Chapitre 9

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Je n'avais jamais été aussi proche d'elle, pourtant ce baiser me faisait l'effet de rentrer à la maison après un long voyage. Confort, apaisement, délivrance.
Elle me le rendit avec empressement. Nos lèvres s'attardèrent puis se séparèrent. Je n'eus pas le temps de voir sa réaction que je la perdis de vue, emporté par les étreintes de nos amis. Personne ne semblait avoir rien vu, sauf Hope bien évidemment, qui avait l'air contrariée. Je me sens bien sûr un peu coupable de l'avoir laissé en plan, mais je ne regrette rien.


Dimanche 1er janvier

Ce matin, je me levais plus tard que d'habitude pour aller surfer, cependant tout le monde dormait encore. Dieu merci, j'avais à peine bu hier soir et je n'ai aucun mal de crâne.
Après m'être préparé, je descends sur la plage, il n'y a pas trop de monde, mais c'est tout de même moins désert qu'à cinq heures et demie du matin.

Au bout d'un moment dans l'eau, lors d'une accalmie, je vois Willow sur le chemin qui mène jusqu'à notre maison.

- Tu m'as même pas attendue ! Me réprimande-t-elle lorsqu'elle me rejoint.

C'est vrai que cette semaine, j'avais attendu tous les matins qu'elle se lève pour aller à l'océan. Nous ne surfions pas vraiment ensemble, elle aimait son autonomie autant que moi, mais c'était agréable de se préparer ensemble et de la retrouver quelquefois quand les vagues étaient plus calmes.

- J'avais peur que tu ne sois pas apte à venir après que tu aies bu ton poids en Monaco hier soir.
- Dis celui qui était suffisamment bourré pour embrasser sa pire ennemie.

Je suis soulagé que les choses restent naturelles entre nous. J'avais peur que ce soit gênant ou qu'elle soit énervée contre moi.

Tandis qu'une nouvelle série de vagues arrive et que je remonte sur ma planche, je sens que je suis moins bon que d'habitude. La présence de Willow me déstabilise trop et l'envie de l'embrasser à nouveau me déconcentre.
Quand je sens que je deviens un danger pour moi-même et pour les autres surfeurs, je regagne le sable et rentre à la maison sans même l'avertir.
Tout le monde est enfin réveillé et ils sont installés sur la terrasse en train de décuver. Je prends une douche rapide et entreprends de préparer une salade de Tomate et un plat de pâtes.
À table, Hope me fusille du regard. Je le remarque à peine tant l'ambiance entre Willow et moi est électrique. Nos regards n'arrêtent pas de se croiser et nos mains de s'effleurer chaque fois que l'un de nous tente d'attraper quelque chose sur la table.


Lundi 2 janvier

Nous sommes perdus. Quelqu'un a eu la bonne idée de laisser Willow nous servir de guide. Il fallait dire qu'elle avait été très convaincante avec son parcours prévu à l'avance et son plan trouvé à l'office du tourisme.

-Putain Wiwi, cette randonnée fait cinquante-quatre kilomètres. Il est hors de question qu'on aille jusqu'au bout, ça prend trois jours. Trois putains de jours, si tu ne trouves pas le chemin pour rentrer à la voiture, je t'abandonne quelque part dans la forêt où t'auras du mal à rentrer.
- On est déjà perdus crétin, t'es pas plus près de retrouver la bonne route que moi.

Willow est marrante qui l'eut cru. Ha. Ha.

- La faute à qui ?
- À toi, si t'avais pas voulu faire un détour pour voir le pont naturel, on serait déjà à la maison.
- C'est un putain de pont naturel ! On pouvait pas rater ça. Criais-je à bout nerfs avant de me rendre compte que dans notre emportement nous nous étions rapprochés au point que l'air passe difficilement entre nous. Il suffit que je penche mon visage de quelques centimètres pour l'embrasser, mais malgré l'envie qui me tiraille, je me recule rapidement, conscient des regards sur nous.

- Ils veulent se tuer ou ils veulent baiser ? Chuchota Dax.
- Je sais pas, je comprends plus rien... Dit Lola sur le même ton.
- Je vais prendre le relais. Affirma Grey. Willow, donne-moi la map.


Mardi 3 janvier

Cette tension était insupportable. Tout mon corps veut désespérément Willow, j'avais dû l'éviter toute la journée pour rester concentré sur ce que je faisais.
J'ai promis de lui donner du temps, mais l'attirance devenait inévitable et il devenait dur de rester à distance.
Mon téléphone vibre et je l'attrape d'une main pour lire le message.

T'es réveillé ?

Willow allait causer ma mort.

Oui.

Il était bientôt une heure du matin et je n'arrivai pas à trouver le sommeil.

Moi aussi.

Ok meuf. Merci d'énoncer un fait.

Pas de réponse. Elle a pourtant lu mon message.

La technologie est bien faite. Je sais que tu as vu.

Toujours rien. Aux grands maux les grands remèdes. Je me lève et traverse le couloir à pas feutrés pour rejoindre sa chambre.

- Tu crois que tu peux m'ignorer comme ça ? Chuchotais-je en ouvrant la porte.
- J'en suis sûre. Me répondit sa voix sous les couvertures.
- Je peux venir ?
- Tu dois venir.

Bordel. Je n'étais pas certain de réussir à ne faire que dormir.

Je me glisse sous la couette et pose mon téléphone sur la table de chevet.
Je sens d'abord le corps de Willow se coller au mien puis sa tête émerger à côté de moi.

- J'avais un peu froid. Se justifie-t-elle.
- On est en plein été Wiwi.
- Je suis frileuse.

Je passe un bras autour d'elle et tente de me laisser bercer par sa respiration régulière, mais je suis encore moins près de m'endormir que tout à l'heure.

- Morgan ? Tu te rappelles quand je t'ai parlé d'aller lentement ?

J'ai la bouche tellement sèche que je suis incapable de parler. Je hoche seulement la tête.

- Je veux plus.
- Putain.
- Non, pas besoin de me payer ça ira.


Mes lèvres retrouvent les siennes et je laisse échapper un souffle de satisfaction. Je me retrouve rapidement au-dessus d'elle et mes baisers descendent dans son cou. Elle se relève légèrement et se débarrasse de son t-shirt. Le seul vêtement qu'elle portait avec sa culotte.

- Putain.
- Toujours pas.

Elle n'a pas fermé les volets et la lumière de la pleine lune suffit à ce que je distingue chacune de ses courbes.

- Willow tu es sûre que c'est ce que tu veux ?
- Arrête de parler.
- Tant mieux, moi aussi, c'est exactement ce que je veux.

Elle me fusille du regard et tire sur l'élastique de mon short en signe de protestation. Il finit par terre quelques secondes plus tard en même temps que mon caleçon et son dernier vêtement.
Elle m'embrasse de nouveau et je m'abandonne dans ses bras.

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M'attaquez pas, c'est la première fois que j'écris une scène de la sorte et j'ai été incapable de finir. C'est la chose la plus difficile que j'ai eu à faire juste après le bac de français sur les sauvages en foret. 

Bref soyez indulgents les loulous, ily <333

Vue Sur l'OceanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant