Chapitre 5 : Mais, ouvre les yeux !

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La journée se terminait enfin. Amélia avait hâte de quitter le bureau.

La matinée s'était écoulée sans encombre, rythmée par la réception des clients reçus, jusqu'au déjeuner avec Richard. Ils avaient pu convenir d'un rendez-vous avec la Dimarco, qui acceptait le dîner d'affaires, le mercredi soir de la semaine suivante. Richard semblait tout de même, soulagé de cette acceptation. Il se disait qu'avec Amélia à ses côtés, ils allaient pouvoir arranger les choses. Il n'y avait pas à dire, elle était chiante ! Quand elle avait su qu'ils seraient deux, elle avait rétorqué qu'elle pouvait également venir avec quelqu'un. Ils n'y avaient vu aucun inconvénient. Toutefois, c'était le ton qu'employait cette femme, qui insupportait Richard.

Après plusieurs heures passées dans son bureau, à sa veille juridique, Amélia se sentait épuisée et n'avait qu'une envie, un bon bain.

Entre temps, Richard se rapprochait du bureau de sa belle, lorsqu'il aperçut Thimothy, en face de Pénéloppe. Il décida d'aller voir ce qu'il se passait.

— Que se passe-t-il Thimothy ? Encore un souci avec le client de ce matin ?

— Ça s'est considérablement arrangé, je tenais à le dire à Amélia.

— Super ! Tu m'en vois ravi. Comme Amélia est indisponible pour le moment, nous le lui dirons Pénéloppe ou moi-même. Bon travail Thimothy, le félicita, encore Richard.

Tout le long de cette conversation, il avait observé ses traits, minutieusement. Et heureusement qu'il était attentif, car il aurait pu passer à côté de son regard assassin, durant une fraction de secondes. Cet homme avait donc réellement des vues sur Amélia. Son petit doigt lui disait qu'il ne comptait pas juste la tenir informée de son avancée avec ledit client...

— Merci, Je vous laisse et vous souhaite un bon week-end, à tous les deux.

— Merci, également.

Lorsqu'il fut plus loin, Richard regarda Pénéloppe et lui demanda sans préambule, en chuchotant :

— Cet homme te met-il mal à l'aise, Péné?

— Je ne saurais te dire, il est courtois. Pourtant, je ne sais pas... Il me laisse une drôle de sensation, que je qualifierais plutôt de désagréable. J'ai l'impression qu'il veut quelque chose d'Amélia, sauf qu'elle n'est pas du tout attirée par lui et le fuit.

— Je me disais bien depuis ce matin... fit-il, en réfléchissant à voix haute et en se grattant le menton. Je voudrais que tu jettes un œil sur Amélia quand je ne suis pas là. Si jamais Thimothy dépasse les bornes, préviens-moi immédiatement, s'il te plaît.

— Bien sûr, tu peux compter sur moi ! Je le faisais déjà, de toute façon.

Richard lui sourit, car rien ne lui échappait. Elle avait dû être agent secret, dans une autre vie.Il se dirigea donc vers le bureau de son associée, en se demandant dans quel pétrin il les avait fourrés, car c'était bien lui qui avait insisté pour l'embaucher. Amélia était en train de ranger ses affaires, lorsque la porte s'ouvrit sur un Richard enthousiaste.

— C'est enfin le week-end, ma belle ! Je suis heureux que cette semaine se termine. Je pense qu'il en va de même pour toi.

— Tu n'as pas tort. Je suis épuisée.

— Hum ! Je ne peux que te croire ! J'ai une proposition à te faire, je t'interdis de me dire non.

Elle haussa un sourcil. 

— Etant donné que Kendra n'est pas là... Tu ne vas pas rester chez toi, toute seule. Je te propose de te suivre jusque chez toi. Tu nourris ton beau monde : chats et plantes. Tu prends tes affaires et celles de Pocket, pour passer le week-end avec moi. Demain, on se fait chouchouter toute la journée dans un spa. On passe une soirée jacuzzi, tranquille, à la maison avec Tyran et Pocket. Dimanche sport avec les deux loulous. Le soir venu, ça pourrait être farniente ou une séance de cinéma, si l'envie nous prend. Bien sûr, je garde le meilleur pour la fin : je n'oublie pas les lasagnes !

Moi...Pleurnicheuse? Jamais!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant