Chapitre 72

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Pdv: Alessio

Les mots se sont échappés de ma bouche sans que je puisse les retenir. Mon cœur bat à mille à l'heure, j'ai l'impression d'être un gamin de cinq ans face à son amoureuse.

Je ne dirais pas que Éna est mon amoureuse mais, elle me fait le même effet. Ne croyez pas que je suis bête, je me rends bien compte que je me voile la face. Mais, pour le moment, je préfère ne pas poser de mots sur ce que je ressens pour elle.

-Tu es vraiment stupide...

Ouch. Ça fait mal mais je ne peux pas la contredire. Je la serre encore plus fort contre moi. Nous sommes comme dans notre propre bulle. Je ne fais plus attention à la musique et encore moins aux personnes qui dansent à cinq mètres de nous.

-...mais tu es mon bouffon...,souffle-t-elle.

Son bouffon. Ce n'est pas le meilleur surnom mais si c'est celui qu'elle choisit alors je m'habituerai. Je me détache un peu d'elle. Mes doigts se posent sous son menton que je lève. Je me noies dans ses yeux noirs. Jamais fortement envie de l'embrasser. Alors, je me penche en avant. Je ferme les yeux lorsque je m'apprête à déposer mes lèvres sur les siennes. Mais cette petite chenapan décide de tourner son visage au dernier moment. Je me contente de déposer mes lèvres sur sa joue.

-Je crois que tu n'as pas compris quand je parlais de sortir les rames..., me dit-elle avec un sourire mesquin.

Sa réflexion me fait légèrement rire. Elle n'a pas tord, je le mérite bien. Même si un mec vient de lui faire un cuni et que j'ai envie de la tuer pour ça, j'accepte mon triste sort. J'efface les images d'elle et lui dans mon esprit et je ne pense plus qu'à tout ce que je pourrais bien faire pour la faire craquer. J'ai bien l'impression que je vais devoir me plier en quatre...

Je dépose plusieurs baiser partout sur son visage. Enfin, sauf sur sa bouche...Puis, après m'être assez rassasié, nous prenons la direction du coin vip.

-Tu ne le tueras pas, hein Alessio ?

Je regarde Éna pendant que nous montons les marches de l'escalier. Elle ne peut pas savoir à quel point j'aimerai arracher le cœur de ce mec. Mais je vois bien sur son visage qu'elle me supplie de ne pas le faire. Se plier en quatre, c'est ce qu'on a dit, non ? Alors je lui laisserai la vie sauve.

-Non mais il ferait mieux de ne jamais remettre les pieds ici.

Uu petit sourire étire ses lèvres. Je prends sa main dans la mienne. Ce n'est pas quelque chose d'habituel et je ne suis pas très à l'aise. Mais au moins, tout le monde verra que aucun de nous sommes...comment dire ?...des cœurs à prendre.

Une fois arrivé près de notre table, je m'installe sur la banquette, à côté de Pablo qui a l'air occupé par une blonde et ses seins refaits. C'est à peine si mon bras droit avait remarqué mon absence. Éna reste debout. Je la regarde donc en haussant un sourcil pour avoir une explication. Ne me dites pas qu'elle veut encore danser car il est hors de question que je la suive dans la foule. Je l'observe tandis que son regard se porte à ma gauche. Lorsque je tourne la tête et que je découvre ce qui l'intrigue, mes yeux se ferment et je passe une main sur mon visage. Elle ne le fera pas, quand même...

Éna s'avance doucement vers ma gauche. Elle va le faire.

-Éna, je t'en supplie, ne fais pas ça...

Elle ne m'écoute pas une seule seconde. Lorsqu'elle monte sur l'estrade, elle m'offre un clin d'œil qui veut sûrement signifier « apprécie le spectacle ». Seulement, je n'ai nullement envie d'apprécier ce spectacle quand je sais que d'autre vont le faire aussi.

DÉESSE ATHÉNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant