Chapitre 18 : Kendra, la tigresse

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Lorsque Kendra arriva, elle vit devant chez Amélia, une ambulance ainsi que le SAMU et deux voitures de police. Il y avait énormément de monde courant dans tous les sens et de façon plus statique, plus loin sur le trottoir une vieille dame. 

À mieux la regarder, elle pensa reconnaître l'une des voisines d'Amélia, qui tenait son chihuahua dans ses bras. Elle se dirigea vers elle, car elle semblait en état de choc, quelqu'un en face d'elle tentait de la rassurer.

Peut-être qu'elle-même avait besoin de réconfort, avant d'entrer dans la maison.

— Bonsoir Madame, je pense vous avoir déjà vue. Ne seriez-vous pas une voisine d'Amélia ?

La pauvre dame la dévisagea, puis opina :

— Il me semble vous avoir déjà vue également avec elle.

— C'est bien ce qu'il me semblait.

— Pouvez-vous me dire ce qui vous agite autant ?

— Pocket, depuis hier soir, elle a alterné entre aboiements furieux, pleurs et silences. Ce n'est clairement pas son habitude, elle est tellement douce. N'y tenant plus, je suis venue en début d'après-midi, j'ai sonné mais rien. Elle s'est mise à aboyer plus fortement quand j'ai sonné la deuxième fois. Pour moi, il y avait quelque chose qui n'allait pas. J'ai donc appelé la police et comme il semblait que plusieurs personnes aient signalé la disparition d'Amélia, le procureur de la République a délivré un mandat pour pouvoir ouvrir la maison...

Elle s'interrompit et semblait à la recherche de son souffle ou du courage pour raconter la suite. Le pompier en face lui serra la main et l'encouragea.

— Et là, ils ont découvert le corps de cet homme qui vient régulièrement la voir. Il était par terre dans le jardin, dans une mare de sang!

Elle posa sa main sur sa bouche et plongea sa tête dans le cou de son chien à la recherche de réconfort. Kendra s'écria :

— Oh, mon Dieu, Richard ! Et Amélia ?

— Je ne sais pas. Ils sont en train de fouiller la maison et relever des indices, des empreintes...

Sur ce, Kendra fit demi-tour et se mit à courir. Elle criait le prénom de sa meilleure amie, sans même prendre le temps de remercier correctement la vieille dame. 

Des policiers en faction, la stoppèrent et elle s'époumona de plus belle. Le commissaire qui passait par là, entendit le raffut, sortit et beugla :

— Qu'est ce que c'est que ce vacarme !

La jeune femme, s'interrompit et le fixa la bouche ouverte. Il était magnifique. Elle ne s'attendait clairement pas à trouver un si beau spécimen masculin, en pleine crise ! Se resaisissant, elle tiqua. Surtout, c'était quoi cette façon de lui parler ! Pour qui se prenait-il celui-là ?

— Madame, pouvez-vous cesser de crier de la sorte ? Vous nous empêcher de travailler.

— Monsieur l'inspecteur, je ne crie pas par plaisir ! dit-elle sur un ton vindicatif. Je suis ici parce que je devais rencontrer le chargé de l'enquête de disparition de mon amie Amélia. En arrivant, je trouve tout cet attroupement et la vieille voisine me dit qu'un homme qui doit être Richard a été retrouvé, dans un bain de sang. Comment voulez-vous que je ne hurle pas ! Et qui plus est, on m'empêche de rentrer chez mon amie ! dit-elle tout de go, le souffle court et les yeux lançant des éclairs.

Le commissaire se dit que cette femme semblait avoir un sacré caractère. Déjà au téléphone, elle lui donnait quasiment des ordres. Là, elle foudroyait les policiers la retenant de justesse. Encore un peu et elle leur aurait forcé la main.

Moi...Pleurnicheuse? Jamais!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant