Certitudes

Chapitre 4 : Encore_Tôma

Tôma se sentait affreusement gêné. Il devait parler de ses fantasmes à Akihiko ? Non. Il décida de lui répondre mais de ne pas entrer dans les détails.

-Et bien ... j'imaginais que tu me touches.

-Comme on vient de le faire ?

-A peu près...

-C'est à dire ?

-Pourquoi tu veux connaître les choses aussi précisément ? Je trouve que tu t'y intéresses de beaucoup trop près pour quelqu'un qui ne s'occupait pas de ça il y a peu.

-Justement. Tout ça est nouveau pour moi. Et j'aimerais comprendre. Te comprendre surtout. Et... savoir ce que tu penses, ce que tu attends de moi...

-Tu veux dire que je dois exprimer toutes mes pensées ?

-J'aimerais beaucoup oui.

L'insulaire se mit à rougir. Akihiko voulait qu'il formule tout ce qui lui passait par la tête ? Mais le tokyoïte continua sur sa lancée, tout en ramenant les mèches blondes derrière l'oreille de sa main gauche.

-Je ne suis pas très doué pour pas mal de choses mais je me dis que si tu me parles ouvertement des choses que tu aimes ou non, je pourrais te comprendre et nous pourrions être un couple harmonieux.

-A... Aki !

L'adolescent blond rougit plus violemment et était particulièrement ému. Son bien-aimé avait ce don unique pour l'enflammer en quelques mots. Le cœur battant la chamade, il peinait à se calmer.

-C'est d'accord Aki. Mais toi aussi. Parlons-nous de tout ce qui nous plait ou non. Tous les deux, pas que moi. J'ai aussi besoin de savoir ce que tu penses ou comment tu vois les choses.

-Entendu, répondit le grand brun en souriant.

Akihiko se pencha pour lui déposer un baiser puis dit :

-Mais du coup tu ne m'as pas répondu. Quelles choses tu me voyais faire ?

-Ah... et bien, commença Tôma embarrassé. J'imaginais que tu... me... faisais ... l'amour.

Sa voix diminuait au fur et à mesure de sa phrase. Malgré toute sa bonne volonté, dire ce genre de choses à voix haute était particulièrement gênant. Ses joues lui semblaient brûlantes et les mots avaient franchi péniblement ses lèvres tremblantes.

-C'est ce que tu aimerais ?

-Bien sûr ! répondit-il impulsivement.

Il rougit encore, baissa un peu la tête et se tritura nerveusement les mains. Puis il releva les yeux sur son amoureux.

-Aki ?

-Oui ?

-On... on est en couple ?

-Oui, sauf si tu ne le veux pas.

-Bien sûr que je le veux ! J'en rêvais ! Oh Aki !

Le garçon aux piercings se jeta sur lui et le serra de toutes ses forces. Il finit suspendu à lui, le visage réfugié dans le creux du large cou. Les minutes s'écoulèrent doucement alors qu'à travers les baies vitrées du salon, la lumière du jour disparaissait presque totalement. Engloutis par la pénombre, ils n'avaient conscience que de leurs cœurs cognant l'un contre l'autre. D'une petite voix à demi étouffée par sa proximité avec Akihiko, Tôma demanda.

-Ça veut dire que maintenant t'es mon petit ami ?

-Oui.

Il décolla son front et fit face à son amoureux, les yeux brillants.

-Aki ?

-Oui ?

-J'en veux encore. Non plus.

-Tu veux que je te touche encore ? demanda le tokyoïte en fronçant les sourcils.

-Non, je veux qu'on le fasse.

-Tu peux être plus clair ?

-Je veux qu'on aille dans ta chambre et que... tu me fasses l'amour.

Le garçon blond sentit clairement son petit-ami sursauter en se raidissant et lut dans son regard un affolement palpable.

-Main... maintenant ?

-Oui.

-Je ne sais pas si j'en serais capable. J'ignore ce qu'il faut faire.

Il se sentait injuste. Il comprenait parfaitement que ce qu'il exigeait dépassait de loin ce que le grand brun avait envie de faire mais il ne pouvait se résoudre à être raisonnable. Il avait tellement envie d'aller jusqu'au bout avec son amoureux. Il continua à le supplier dans l'espoir de le faire céder.

-S'il te plait.

-Pourquoi es-tu si pressé ? demanda Akihiko, le regard fuyant.

-Je veux t'appartenir.

-Mais tu ne m'app...

-S'il te plait Aki. Montons.

-En... Entendu, répondit-il nerveusement en le soulevant.

Akihiko quitta la cuisine et monta tout doucement les marches avec, dans ses bras, un Tôma fermement accroché, bras et jambes nouées autour du corps de son bien-aimé et le visage à nouveau blotti contre lui, sourire aux lèvres.