envie de prendre le risque de croiser James. Je préfère rester avec mon fils et mon chien et travailler. J’envoie d’ailleurs un message à Lili pour la prévenir qu’elle n’a pas besoin de venir travailler, mais qu’elle sera quand même payée. Pourtant celle-ci décide quand même de venir pour m’annoncer de mauvaise nouvelle.

— Je vais devoir arrêter de travailler pour vous.

Je reste muette un instant et deviens paranoïaque, elle aussi s’en va, est-ce qu’elle sait quelque chose ? Mais mes pensées s’envolent rapidement quand elle continue.

— J’ai l’occasion de partir plus tôt que prévu faire le tour de l’Europe avec mon copain. Ça nous coûte moins cher et on pourra rester plus longtemps et ajouter des pays dans notre road-trip alors malheureusement je vais devoir vous laisser.

Je suis soulagée que ce ne soit que ça et en demande un peu plus à ma nounou, je suis contente pour elle, je sais qu’elle et son petit ami devaient partir dans quelques mois, elle m’en avait déjà parlé.

— Quand est-ce que vous partez ?

— Samedi, je sais c’est précipité, mais ça s’est décidé hier. J'ai prévenu l'agence, ils peuvent vous trouvez une remplaçante assez vite si vous les contactez rapidement.

— Ne t’inquiète pas pour ça. Je vais te payer ta semaine, mais tu n’as pas besoin de venir, profites-en pour préparer tes bagages et t’organiser.

Lili me dit qu’elle peut quand même venir, mais je l’en dissuade. J’ai pris une décision rapide et qui m’arrange plus que je ne voudrais me l’avouer. Je vais arrêter d’aller à la salle, je suis sûre que je ne croiserais plus James comme ça et je n’aurais pas à craindre de partir chaque matin la boule au ventre en pensant qu’il sera là. Je discute pendant un moment avec elle, puis la laisse dire au revoir à Dorian avant qu’elle ne s’en aille finalement.

La décision de Lili m'incite à acheter rapidement un tapis de course, je ne veux plus aller à la salle, mais je veux continuer à courir. Je reçois d’ailleurs la machine dans la semaine et décide de l'installer dans une pièce qui ne sert pas énormément et où j'ai de la place pour aménager un espace pour Dorian pour me permettre de le surveiller tout en courant.

Je commence donc une nouvelle routine de chez moi et je m'en sorts plutôt pas mal. Je me sens moins mal puisque je ne laisse plus mon fils, mais ce pincement ne me quitte pas quand James reste dans mes pensées.