Chapitre 65

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Éna et moi sortons de notre chambre. Elle me suit pendant que je me dirige vers les escaliers.

-Alors ? Qu'est ce qu'il y a dans la fameuse pièce que je n'ai jamais vu ?

Je me tourne vers Éna. Son visage affiche un grand sourire. On dirait une petite fille impatiente de découvrir ses cadeaux de noël. Malheureusement pour elle, je ne suis pas sûr qu'elle sera toujours excité en voyant ce que je lui réserve.

-Ce n'est rien d'exceptionnel. À vrai dire, je pense que tu te fais beaucoup de film dans ta tête pour quelque chose qui n'est pas vraiment incroyable.

Je réfléchis un instant et fais le choix d'être vraiment honnête avec elle:

-Gérer une mafia n'est pas la chose la plus reposante, surtout quand en plus de ça je dois m'occuper d'une otage.

Je lui adresse un petit sourire pour lui faire comprendre que je la taquine. Nous continuons de marcher dans la villa. En réalité, il y a beaucoup de pièce qu'elle ne connaît pas mais la plupart ne servent à rien.

-Mais récemment, cet otage a attiré mon attention plus qu'elle ne le devrait. Et étant donné que j'ai besoin de décompresser un peu, j'aimerai bien passer un moment simple avec elle.

Nous arrivons face à une porte. J'ai l'impression de passer pour un gamin de cinq ans qui avouerai ses sentiments à la fille qui l'intéresse. C'est pourquoi je n'ose pas regarder Éna. Je ne sais pas vraiment comment m'y prendre pour simplement lui dire que j'aime être en sa compagnie. Elle ne me répond pas ce qui rends mon discours encore plus niais qu'il ne l'était. Je décide de passer directement à autre chose en ouvrant la porte.

Nous pénétrons dans la piece. Elle ressemble un peu à une véranda avec ses grandes baies vitrées qui donne sur le jardin. De plus, le plafond donne directement sur le ciel étoilé de la nuit. Devant nous se trouve une piscine, plus petite que celle extérieure. Mais, ce soir j'ai plutôt envie de profiter du jacuzzi avec Éna. Celle ci me suit jusqu'à ce dernier.

-Je ne serrai pas contre me détendre moi aussi mais, nous ne l'avons toujours pas acheté de maillot de bain.

Je me tourne vers elle qui me regarde déjà. C'est vrai que j'avais oublié ce détail. Mais une idée me vient à l'esprit. Je lui avais bien dit de ne pas me provoquer, voilà le résultat...

J'enlève mes vêtements sous son regard interloqué. Je ne garde que mon boxer. Sans la regarder, je rentre dans le jacuzzi en marche. Je m'installe confortablement dans celui-ci, face à elle. Mes bras se posent sur le rebord. Je la détaille de haut en bas et finit par lâcher:

-Tu t'es déjà baignée dans la piscine, non ? Tu n'as qu'à utiliser la même technique. De toute façon...ce n'est pas comme si je ne t'avais jamais vu en petite tenue...

Ses joues s'empourprent mais son regard ne me quitte pas. Quelques secondes plus tard, Éna se débarrasse de son short de nuit et de son débardeur. J'aime lorsqu'elle me tienne tête même quand elle est gênée. Le seul détail que je n'avais pas prévu est que ma déesse n'est pas une grande adepte du soutien-gorge la nuit. Je ne peux m'empêcher de laisser tomber mes yeux sur sa poitrine qui s'offre à moi.

Ma déesse me rejoint et son corps disparaît sous l'eau. Elle se tient à bonne distance de moi, ce qui me chiffonne un peu. Ses iris noires plongent dans les miennes. Je sens mes muscles se détendre mais je n'ai aucun idée si cela est causée par l'eau ou par ma déesse. Sûrement un mélange des deux.

-Alors maintenant tu aimes m'avoir près de toi ?, m'interroge Éna.

Un petit rictus s'affiche sur mon visage. Je sais très bien ce qu'elle veut et je ne lui donnerai pas.

-Ne te pose pas trop de question, Éna. J'ai déjà assez parlé.

Alors que je m'attendais à ce qu'elle soit déçu de ma réponse, au contraire elle semble satisfaite. J'hausse un sourcil et l'interroge du regarde. Elle ne tarde pas à me fournir une explication.

-Est ce que le grand Alessio Giordano aurait peur de ce qu'il se passe dans son petit cœur ?

Elle affiche une mine désolée à la suite de sa réponse. Elle se fout ouvertement de ma gueule. Et j'adore ça, la voir me provoquer.
Mais une question me vient à l'esprit. Est ce que j'ai vraiment peur ? Ce serait surréaliste ! Il est vrai que mon cœur a tendance à battre plus vite en sa présence. Mais, je ne vois pas en quoi je devrais m'inquiéter. Je n'aurai peur que quand Éna m'aura fait tomber pour elle. Et je me suis promis que ça n'arriverai jamais. Seulement je dois bien admettre que quelque à changé. Je ne désire plus Éna comme avant. Pas qu'elle me repousse maintenant, au contraire. Mon désir est passé de sexuel à quelque chose de bien plus profond.

Éna se penche en avant et se rapproche dangereusement de moi. Ses mains viennent se poser sur chacune de mes épaules et ses jambes viennent m'entourer lorsqu'elle s'assoit sur moi. Ses lèvres s'approchent des miennes. Je pensais qu'elle allait m'embrasser mais elle vient simplement frôler ma joue. Sa bouche arrive près de mon oreille et elle souffle:

-Succombe et je succomberai.

Succomber à quoi ? À elle ? C'est déjà le cas depuis longtemps. À nous ? Qu'est ce qu'elle veut vraiment ? Ses tétons, qui pointent, touchent mes pectoraux et me déconcentrent. Mon sex durcit a vu d'œil. Éna bouge légèrement mais assez pour que mon penis se retrouve collé à son intimité. Je ferme les yeux le temps de me calmer. Lorsque je les réouvre, ma déesse me regarde intensément. J'ai envie de la prendre, là, maintenant. Mais pour une fois j'aimerais que notre discussion aboutisse vraiment.

-Est ce qu'il y a un « nous »?, je ne peux m'empêcher de la questionner.

C'est presque comme si j'apparaissais suppliant. Est ce que c'est à moi de poser cette question et pas plutôt à elle ? J'ai l'impression de passer pour un ado en manque. Tandis qu'elle, je ne suis même pas sûre que son cœur bat aussi vite que le mien. J'ai vraiment merdé. Moi qui l'avais prévenu de s'attendre à rien avec moi. Et dire que je suis à deux doigts de la supplier à genoux pour qu'elle me laisse l'embrasser.

Éna hoche la tête de bas en haut pour confirmer ce « nous ». Elle n'est pas aussi confiante qu'avant. Est ce qu'elle aurait peur de se l'avouer ? Mes bras viennent l'entourer et je la colle complètement à moi. Je ne pensais pas que ce genre de conversation était si dure à avoir. En réalité, je ne pensais pas avoir ce genre de conversation un jour. Sans me contrôler je laisse une question qui me démange m'échapper:

-Est ce que je peux dire qu'Éna Hanson m'appartient ?

-Seulement si Alessio Giordano m'appartient.

-Alors, tu m'appartiens ma déesse.

Il ne nous faut pas plus de temps pour que nos lèvres se rencontrent et que nos langues se mélangent. Je savoure l'instant comme si c'était notre première fois. Quelque chose de nouveau naît en moi. Quelque chose que je n'ait jamais connu.

Je garde mes mains à bonne distance de ses parties sexuelles. Je veux que ce moment reste comme il est. Nous deux, embrassant l'autre sans arrière penser.

Nous restons de longues minutes encore dans l'eau. Il est clair que mon corps est détendu, enfin sauf une petite partie qui n'a cessé d'être tendu vers Éna. Le silence est relaxant...mais il est toujours de courte durée.

Après une demi-heure dans l'eau, ma déesse et moi sortons. Elle reste accrochée à moi comme un koala. Je me dirige vers la sortie de la pièce. Tant pis pour nos vêtements.

Nous regagnons assez vite notre chambre. J'allonge Éna sous la couette et la rejoins. Je devrai très probablement changer les draps demain matin. Je remarque que les yeux d'Éna sont déjà fermés. Lorsque mon corps se rapproche du sien, son bras -comme à son habitude- vient m'entourer. Son corps à moitié nu me provoque des frissons.

Est ce que je dois nous considérer comme un couple ? Je n'aime pas ce terme. Je m'étais toujours dit qu'être en couple n'est pas fait pour moi. Mais je sais que ma déesse a été faite pour moi. C'est une évidence.

Je m'endors rapidement au son de sa respiration.

Le lendemain matin, je sais déjà quel type de journée m'attend. Ou plutôt quel type de journée attend Éna. Il est temps de la préparer pour l'attaque de demain soir.

....
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DÉESSE ATHÉNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant