Chapitre 20

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-Comment ça se fait?

-Il était pas aussi sage qu'il le laissait paraître. Il faisait du freefight dans un gang local et il était super doué. Quand j'ai essayé de lui foutre un coup de poing, il m'a bloqué. Ça m'a encore plus fait chier alors j'ai réessayé. Et il m'a mis la raclée de ma vie. Je lui ai bien mis quelques coups, mais c'est pas mes quelques années de boxe qui allaient rivaliser avec son freestyle, et surtout son don. Il était super doué alors qu'il était autodidacte. On s'est bien fait engueuler quand un éduc' nous à trouvé. On a été puni ensemble alors on appris à se connaître. J'étais bourré de préjugés sur lui et il les a démolis un à un. Je savais par la rumeur qu'il était en foyer parce que ses parents étaient morts dans un accident de voiture. Ils n'avaient pas de famille alors il avait dû être recueilli par les services sociaux. Moi ça me rendait fou, je m'imaginais qu'il était l'enfant parfait aimé de tous à la vie parfaite. Mais la réalité c'est que ses parents étaient morts parce qu'ils étaient soûls au volant. Ses parents étaient des alcoolos colériques qui battaient leur fils. Et sa place de privilégié au foyer ne lui convenait pas. Il en avait marre de servir de modèle pour les autres alors qu'il n'était pas un exemple à suivre. Évidemment il ne réalisait pas qu'il était l'un des moins pire, il était un ange à côté de certains. Suite à notre rencontre j'ai voulu qu'il m'apprenne à combattre. On a vite sympathisé et on a fait les 400 coups ensemble.

-Alors comme ça tu aimes la boxe? Tu as un corps de rêves et tu ne me l'as jamais dit?

Cette remarque me tira un sourire.

-C'est pas parce que je fais de la boxe que je suis forcément le stéréotype du mec fin et musclé.

-Non mais je disais juste ça pour rire, excuse-moi si c'est un sujet sensible pour toi.

Sa prévenance me toucha, c'était vraiment une bonne personne. Je m'empressai de la rassurer.

-Non mais ça va, je me rapproche quand même du cliché dont je parle mais je suis pas une montagne de muscles non plus quoi. Il faudrait que je fasse de la muscu à côté si je voulais ressembler à The Rock. Mais je voulais juste pas que tu t'imagines que je suis un modèle de couverture de magazine.

-Ah, d'accord. J'ai moi-même des kilos en trop tu sais. Ça m'a complexé pendant longtemps, surtout que j'avais été fine toute ma vie jusqu'à ce que sois sous antidépresseurs. J'ai jamais perdu le poids que j'avais pris. Je sais que si je le voulais je pourrais y arriver, mais j'ai appris à m'accepter comme je suis et j'ai abandonné l'idée de redevenir le canon de beauté Instagram.

-C'est cool que tu t'acceptes telle que tu es, c'est une vraie force et preuve de confiance en toi.

-Ouais mais le regard des autres continue à m'importer et m'impacter. Tu sais, l'un des trucs que j'appréhende le plus quand tu vas me voir c'est ta réaction face à mon physique. Comment tu vas me trouver? Ça va forcément modifier a vision de moi.

-C'est peut-être con à dire mais si ça change mon avis sur toi ça ne pourra qu'être positif.

-Tu ne m'as pas encore vue.

-Tu devrais savoir que moi plus que n'importe qui d'autre je ne vais pas te juger. Et surtout pas sur ton physique.

Je le disais et je le pensais. Je n'avais jamais pu comprendre ceux qui dénigraient les autre pour leur façon d'être. Que ce soit leur poids, leur couleur de peau, leur vêtements ou juste leur corps en général, je ne voyais pas pourquoi les gens s'arretaient à une façade pour se faire un avis sur d'autres. Évidemment, on ne pouvait pas s'empecher de penser quelque chose d'une personne aux premiers abords, du premier coup d'oeil, mais on était vraiment bête si on ne s'arrêtait qu'à cela.

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