Chapitre 28 : Saleté !

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On poussa Amélia aux toilettes, de force. En appuyant sur ses épaules. Elle était sonnée, en état de choc. Mais elle ne dit rien sous le sac.

La morphologie de son kidnappeur ainsi que la voix camouflée, lui apparaissait maintenant clairement. Elle savait à qui elle avait affaire. Mais, elle ne devait rien montrer pour le moment et garder le silence.

Elle réfléchissait à son plan d'action.

On la laissa comme la veille devant le wc. Elle s'y installa sans broncher, elle se retenait depuis les événements de la nuit. Elle serait fait dessus, si son kidnappeur n'était pas apparu.

Après avoir bien écouté les pas s'éloigner. 

Elle avait doucement remonté le sac pour voir si on la surveillait, il n'y avait personne. Elle put donc inspecter les alentours, tout en urinant, ce qui donnait le change, au moins.

Non loin, elle vit une petite tige en métal pas trop longue, ni trop épaisse qui dépassait du mur. Il fallait dire que son environnement était assez austère et rustique. 

Cela ressemblait à un vieux refuge de montagne, à l'abandon. Pas de carrelage, les murs étaient en terre et en pierre, tout comme le sol. 

Elle se saisit de la tige silencieusement et l'inséra prestement dans son pantalon. Avant le retour de l'ignoble individu, elle remit le sac sur sa tête. Elle essayait de respirer calmement et de ne pas montrer son affolement. Son coeur pulsait à un allure folle. Il fallait réellement qu'elle se calme.

Elle fit comme la veille, chercha le papier à tâtons, puis elle tira la chasse et se dirigea d'elle-même, à peu près vers le lavabo. Elle faisait des petits pas pour ne pas trébucher,  ses mains étaient en avant, les bras tendus pour palper le moindre relief.

Remettre le sac avait permis de focaliser son esprit sur ses autres sens. Celui lui permettait de s'orienter, mais pas que. Elle put ainsi retrouver un semblant de sérénité et le tremblement de ses doigts avaient nettement diminué.  La tension était encore en elle, mais pas apparente.

L'autre arriva sur ces entrefaites et lui dit :

— Je vois que tu t'es déjà habituée à ton nouveau logis. C'est fort bien ! Bientôt tu vas pleurnicher comme ces derniers jours.

Elle ne pipa mot, mais n'en pensa pas moins. Elle fut donc reconduite vers le lit. Au moment où l'autre s'abaissait afin de remettre sa chaîne, sans prêter attention à elle.
Amélia qui avait compris le mouvement, tira la tige métallique de son pantalon discrètement et tira sèchement sur le sac posé sur sa tête. Cela fit sursauter son agresseur qui se retourna vivement. Quand elle tendit le bras en arrière, pour se saisir certainement d'une arme qu'elle dissimulait dans son dos, Amélia ne réfléchit plus et enfonça la tige métallique dans le cou de Zoé, qui la regardait avec des yeux ahuris.

— Moi...pleurnicheuse ? Jamais ! Je t'avais fait confiance ! Tu m'as  trahie de la pire des manières. Je ne te laisserai pas aller plus loin dans ton projet satanique, petite garce !

Amélia s'abaissa et prit l'arme dissimulée dans son pantalon. Zoé ne put rien dire, mais avait le regard stupéfait de celle qui n'avait rien vu venir. Ses mains essayaient de colmater la profonde blessure qui s'écoulait de sa gorge. Ses doigts étaient déjà imbibés. Le sang fluctuait vers la sortie dessinée par Amélia.

Elle la regarda sans une once de pitié :

— Et oui, je ne suis pas ta victime Zoé ! Je me demande ce que j'ai pu te faire pour que tu me traites ainsi. Je pensais te traiter dignement. Il me semble ne t'avoir fait aucun tort.

La condamnée eut une lueur dans le regard, Amélia ne sut comment l'interpréter. Cette lueur s'estompa en même temps que  ses convulsions commencèrent. Ses mains ne retenaient rien. Son visage devenait blafard.

Moi...Pleurnicheuse? Jamais!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant