1 - ELEGANCE CAFFÈ

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Mars 2022. Palerme, Sicile.

Le vent frais commençait à se lever sur Palerme. Une légère brise d'air fraîche vient timidement me chatouiller les narines. Il n'était pas tard pourtant le ciel commençait déjà à s'assombrir faisant ressortir les douces couleurs du crépuscule.

Le café vers lequel nous nous dirigeons était de loin mon préféré de la ville. Cet endroit était différent de ceux qu'on avait l'habitude de fréquenter. Il était plus banal et bien moins élégant. Le parquet qui sillonne le sol était en bois et les murs étaient décorés par des pierres jaunies par le temps.

L'endroit était tout de même plutôt moderne. L'entièreté du mobilier était battit en fer forgé. De grosses ampoules illuminent la totalité du café. Seul un petit recoin était mal éclairé, étant donné que l'ampoule avait cessé de fonctionner depuis déjà plusieurs mois, mais le propriétaire ne semblait pas l'avoir remarqué. Et pourtant, c'est dans ce petit coin toujours désert que nous nous asseyions à chaque fois, à l'abri des regards indiscrets. Là où on pouvait parler affaires pendant des heures sans jamais rencontrer personne pour nous déranger.

L'Elegance Caffè faisait de loin les meilleurs cafés de la ville et croyez-moi, à cette heure tardive et au vu du silence pesant qui régnait dans la ville, j'avais bien besoin de caféine. J'avais un mal de tête abominable qui faisait faiblir mon corps.

Je suis loin d'être une fan de café et pourtant cet endroit était de loin mon favori.

— Grazie (Merci). Je fis en remerciant la serveuse après qu'elle m'ait servi une tasse d'expresso fumante.

Je m'assieds calmement, ma boisson chaude entre les mains et mes yeux se rivèrent vers les fenêtres où la pluie ruisselait abondamment. Mon esprit divagua dans mes pensées.

Il pleut assez régulièrement en Sicile durant les mois les plus froids et je déteste ça. Ça me rappelle des souvenirs dont je n'ai plus envie de me remémorer.

— KATHERINA CASTELLI ! Hurle ma collègue assise à mes côtés qui bavardait seule depuis quelques minutes. Tu comptes m'écouter un jour ou quoi ?

Sa voix m'extirpe immédiatement de mes pensées, manquant de me faire renverser ma tasse brûlante.

J'avais presque oublié sa présence.

— La pluie qui tombe est bien plus intéressante que ce que tu me racontes depuis tout à l'heure. Déclarais-je, ennuyée par son charabia.

Je ne m'étais pas rendue compte que ça faisait déjà plusieurs heures qu'on était ici et les fauteuils, sur lesquels on était appuyées, commençaient réellement à me faire mal au fessier.

— Je te parlais de ton prochain contrat. Tu comptes m'emmener cette fois ou je vais encore devoir gérer ton putain de business ? S'insurgea t'elle, la mine boudeuse, en croisant les bras comme une gamine de huit ans.

Je roule des yeux, légèrement amusée par sa réplique.

Elle est toujours comme ça. Intenable, fougueuse et entêtée. Elle adore l'action. Je peux la comprendre surtout que depuis quelques temps elle passe ses journées à surveiller des caisses de cocaïnes et d'ecstasy. Rien de très exaltant.

Alba est mon bras droit à la tête de ce cartel que j'ai mis des années à bâtir et qui figure maintenant parmi les plus importants de Sicile. Et au vu de son déploiement capital, d'ici quelques mois, il sera le plus puissant de Sicile.

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