DÉESSE ATHÉNA

Chapitre 18

Après avoir décidé de mettre en place la plan, Alessio m'a demander d'aller me préparer pour sortir. Je sors de la douche et m'enroule dans ma serviette. Je m'essuie rapidement puis j'enfile des sous-vêtements. Je m'habille juste après. J'ai choisi de porter un jean bleu et un sweat noir. Le sweat ne m'appartient pas. C'est celui d'Alessio qu'il m'avait prêté lors de mon premier jour dans cette maison. Je ne lui ai jamais rendu et il ne me l'a jamais réclamé donc voilà, je me retrouve à le porter.
Je m'attache rapidement les cheveux en queue de cheval, en laissant quelques mèches sur le côté, puis je pars dans ma chambre. Je n'ai aucune idée de l'heure, le seul moyen pour moi de la connaître est d'aller voir l'horloge accrochée dans la cuisine.
J'enfile donc rapidement mes chaussures puis je descends au rez-de-chaussée. J'entre dans la grande pièce. Mon regard se pose sur Alessio qui pianote sur son téléphone dans le canapé. Puis je tourne ma tête en direction de l'horloge. Il est presque 14h.

Je m'approche du bouffon mais il ne décroche pas les yeux de son portable. Alors pour attirer son attention je me rapproche un maximum et je lui dis:

-Je veux récupérer mon téléphone. J'en ai besoin.

Il ne réagit pas directement mais il finit par lever les yeux sur moi. Un rictus apparaît sur son visage quand il me regarde.

-Tu me penses assez con pour te rendre ce qui te permettrait d'appeler les flics ? Arrêtes de rêver Athéna. Si tu veux revoir ton téléphone un jour, alors il faudrait que je sois sûr que tu ne tenteras pas de t'enfuir. Autrement dit il y a très peu de chance que je te le rende un jour. Mais bien essayé.

Il retourne à ses occupations sur son téléphone mais je n'ai pas dis mon dernier mot.

-Alors achètes moi une montre ! Je n'ai aucune notion du temps ici. J'ai même du mal à savoir quel jour nous sommes. Je suis obligée de venir dans la cuisine pour connaître l'heure.

Il finit de taper un message et son attention me revient. Il se lève et je dois donc pencher la tête en arrière pour pouvoir le regarder dans les yeux. Nous sommes tellement proches que ma poitrine frôle son torse. Il ne me réponds pas et je suis sûre qu'il peut voir l'énervement sur mon visage. Sa main se lève vers moi. Pendant un instant, je ferme les paupières, m'apprêtant à recevoir un coup. Mais les secondes passent et rien n'arrive. Je rouvre donc les yeux. Il me fixe toujours et sa main se rapproche de mon visage pour venir attraper une mèche et la placer derrière mon oreille.

Bien que ce geste me trouble, je ne dis rien. Sa main retombe le long de son corps. Il se décale pour mieux me contourner et sort de la pièce. Je me laisse tomber dans le canapé et rejoue la scène qu'il vient de se passer dans ma tête.
Il est clair qu'il n'en a rien à faire de ce que je lui dit. Mais si je suis condamnée à vivre ici toute ma vie, je ne vais pas vivre comme une recluse. D'ailleurs il y a un problème. Je ne vais pas vivre ici, avec le bouffon. Ce n'est pas possible. Je me lève bien décidée à aller lui faire part de ce que je pense.

Je monte les escaliers et passe devant son bureau. Je rentre dedans mais il ne s'y trouve pas, Je vais donc voir dans sa chambre mais il n'est pas là non plus. J'entends du bruit venir de son dressing. Je m'en approche doucement. La porte est ouverte, je passe ma tête et le voit entrain de fouiller dans un placard.

-Arrêtes de m'espionner et vient voir.

Je suis surprise de voir qu'il m'a repéré en moins de cinq secondes. Ce mec a des yeux derrière la tête. Je finis pas faire rentrer tout mon corps dans la pièce et, comme il me l'a dit, je me rapproche de lui.

Je ne parviens pas à voir ce qui se trouve dans le tiroir. Au bout d'un court moment, Alessio sort deux montres du tiroir. Il se tourne vers moi et me demande:

-Tu préfères laquelle ?

Alors il va vraiment me prêter une de ses montres ? Je le regarde et essaye de savoir s'il me ment ou non. Il a l'air de ne pas blaguer et il semble même s'impatienter. Je descends mon regard vers ses mains et regarde les montres. La première pensée qui me vient est: elles ont l'air de coûter plus cher que mon appartement. L'une des montres est de couleur or tandis que l'autre est argenté. Celle en or est vraiment tape à l'œil, elle irait très bien à Alessio mais ce n'est vraiment pas mon style. Celle argenté est déjà plus discrète. Je ne réfléchis pas longtemps et montre du doigt l'argenté.
Alessio repose l'autre dans son tiroir puis il me dit:

-Tends ton poignet.

Par réflexe, je tends mon poignet gauche. Alessio me regarde puis me prends délicatement mon autre poignet. C'est vrai que je ne peux pas utiliser celui de gauche avant un moment. Alessio m'accroche donc sa montre à mon poignet droit.

-Elle est à toi maintenant. Alors mets-la tous les jours et ne me fais plus chier pour savoir l'heure.

Puis sans rien ajouter d'autre, il part dans sa chambre. Je regarde « ma » nouvelle montre. Il est 14h30. Alessio me sort de mes pensées lorsqu'il cri depuis sa chambre.

-ATHÉNA, DÉPÊCHES-TOI ! ON DOIT ALLER AU QG !

Ah oui, c'est vrai, la réunion. Je sors du dressing en m'attendant à le trouver dans sa chambre mais il est déjà parti. Je descends dans le salon d'invité. Tout d'un coup, des bruits de klaxon se font entendre depuis l'extérieur. J'ouvre donc la porte d'entrée. Nan mais j'y croit pas ! Il est déjà installé dans la voiture. Je le vois baisser sa fenêtre et sortir sa tête de la voiture pour me crier de fermer la porte à clé. Je pose mon regard sur la serrure et la clé se trouve dedans. Je secoue ma tête de droite à gauche d'un air exaspéré puis fais ce qu'il me dit. Je suis sûre que d'un point de vue extérieur, on pourrait presque passer pour un jeune couple.

J'entre dans la voiture côté passager puis pose les clés de la maison entre nos deux sièges. Je m'attache et il démarre.

Le trajet se fait dans le silence et nous arrivons rapidement au hangar. Je descends de la voiture et Alessio fait de même. Lorsque nous entrons dans le hangar, je suis frappée par le silence qui fait place. Alessio s'empare de mon bras avec sa main et me dirige vers une porte. Nous entrons dans une grande salle où se trouvent énormément d'hommes dont Pablo. Une grande table de réunion est au centre de la pièce. Il doit y avoir une centaine d'hommes tous entrain de discuter en petits groupes.

Il y a trop d'hommes. Je regarde partout, aucunes femmes. Je suis la seule ici. Lorsque les hommes s'aperçoivent de l'entrée d'Alessio, ils se taisent et tournent la tête vers nous. Je recule immédiatement en voyant le nombre de regards masculins sur moi. Mais une main se pose dans mon dos et je me crispe immédiatement. Alessio m'incite à avancer ce que je fais en déglutissant. Il s'assoit en bout de table et je me tiens à côté de lui. Pablo s'installe à côté de moi et plusieurs hommes s'installent autour de la table. Le reste des hommes reste debout et s'adossent contre les murs. Alessio les regarde un à un puis finit par lâcher:

-Mercredi soir, vous irez chez Adam. Vous me descendez tout le monde. Pas un seul survivant. Et surtout vous me ramenez Maria en vie.

Tous les hommes hochent le tète de bas en haut. Alessio détaille un peu plus le plan à ses hommes. Je n'écoute pas vraiment car je le connais déjà mais surtout car je suis occupée à épier le moindre geste de ses hommes. Je cherche le moindre signe d'une menace pour moi.

Une main se pose dans le creux de mon genou et commence à me caresser doucement. Mais yeux s'écarquillent et je tourne ma tête vers Alessio mais celui-ci regarde droit devant lui. Il ne monte pas sa main plus haut. Il reste au même endroit et se contente de me caresser avec douceur. Je me concentre sur chaque mouvement qu'il fait, sur chacun de ses doigts qui m'effleurent même à travers mon pantalon. Le temps s'arrête et je ne pense à rien d'autre qu'à lui. Je me calme un peu et respire plus lentement. Son toucher me fait oublié, le temps d'un instant, tous les autres hommes dans cette salle.

Je suis tirée de mes pensées quand un homme demande en me pointant du doigt:

-Et elle ? Pourquoi elle est ici si elle est du côté de Maria et Adam ?

L'homme me regarde avec des yeux qui veulent dire « j'aimerai bien te tirer une balle là ». Alessio sort son arme de sa poche et la pose sur la table. Puis il répond:

-Elle comme tu dis, c'est mon affaire. Maintenant tu la fermes si tu veux pas que je te descende.

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