Un coup d'œil à la vitrine, et le présent d'Elvis envahit le mien. Je me sens à sa place, se rendant chez le tailleur favori des artistes de la ville pour trouver le costume qui méritera ses économies, et qu'il portera à sa prochaine performance. Mes yeux de posent alors sur une étiquette indiquant le prix de l'ensemble. Je ne sais pas si c'est visible, mais je sens mon visage se décomposer.
Nous somme venus ici comme notre cher Elvis l'a fait pendant une période de sa vie. Le but est bien sûr de ressortir de la boutique vêtu comme il l'a été. Mais je ne pourrai malheureusement pas. Austin, lui, oui. Et je refuse d'accepter l'offre qu'il est capable de me faire ou qu'il me soutienne en repartant les mains vides. Mon cœur se serrera, c'est sûr. Cela m'attriste.
Austin s'empare de ma main pour m'entraîner dans la boutique dont il a déjà ouvert la porte. Son sourire enfantin déteint sur moi et nous nous engoufrons sur les vieux pas d'Elvis. Il n'y a pas la place pour ce genre tristesse.À l'intérieur, la lumière tamisée et jaune rend l'atmosphère dorée et chaleureuse. Les ensemble exposés disséminés un peu partout rappellent le King, mais aucun n'est un exemplaire de ce qu'il a porté. Je souris à cette pensée. L'objectif n'est pas de se vêtir de ses habits, mais de ceux qu'il aurait choisis en entrant une énième fois.
Nous flannons et adressons un sourire au tailleur, le troisième Lansky. La boutique est déserte en ce jour et à cette heure, alors nous commentons, rions, nous exclamons devant les meubles bas recouverts d'une petite dizaine d'articles différents, ou encore encourageons l'autre à prendre un article en vue de l'essayer parce que nous n'osons pas, sommes sceptiques, ou juste parce que ce sera assurément comique. Parfois nous nous regardons avec des étoiles dans les yeux et un énorme sourire s'étale sur notre visage. Je ne me sens pas adulte ici, mais pas enfant non plus. C'est comme une nouvelle communion avec Elvis.Austin a l'air de porter déjà pas mal de tissu en travers de son bras. Quant à moi, j'effleure les tissus de mes doigts, sans rien prendre. Et puis je m'arrête. Au toucher on dirait un mélange subtil de soie au coton. Au regard, léger et fluide. Je souris. Le choix est déjà fait en moi.
Le costume est d'un vieux rose tirant sur le marron. Sur ma peau claire qui n'a pas vraiment bronzé depuis longtemps, ce sera du plus bel effet. Mais surtout, il me rappelle celui qu'Elvis porta au Louisiana Hayride en 1955. Celui dans lequel Austin était pour la première scène du film où il apparaît sur scène. Celui dans lequel tout a été lancé.
Délicatement, avec tout ce ressenti en moi, cette déférence, je le saisis comme une relique. Quand je me tourne vers Austin, je sais qu'il a assisté à tout ce qu'il s'est passé. Je lui souris, heureuse, et nous nous dirigeons vers les chaussures. Je me rappelle également de quelques photos où les chaussettes d'Elvis sont visibles, et je sélectionne une paire sérieuse et une autre affreusement décalée pour la bonne humeur. Je déniche également une chemise en crochet fleuri blanche, et c'est parti pour les essayages !Austin ouvre pour la troisième fois le lourd rideau de la cabine dans laquelle il est. Je lui lance un regard, l'air blasé.
- Austin... tu as déjà porté je-ne-sais combien de tenues de notre cher King. Je n'ai pas d'autre avis.
- Alors, sers-moi le même à chaque fois.
- Vaniteux, va !
Et nous éclatons de rire.Cette fois, quand il sort, son visage prépare une vanne. Mais très vite, c'est un petit sourire en coin qui remplace. Parce que je me suis arrêtée. Il porte un simple pantalon en flanelle brun et un haut gris ouvert sur le torse, orné de quelques broderies claires et pourtant simple lui aussi, mais cet ensemble lui va à ravir. Mon regard remonte vers son visage, un sourire et je n'ai pas besoin de lui dire des mots.
Le tailleur arrive derrière mon épaule et abonde dans mon sens.
- Vous êtes le seul puisse faire un tel choix d'ensemble Mr. Butler. Je devrais vous engager pour faire mes vitrines !
- Mais je suis une vitrine ambulante monsieur ! renchérit mon ami.
Et je me tourne vers Lansky pour le voir rire. Notre éclat calmé, Austin déclare qu'il n'essaie rien d'autre, nous avons raison. Le tailleur se tourne alors vers moi.
- C'est pour vous ? me demande-t-il en montrant mon bras recouvert de tissu.
- Oh, juste pour essayer.
- Je peux vous le retoucher pour qu'il vous siée. C'est possible.
- Je n'en doute pas. Mais...
Je laisse ma phrase en suspens, gênée.
- ... je te le paierai, répond Austin, rhabillé.
- Non, non, secoue-je la tête avant d'enchaîner, Pas même une partie. Elvis économisait et ainsi il pouvait être fier de lui, c'était son travail qui portait ses fruits. Je ne profiterai pas de ta gentillesse, Austin.
- Mais...
Cette fois, c'est Lansky qui le coupe :
- Vous êtes ici pour un un but, un objectif bien plus profond. Une sorte de quête, si je puis dire. Je pense saisir de quoi il retourne. Le jeune Elvis Presley économisait, c'est vrai. Mais les prix était beaucoup plus bas alors. Vous devez dépenser comme il l'a fait pour vous sentir à sa place... Ce que je vais vous permettre.
Pendant plusieurs secondes, je reste figée. Ai-je bien entendu ? Apparemment oui, car celui-ci sourit, satisfait de son effet.
- Je vous laisse entrer, me propose-t-il en tendant un bras.
- Euh... oui ! Oui.
Et je me faufile dans la cabine, sous le sourire d'Austin.>>>>><<<<<
Et voilà ! J'espère que j'arrive à transmettre les émotions et cette connexion avec Elvis... Parce que je la ressens quand j'écris. En fait, je vis d'abord la scène dans ma tête et ensuite je l'écris en essayant de faire transparaître tout ce que j'ai ressenti.
En tout cas, cette partie est plutôt longue, alors ceci est la 1ère partie de ce chapitre. À bientôt ;)Pour que vous voyez ce que je veux dire, sauf les couleurs, c'est (dans l'idée) le haut de cette combinaison que j'ai imaginé sur Austin :
Et cette chemise... (en média, là-haut) Il la porte aussi en noir dans le film, à la foire. Je ne sais pas pourquoi, mais j'en suis amoureuse (la chemise, hein... quoi que, j'aime aussi la photo) ^^
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« Ni les romans ni leurs lecteurs ne gagnent à ce que l'on cherche à savoir si des faits réels se cachent derrière une histoire. Ce genre de tentative sape l'idée que les histoires inventées peuvent avoir de l'importance, ce qui est pourtant un des postulats fondamentaux de notre espèce. Je compte sur vous pour ne pas l'oublier. » --John Green
Il m'a paru bon de le mentionner ici avant que je n'y déroge (ce que je m'apprêtais à faire, pour ma grande honte). Parce que l'aventure commence ! (En réalité elle a déjà commencé pour nos deux personnages, mais pour ce que vous lisez...)
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W̶o̶r̶k̶, Live, Dream with me
Fiksi PenggemarJ'avais pavé mon chemin en prenant exemple sur Elvis, et maintenant je rencontrais celui qui était "devenu" Elvis : Austin Butler. Mon rêve ne se réalisait pas, loin de là. La réalité le surpassait. « La dernière révélation du cinéma, le célèbre act...