Chapitre 3 : Des taquineries en pagaille !

216 25 178
                                    

Enfin, la journée se terminait et les salariés commençaient à s'en aller.

Amélia appréciait ce moment de la journée. Plus de tumulte, plus de bruit.

Elle se sentait enveloppée de ce silence douillet. Elle pouvait se plonger une heure de plus dans une concentration bienvenue, afin de finir de travailler sur cette dernière réforme législative. Elle savait que Richard de son côté travaillait tout autant.

Ils avaient leur petit rituel de fin de journée. Ils bossaient chacun de leur côté, pendant une heure, et ils s'attendaient réciproquement pour quitter les lieux ensemble. 

" Et oui, un vrai petit couple-pro !"

— Quoi de prévu ce soir ? demanda Richard, en fermant les locaux.

— Oh, je devais voir Kendra, mais elle a un imprévu au boulot et a dû plier bagages en deux-deux, pour rattraper je ne sais trop quelle galère en Europe de l'Est. Du coup, je me retrouve avec les Loulous. Et toi ?

— Je vois que ton chien et tes chats seront ravis de t'avoir rien que pour eux. Moi, je pensais me commander quelque chose à manger et m'écrouler dans mon sofa. Je suis épuisé.

— Oh ! Pas de rendez-vous galant ce soir ? Que se passe-t-il ?

— Je suis fatigué, je n'ai pas envie de jouer au gentleman. Tu es la bienvenue pour dîner, si tu le souhaites. Tu es toujours la bienvenue. Tu sais que Tyran t'adore.

— À chaque fois que tu prononces le nom de ce chien, je suis irritée et pliée de rire en même temps.

Elle en rit effectivement. Rien qu'à l'idée de se voir elle-même aboyer... Et quel aboiement, Tyran faisait de ces boucans !

— Je sais bien que tu es pliée, la preuve en est : regarde-toi.

— Je ne sais pas si je dois me vexer ou continuer à rire. Je te rappelle que tu as appelé ce chien ainsi, par rapport à moi et tu dis toujours que j'en suis une. Pourtant, je suis a-do-ra-ble. Tu imagines, si Tyran était un chihuahua?

— Waouh, l'image que j'ai du chien riquiqui tellement belliqueux et qui aboie dès que quelqu'un approche de sa maîtresse !

— Richard...ton image ne me fait pas rire, je te signale.

— Tu vois, c'est exactement cette tête-là, dont je parle ! Quand tu prends ta mine fermée et que tu sors les « Au fait ! » ; « La ferme ! »

— Je savais que je n'aurais jamais dû te le confier, tu es insupportable. Je ne leur dis jamais de la fermer.

— Le « assez ! » ou « ça suffit ! » que tu sors claque aussi bien qu'un fouet. La preuve en est, ils la ferment tous...

— Tous sauf toi, qui ris sous cape, je te rappelle. Et ne me confonds plus avec ton chihuahua ! Là, c'est toi, qui n'arrêtes pas de te moquer de moi.

— Tu es bien plus séduisante qu'un chihuahua, je te rassure.

Il la fit taire d'une pirouette après l'avoir tirée à lui par surprise, pour réaliser ce pas de danse.

— Le pire, c'est que tu adores jouer au bon samaritain ! Tandis que je passe pour la sorcière.

— J'avoue, sort-il une main sur le cœur, comme s'il allait faire une déclaration. Je suis un hypocrite de première. Quand tu terrorises ces pauvres gens, je suis plié et tel un chevalier servant, je suis leur bonne épaule, sur laquelle elles viennent pleurer. Je dis bien elles, parce que les autres là, ils peuvent bien se consoler par eux-mêmes...

— Ah ! Et tu ne veux pas proposer tes épaules au genre masculin ? Les hommes, j'te jure !

— Quoi les hommes ? Tu sais pertinemment que tu fais partie de mon cercle restrictif... 

Moi...Pleurnicheuse? Jamais!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant