Chapitre 7 : Goûts _ Akihiko

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Leur bain terminé, les deux garçons allèrent s'habiller. Comme Tôma avait avec lui le sac qui lui avait servi à dormir chez Naoya, il avait quelques affaires mais seul un caleçon de propre. Akihiko lui passa un de ses tee-shirts, dans lequel il nageait complètement et le blond se proposa à lancer une lessive pour laver ses affaires. Ils descendirent ensuite à la cuisine.

-Tu as faim ?

-Je meurs de faim Aki ! Et toi ?

-Pas tellement. Par contre, je ne sais pas trop ce qu'on peut manger.

-Tu me permets de regarder ? demanda l'adolescent aux piercings.

-Bien sûr. Fais comme chez toi.

-Je... je me permets, dit-il en rosissant.

Le grand brun observa son amoureux ouvrir le frigo ainsi que quelques placards et en sortir plusieurs choses.

-Tu préfères du sucré ou du salé ?

-Salé s'il te plait. Je ne suis pas très fan du sucré.

-Ok. Oh des champignons en boîte ! Tu aimes ?

-Oui.

-Bon... Pour faire rapide avec ce que tu as, je fais une omelette aux champignons ?

-Oui si tu... Hé, attends. Tu es l'invité, pourquoi c'est toi qui fais à manger ?

-Oh. Tu sais cuisiner ?

-Euh... non.

Tôma éclata de rire embarrassant le tokyoïte. Il s'approcha de lui, les mains dans le dos, et se pencha légèrement pour capter son regard.

-Hé Aki. Pas de ça entre nous. Je sais cuisiner et j'adore ça. Alors invité ou pas, laisse-moi faire. En plus, ça me fait plaisir de te préparer un repas pour la première fois.

Akihiko se mit à rougir légèrement à l'idée que son bien-aimé allait lui préparer à manger. Il acquiesça maladroitement, faisant rire à nouveau son petit-ami. Ce dernier s'affaira tranquillement, demandant de temps à autre où se trouvaient les ustensiles.

-Dis Aki ?

-Oui ?

-Je peux prendre autre chose à côté ?

-Bien sûr. Tout ce que tu veux.

-Super ! J'avais repéré ces chips et j'avais trop envie d'en manger.

Le blond montra fièrement sa trouvaille : un paquet de chips au wasabi. Dans le frigo, il réussit à trouver du lait et s'en servit un grand verre.

-Attends, attends, dit le grand brun. Tu vas manger tout ça... ensemble ?

-Ben oui, pourquoi ?

-Non non. Pour rien...

-C'est prêt ! On peut passer à table.

Le tokyoïte s'installa et observa suspicieusement son amoureux boire une gorgée de lait, grignoter une chips et enchainer sur une bouchée d'omelette. Il ne put s'empêcher de faire une petite grimace. S'il avait des goûts si bizarres, quel goût pouvait bien avoir sa nourriture ? Se sentant observé, Tôma répliqua sans lever les yeux de son repas, avec un sourire qui étirait ses lèvres.

-Ne t'en fais pas, Aki. Je cuisine rien de chelou aux autres. Je sais que j'ai ... tendance à mélanger des saveurs particulières mais je ne le fais que pour moi.

-Ah... désolé. Tu as vu que je me posais des questions. Je ne voulais pas ...

-T'inquiètes. J'ai l'habitude.

Akihiko se servit un morceau d'omelette et le dégusta.

-C'est bon !

-Hahaha, c'est rien qu'une omelette basique. J'ai rien fait d'extraordinaire. Mais si tu veux, je te cuisine un truc mieux demain.

-Tu reviens demain ?

L'adolescent blond amenait une chips à sa bouche mais s'arrêta en plein élan et regarda son bien-aimé les yeux ronds.

-Ah...je... enfin...Oui... si ...tu... veux bien...

-Tôma ?

-Oui ?

-Dis ce que tu penses.

-Hein ?

-Tu sais que tu peux tout me dire, alors parle.

-Ah, et bien...

Le garçon aux piercings se gratta la tête, gêné.

-Ben c'est que je pensais que je passerais la nuit ici.

-Oh.

Le grand brun sursauta en entendant ces mots. Tôma allait dormir ici ? Son cœur commença à tambouriner. Il allait l'avoir à ses côtés jusqu'au matin ? Ne plus le quitter ? Une vague de joie le submergea et il se mit à sourire.

-Tu peux rester autant que tu veux.

-Pour de vrai ? demanda son amoureux, tout excité. Alors... est-ce que je peux rester ici deux semaines ?

-Pourquoi si précisément deux semaines ? Tu peux rester tout l'été si tu le souhaites.

-Hahaha, me tente pas. Nanami est partie deux semaines. Je veux pas me retrouver seul avec mon père.

-Et pourquoi pas après ?

-Parce qu'à ce moment-là, je ne voudrais pas la laisser seule avec lui.

-Oui je comprends. Et bien... entendu pour deux semaines.

-Pour de vrai ?

-Oui.

-Ouahh trop bien ! Je suis trop content ! cria Tôma en faisant le tour de la table pour se jeter au cou d'Akihiko. Je vais rester deux semaines avec toi !

Ses effusions d'allégresse s'estompant, il se mit à réfléchir à voix haute, toujours accroché à son petit-ami.

-Va falloir qu'on repasse chez moi, que je récupère des vêtements. Et puis faut que je cuisine pour mon père à l'avance si je veux pas d'ennuis. Et que je lui laisse un mot aussi. Faut que je fasse des courses.

Akihiko commença à rigoler.

-Oui oui on fera tout ça. Et on pourra aussi réfléchir à ce qu'on pourrait faire tous les deux pendant ces deux semaines. Mais là, détends-toi. Tu n'as pas à penser à tout. Considère-toi vraiment en vacances. Et là, maintenant, je suggère qu'on termine notre repas.

-T'as raison Aki. Je crois que j'ai trop l'habitude de penser à tout. Bon allez terminons ce repas !

-Que voudrais-tu faire après ?

-Après ?

Tôma leva un sourcil et regarda Akihiko en haussant les épaules. Comme il recommença à manger, le tokyoïte fit de même. Il y avait quelque chose d'extraordinaire dans ce petit repas simple qui le remuait grandement. Être simplement là avec l'élu de son cœur, depuis qu'ils s'étaient déclarés, avait quelque chose de merveilleux. Il se sentait si heureux, si serein.

Quand ils eurent terminé, le grand brun lava la vaisselle que son invité essuya. Ils ne se parlaient plus mais gardaient tous deux le sourire. La corvée accomplie, le blond tira sur la manche de son amoureux et dit d'une petite voix.

-Je sais ce que je veux.

-Dis-moi.

-Je voudrais qu'on s'installe dans ton lit. Tu sais... juste que tu me prennes dans tes bras. Et qu'on discute. Et qu'on s'endorme ainsi.

Le grand brun demeura immobile pendant quelques secondes et l'adolescent aux piercings le scruta sans un mot. Son air inquiet se transforma soudainement en étonnement grandissant. Akihiko avait été particulièrement touché par la demande de Tôma, car c'est ce dont il avait toujours rêvé. Au comble du bonheur et en même temps très ému, il mit le dos de sa main devant sa bouche. Et bien plus que lors de leur moment d'intimité, il se mit à rougir intensément.


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