16 - PAURA

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Mai 2022, Oklahoma City, États-Unis.




KATHERINA

La balle était toujours profondément ancrée dans ma chair mais étant habituée à cette forme de souffrance, la douleur était presque supportable. J'évitais tout de même de me servir de mon épaule pour ne pas me blesser davantage.

Un gémissement soudain attira mon attention. Le visage blême d'Estéban ne signifiait rien qui aille. Il ne cessait de se tortiller, tentant de trouver une position qui lui évitait de souffrir. Mon regard divagua vers sa blessure qui attirait sérieusement mon attention. Une grosse quantité de sang s'écoulait de sa plaie, tâchant au passage les sièges en cuir de la voiture.

Si on n'agissait pas rapidement, il allait se vider de son sang.

Le temps lui était compté.

Sous le coup de la panique, je lui déboutonne sa chemise. Ce dernier, à moitié conscient, arque un sourcil mais ne prononce pas un mot.

Il tentait désespérément de se redresser mais je fis brusquement pression sur son torse le forçant ainsi à se rallonger.

Mes réflexes de premiers secours agissaient à ma place.

Je déchire brusquement sa chemise et la lui enroule fermement autour des hanches tout en exerçant une légère pression dessus.

— Il se vide de son sang ! Je hurle à Kol, en me redressant, une main toujours fermement appuyée sur son flanc.

— Je sais mais je ne peux rien faire ! Ce sont les ordres ! M'informe t'il, crispé sur le volant.

Putain de vie de merde.

Mon cerveau se mit à bouillonner.

On ne pouvait pas se rendre à l'hôpital, ça c'est clair. C'est le type d'établissement qu'on évite absolument, car mettre ne serait-ce qu'un pied là-bas nous mettrait terriblement dans la merde. La police américaine n'est pas la même que celle au Mexique. On n'exerce aucun contrôle sur elle.
On serait foutu avant même d'y mettre les pieds et ça pourrait dégénérer.

C'était trop risqué surtout dans un pays qui ne nous porte pas dans son cœur.

Bordel on n'est pas sur un terrain à notre avantage.

— Qu'est-ce qu'on fait alors ? Je demande à Kol soucieuse de son état qui ne s'améliore pas du tout.

— J'en sais rien. Réplique-t-il dans un regard désespéré que j'aperçus à travers le rétroviseur central de la voiture.

Je ne l'avais jamais vu aussi impuissant qu'à cet instant. Mon cœur s'accélère et ma respiration devient erratique. Je pouvais déjà sentir le vide que creusait le manque d'oxygène dans mes poumons et qui venait appuyer ma cage thoracique. Ma vue se troubla et l'angoisse refroidit mes membres glacés. Je pris ma tête entre mes mains, réfléchissant à une quelconque solution nous permettant de le sauver mais rien dans mon esprit ne sonnait avec quelque chose de cohérent.

Le stresse commençait à m'envahir.

On n'avait aucune solution pour le sauver.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 11 ⏰

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