DÉESSE ATHÉNA

Chapitre 69

Pdv: Éna

Je me délecte de la réaction de Alessio. Ce soir, je compte bien me venger de sa partie de jambe en l'air avec la fille du club, lorsque Adam m'avait entre ses mains. En réalité, nous n'étions pas encore ce que nous sommes aujourd'hui. Il avait tous les droits de se taper quelqu'un d'autre. Je veux dire, nous ne sommes pas mari et femme non plus.  Mais quand même, je ne pensais pas qu'il en serait capable. J'espère qu'il aura une bonne excuse quand je le confronterai.

Nous montons dans la voiture. Aucun de nous deux ne parle. Je ne devrais pas être gênée vu le nombre de fois où nous nous sommes retrouvés dans cette situation mais, cette fois-ci, c'est différent. J'ai clairement l'impression que Alessio pourrait me sauter dessus à tout moment. Son regard fixe un point droit devant lui. Je mets ma gêne de côté et prends mon courage à deux mains. Je sens que je vais en avoir énormément besoin ce soir...

-D'habitude tu pose ta main sur ma cuisse...

-D'habitude tu n'es pas aussi dénudée.

Au moins ça a le mérite d'être clair. Je tourne mon visage vers la fenêtre pour qu'il ne puisse pas voir à quel point j'ai envie de rire. Il ne tiendra jamais la soirée entière. Dommage pour lui, je compte bien danser jusqu'à la fermeture du club.

Mes yeux se reposent sur Alessio. Sa mâchoire est contractée et il m'a l'air très tendu. Le pauvre, il me ferait presque de la peine. Mais, je continue mon petit jeu.

-Tu as à peine regardé ma tenue.

Je l'entends souffler puis il me répond:

-Je ne sais pas exactement ce que tu cherches à faire ou prouver, Éna. Mais si ton but est de me rendre fou alors félicitations. Tu as réussi haut la main. Je pensais avoir été clair. Je ne compte pas te laisser partir. Par contre, je compte bien te présenter comme ma compagne au près des autres.

Je crois que j'ai mal entendu. Je ne le pensais pas aussi...franc. Mes joues chauffent, non, elles sont carrément brûlante. Je dois rester focaliser sur ma vengeance. Ce n'est pas trois belles paroles qui vont me séduire. Du moins, c'est ce dont j'essaye de me convaincre.

Bizarrement, je ne sais pas vraiment quoi répondre face à ça. Je pourrais très bien lui dire à quel point mon cœur bat vite ou à quel point mon envie de l'embrasser est élevée. Mais mes lèvres restent durement fermées. Je n'ai pas envie de lui demander ce qu'on est, nous deux, car je sais qu'il n'aura pas de réponse à me donner. Mais j'ai espoir qu'il pense réellement les mots qu'il vient de prononcer.

Nous roulons dans le silence jusqu'à notre destination.

Une fois sur le parking du club, je réalise que je ne suis pas revenue ici depuis tellement de temps. J'espère que John travaille encore ici et qu'il se souvient encore de moi. Sans porter attention à Alessio, mes jambes me guident vers l'entrée où se trouvent deux vigiles.

J'ai à peine fait deux pas qu'une main se pose en bas de mon dos. Pas besoin d'être une génie pour savoir qu'il s'agit d'Alessio. Mes poils s'hérissent lorsque nos peaux entre en contact. Le dos nu n'était peut-être pas la meilleure option.

-Est ce que John travaille encore ici en tant que barman ?, je ne peux m'empêcher de demander, trop impatiente de le revoir.

Je vois Alessio levé les yeux aux ciels comme si ma question l'énervait. Il me répond positivement ce qui ne fait qu'agrandir mon sourire. J'aimerai passer une soirée loin de ses histoires de mafia et quoi de mieux pour ça de retrouver mon unique ami.