Chapitre 14

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Cela faisait probablement cinq minutes que j'étais planté là à chercher les mots justes pour lui parler sans que l'envie de tuer quelqu'un ne le prenne.
- Pendant la période de ma dépression, j'allais toujours au cours, c'était ce qui me permettait de m'évader, et cette année-là, j'ai rencontré un garçon, Axel... Il avait tout pour plaire, il était beau et avait un certain charisme. Il avait presque les mêmes traits de caractère qu'Ivann, prudent, le regard noir et assassin quand quelque chose allait de travers, discret et soucieux de son image. Axel avait très peur du ridicule et déteste se sentir mal à l'aise ou qu'on le mette mal à l'aise, il faisait fuir tout le monde. Et pourtant avec moi, il était attentionné, et au petit soin...

Je ne finis pas la phrase quand la porte s'ouvre. C'était Ivann, les yeux rouges de colère. J'étais surprise de le voir là, mais aussi énervée, qu'est-ce qu'il foutait derrière la porte ? Pourquoi son regard était aussi froid ? Je me ressaisis avant de dire.

- Tu pourrais au moins frapper avant d'entrer non ? Ou ça aussi, c'est trop te demander ?

- Je suis désolé de braver encore ton autorité, mais tu as parlé d'un truc, tu as appelé un nom Anaïs.

- Parce qu'en plus de tout ça, tu écoutais ? dis-je en hurlant.

- Calme-toi, je passais juste par-là, et force de crier, j'ai peur que tu finisses essoufflé, tu en as assez fait pour la soirée non ? Donc calme-toi, je ne vais pas te mordre... Dit-il sur un ton calme en me regardant dans les yeux.

- Que se passe-t-il Ivann ? demande Ethan d'un regard désolé, pour me demander de le laisser parler.

- Je parlerais à la fin, mais Anaïs doit tout nous raconter propos de sa relation avec Axel.

- Mes relations t'intéressent maintenant...

- Aucunement ma chère, mais ta sécurité si, donc on t'écoute

Je me sentais blessé par ce qu'il venait de dire. Je n'ajoute rien et me retourne vers Ethan pour continuer mon récit.

- Dans la période, j'étais totalement perdu et j'ai baissé ma garde, je pensais que je lui plaisais vraiment donc on a commencé à sortir ensemble. Tout allait bien, je vous passe les détails. Maëllis, ma copine dans le temps avait essayé de me ramener à la raison en disant que ce n'était pas le bon choix pour moi, mais j'ai fait la sourde oreille. Quatre mois après le début de notre relation, on s'est disputé un après-midi où j'étais chez lui, parce que je ne voulais pas coucher avec lui. Il n'avait jamais insisté sur ce point-là et j'ai pensé qu'il comprenait. Cet après-midi-là, je suis juste rentré à la maison, vide et déçue. On a fait une semaine sans nouvelle l'un de l'autre et il n'était pas venu au cours pendant cette période-là. Quand il est revenu, il m'a laissé un message pour s'excuser pour son attitude et m'a dit qu'il avait beaucoup de travail, c'est pour cela, il n'a pas pu venir au cours ladite semaine. Je ne me suis pas attardé dessus et la relation avait repris son cours. Quelques semaines, c'était écoulé quand j'ai remarqué chez lui qu'en plus de la cigarette, il se droguait et c'est ce soir-là que tout est parti en vrille. Il est rentré après avoir bu, il n'était pas ivre...
Ivann ricane.
- Axel peut boire autant qu'il peut, il sera toujours un peu lucide... Il est comme ça !
- Tu le connais ? Je demande.
- Patience, je te dirais pour l'instant continue répond-il en serrant ses poings.
- Il a essayé de se rapprocher de moi, mais je le lui ai interdit, j'ai essayé, mais il ne m'écoutait pas. Je l'ai repoussé et je me suis faufilé à la cuisine, mais c'était peine perdue, il se retrouvait juste là derrière moi. J'ai donc attrapé la première chose que j'avais sous la main pour me défendre, un couteau. Son regard était tellement noir et son rire était diabolique. J'avais peur qu'il me fasse mal, quand je reculais il se rapprochait plus de moi, j'ai donc mis le couteau en avant juste pour lui faire peur et me protéger, mais cela n'a servi à rien. Il me l'arrachait des mains me foulant le poignet. Il était tellement proche qu'il pouvait m'embrasser et passer la lame froide du couteau sur ma peau. J'ai une fois encore essayé de fuir, mais j'ai senti la lame du couteau s'enfoncer dans ma jambe et déchirer ma peau, je sentais le sang coulé sur ma jambe, mais je n'avais qu'une envie partir, je l'ai supplié de me laisser partir, mais rien, il allait abuser de moi. J'ai donc fait ce que tu m'as appris, supporté la douleur et me défendre, j'ai arraché le couteau que je lui ai enfoncé dans le bras, le temps de m'extirper de son emprise. J'ai couru jusqu'à la porte malgré la douleur avant de m'écrouler dans le parc à côté de l'université. Je me suis réveillé à l'hôpital avec les parents, Maëllis et Axel. La douleur à la jambe et mon mal au crâne m'ont rappelé ce pour quoi je me retrouvais sur un lit d'hôpital, je lui ai crié de s'en aller et j'ai tout expliqué à papa. Il a pris une injonction d'éloignement et Axel a été arrêté. Mais j'ai appris au bout d'un mois qu'il avait été libéré. Papa m'a donc pris un chauffeur pour ne plus me perdre de vue. Selon lui, j'avais déjà assez eu de sensations fortes. Donc voilà d'où vient la cicatrice qui me pourrit la vie depuis un temps. Il suffit de l'effleurer pour que je me sente mal et prise de peur Ethan dis-je de la tristesse dans la voix.

Le Train de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant