CASA SILVA

3 - PROBLEMA

Septembre 2016, quelque part à Catane, Sicile.

— Alors ma belle, je te cisaille quelle partie du corps aujourd'hui ? Fit une voix dans le noir que je ne connaissais maintenant que trop bien.

Et qui faisait de ma vie un véritable enfer.

— Après tout, je t'ai déjà quasiment tout appris. Bloquer ta respiration ? Tu sais le faire. Je t'ai déjà ouvert à peu prêt toutes les parties du corps. Je t'ai même retiré un rein. L'Asphyxie c'est presque devenu trop facile pour toi... Le manque d'eau et de nourriture pendant des jours, c'est devenu une habitude quotidienne. Continua t'il sur sa lancée.

Un fit une pause comme s'il réfléchissait et surenchérit.

— Je t'ai appris à te soigner et à recoudre tes plaies seule. Tu sais te mutiler, retirer les balles logées dans ton corps, rester éveillée plusieurs jours dans le noir sans vivres. Putain on a déjà tout fait !

Sa voix sourde et détachée résonna dans les quatre coins de la pièce. Il semblait presque lassé par ce petit jeu qui durait depuis longtemps.

Beaucoup. Trop. Longtemps.

— Elle est parfaite. S'extasia une autre voix dans le noir qui ne cessait de résonner dans ma tête. Je suis fière de toi Katherina.

Sa voix faisait trembler tout mon être et éveillait tous mes démons. Je me recroqueville sur moi-même afin d'éviter que cet homme ne m'atteigne. J'étais terrifiée par lui à tel point que j'en avais la chair de poule. Ma respiration était saccadée et comprimait douloureusement ma cage thoracique. L'ensemble de mes membres tremblaient face à la présence de cet homme cruel.

Un homme bien plus abominable et redoutable qu'Alberto.

Qui a détruit pendant treize ans la vie d'une gamine qui n'avait rien demandé.

Et pour quelles raisons ? Aucune.

Il souhaitait juste se venger, lui et toute sa famille.

Contre qui ? Je ne l'ai jamais su.

Mars 2022. Palerme, Sicile.

— Kat ?! Oh oh putain Kat lâche moi ! Cria une voix me faisant sortir de ma torpeur.

J'ouvris les yeux complètement paniquée, le visage d'Alba était blême et couvert de sueur tandis que mes mains encerclaient son cou et exerçaient une légère pression dessus. Je me dégage immédiatement comprenant que j'étais en train de l'étrangler.

— Désolée... Je fis d'une voix presque muette.

— Toujours le même cauchemar hein ? Kat ça fait quatre ans maintenant. Fit Alba d'une voix qui se veut rassurante et chaleureuse.

Mais ces hommes me hantent, pensais-je sans lui avouer à haute voix.

Je me lève d'un coup, décidée à ne pas éterniser cette discussion, m'évitant une énième fois de retourner le couteau dans la plaie.