8 - FUGA

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??? 2022, Monterrey, Mexique.



KATHERINA

J'entre-ouvre les yeux, la vue encore totalement trouble. Un mal de tête indescriptible me submerge. J'avais l'impression qu'on était entrain de passer mon cerveau dans une machine à laver.

Encore une cuite qui a mal fini on dirait.

Mon corps est engourdit dû à ma position. Je prends du temps avant de me remettre à manier correctement mes membres. Mais soudainement je me rends compte avec effroi que mes bras et mon torse sont reliés à différentes machines médicales.

J'ouvre alors grand les yeux. Je suis à l'hôpital ?

Je me relève avec difficulté. Mon corps est couvert de bandages et mes muscles me font atrocement souffrir. Mon regard se dirige lentement vers le fauteuil en face de moi alors que j'essaye de reprendre mes esprits. Le fameux Kol y était assis et m'observait en silence.

Petit à petit, mon cerveau émergea et mes souvenirs déferlèrent dans ma tête.

Ce n'était pas une cuite, non.

J'étais encore dans le siège de Monterrey. J'avais succombé à mes blessures peu après l'arrivée du fameux Pedró. Pourtant, il m'est impossible de me rappeler son visage.

Mon regard détailla l'entièreté de la pièce. J'étais allongée dans un grand lit double. Les murs blancs, arboraient quelques tableaux qui réchauffaient l'atmosphère de la pièce. Le mobilier noir se mariait parfaitement avec les carreaux gris du sol. C'était une pièce moderne, rien à voir avec un hôpital.

On m'avait soigné ?

Bon sang mais à quoi est-ce qu'ils jouent ?!

Mon regard se pose instinctivement sur Kol qui détaillait attentivement chacun de mes mouvements, un rictus amusé aux lèvres.

Il était assis sur un petit fauteuil en velours gris mais la grande fenêtre derrière lui filtrait la lumière du jour, m'empêchant de soutenir son regard.

Depuis combien de temps n'avais-je pas vu de véritables rayons de soleil ?

Mon regard se riva de nouveau sur Kol tandis que je remerciais le Seigneur d'enfin me laisser discerner ses traits attentivement.

— T'adores dormir toi à ce que je vois. Ça fait une semaine que tu dors, tu fais des records ? Blague t'il alors que je n'avais absolument pas envie de rire du tout.

Je ne pouvais pas lui répondre. Le masque sur mon nez et les câbles dans ma bouche m'empêchaient de parler. Ma bouche était râpeuse et déshydratée et ma langue pâteuse. J'avais extrêmement soif.

Face à mon absence de réponse, Kol se lève et quitte la pièce sans un mot de plus.

Un autre homme entre et je reconnais subitement son visage. C'était le fameux Pedró de l'autre soir.

Sa démarche est lente et hésitante.

Je l'analyse longuement du regard. Ses cheveux grisâtres sont ramenés en arrière et accentue ses traits durs et son air tyrannique. Son visage était impassible mais ses yeux bleus me semblaient familiers et je décelais une once de ce qui me semblait être de l'inquiétude dans son regard.

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