- ... eeviil'
- So don't mess around, don't mess around with me...ye, ah !Austin sourit. Il empoigne sa guitare en se levant et ramène tant bien que mal la chaise de son autre main près de moi. Un pied posé sur celle-ci, il entame sans prévenir I Got A Woman.
Prise au dépourvu, je ne commence à chanter qu'à la seconde ligne. Cette chanson est vraiment amusante à mon goût, et je ne saurais rester sérieuse. Cela ne veut pas dire que je ne chante pas correctement, seulement qu'un sourire se lit sur mes lèvres qui se meuvent d'une façon très peu esthétique pour reproduire le chant du King.La chanson aussitôt terminée, Austin fronce les sourcils.
- Tu n'es pas assez réactive, D.
Je me reprends sur le point de rétorquer. Pour ça je suis réactive ! Mais il a raison de me le faire remarquer. Il sait que j'affectionne particulièrement travailler le chant quand il est un peu spécial, et les chansons d'Elvis sont une mine d'or pour moi.
Cette remarque ne vient pas d'Austin lui-même. À la limite, il se moquerait gentilement pour sa blague, mais n'en tiendrait pas compte. S'il le fait, c'est parce qu'il sait ce que je recherche, ce que je travaille, ce que je veux. Il le sait parfois même mieux que moi ou à ma place. Et quand il s'agit de Trouble c'est encore plus important. Dans certains moments, je peux sentir la présence d'Elvis dans la pièce. Là, je sais qu'il voit, qu'il surveille. Il a peut-être même détourné son attention de ce qu'il était en train de faire ; à moins qu'il puisse voir plusieurs choses en même temps, dans sa situation.
- On devrait faire ça plus souvent, j'approuve.
- Oh tu n'aurais pas dû..!
Je lui souris et aperçois l'heure sur sa montre.
- Austin, dis-je, soudain sérieuse.
- Quoi ?
- Pause déjeuner !
En ouvrant la bouche, la garde est baissée, et je ne peux retenir le grand sourire plus fort que moi se manifestant à chaque bonne idée ou blague qui vient à l'esprit. J'ai quand même fait des progrès, avant mes défenses n'auraient pas tenu une seconde. C'est grâce à lui. Il m'apprend beaucoup du monde du cinéma qu'il a expérimenté, maintenant depuis vingt-cinq ans. Comme savoir rester neutre (je précise que j'ai bien plus de contrôle devant la caméra), divulguer ce qu'il faut...Cinq mois plus tôt, plateau télé
- ... Et bien, parlez-nous de ce premier rôle principal que vous jouez.
- Je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à cela ! Vous savez, avant de rencontrer Austin Butler, je pensais que c'était un simple téléfilm. Il n'y avait aucun indice dans mon script. Ce n'est pas faute d'avoir chercher entre les lignes ! Bob Edger, le réalisateur, a été très malin et il a très bien manœuvré. J'aime beaucoup la façon dont il a entrepris de faire les choses... Cela m'inspirera sans aucun doute !- Qu'a fait Bob Edger, de si inspirant ?
- La méthode qu'il a employée pour réellement mettre les deux acteurs principaux dans la peau de leur personnage. Nous ne devions pas nous rencontrer, Austin et moi.- Mais c'est arrivé.
- Oui, mais c'est de sa faute ! Le second jour du tournage, ma présence n'était pas requise. Mais je voulais être là, le monde que je convoitais venait de m'ouvrir ses portes et j'étais fascinée. Et comme tout bon acteur, être présent permet de s'immerger pour pouvoir délivrer la meilleure performance. Bobby a réussi à me convaincre. Le jour suivant, il m'a dit devoir répéter exclusivement avec un acteur. J'étais un peu étonnée puisque tous les autres personnages du script n'étaient que de passage. Il y a eu un jour férié pour lequel il a insisté que nous ne venions pas, et le jour qui a suivi j'étais de retour sur le plateau. On a filmé une scène et je suis sortie parce qu'il faisait une chaleur horrible dans le hangar. Et la prochaine scène se déroulait dans le coin. C'est là, en marchant vers la sortie, que je l'ai vu arriver dans le sens contraire. Je suis vraiment restée bouche bée... J'ai pensé qu'il passait pour un ami ou qu'il connaissait le réalisateur. Et puis il ce dernier s'est écrié 'qu'est-ce que tu fais là ?!'. Il était affolé. Le mal était fait. Austin devait se rendre quelques hangars plus loin, et il était en retard ! Quand j'ai appris ça, je n'ai pas arrêté de l'embêter. Il l'a très bien pris et j'ai su que le courant allait passer entre nous.- Est-ce que cet incident a compromis la réalisation du film ?
- Non. Nous sommes restés professionnels. Le mal était fait, et Bobby ne pouvais pas nous empêcher de nous fréquentez. Il y avait une seule règle : ne pas parler du film. Et nous l'avons respectée.- Vraiment ? Même pas un petit écart ?
- Même pas ! C'est arrivé, plusieurs fois, que nous sortions un mot dangereusement près du sujet, et là on se regardait, bloqués, et on éclatait de rire. Ç'a été une libération après la scène finale, qui était aussi la dernière scène du tournage, du coup.- J'ai cru comprendre que cette scène possède un caractère special. Qu'a-t-elle de si particulier ?
- Et bien, vous avez dû remarquer que c'est la seule où Austin et moi jouons ensemble. Théoriquement, cela devait se passer de la même façon pendant le tournage, pour que la scène soit réelle, authentique.- Vous pensez qu'elle l'est moins, alors ?
- Pas forcément. Je crois que si j'avais découvert Austin au tout dernier moment, au moment du clap, j'aurais été incapable d'agir en tant que personnage. Et je n'aurais cessé de lui jeter des coups d'œil quand je ne devais pas ! Mais, plus sérieusement, la scène est authentique en tant que personnage. Et dans un sens c'est mieux, je pense. Parce que notre personne, nous-mêmes... peut-être peut-on dire en tant qu'acteurs, de métier, n'avions pas notre place.- En parlant du métier d'acteur, c'est avec Austin Butler, celui qui a incarné le King, et reconnu pour. Qu'est-ce que cela vous a apporté de travailler à ses côtés ?
- Je n'ai pas travaillé avec lui, finalement. C'est très dommage ! Et Austin est du même avis. Alors nous cherchons un projet où ce sera possible. Nous y réfléchissons en ce moment-même.- Vous êtes également scénariste. C'est un projet sur mesure que vous nous préparez ?
- Oui, c'est ce que nous avons... Non, non, attendez ! Personne n'est au courant pour l'instant. Je... je ne dois rien dire. Demandez à Austin, il saura mieux que moi. Il...
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W̶o̶r̶k̶, Live, Dream with me
Fiksi PenggemarJ'avais pavé mon chemin en prenant exemple sur Elvis, et maintenant je rencontrais celui qui était "devenu" Elvis : Austin Butler. Mon rêve ne se réalisait pas, loin de là. La réalité le surpassait. « La dernière révélation du cinéma, le célèbre act...