XII

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Pablo court dans les rues, les descendant aussi vite que si sa vie en dépendait.
La main de Kiera a été remplacée par celle de Sam au détour d'une rue et les deux jeunes hommes ont décidé de s'envoler vers le port.

Seul endroit où Pablo n'avait toujours pas mis les pieds, bien que ce soit son désir le plus profond.
Il a envie de voir la pluie d'étoiles, symbole de sa liberté qu'il perdra aussitôt que ses pieds fouleront le marbre de sa demeure.

Et plus que tout, il souhaite le faire en compagnie du premier homme qu'il aime et qui l'aime.

Les pieds dans l'eau, dans un bruit délicat qui tranche vivement avec les cris grossiers des matelots, les deux jeunes hommes sombrent dans les pupilles de l'autre.

Sam serre de plus belle la main de son amant, rêvant d'enfin lui arracher un baiser, après tout, ces ivrognes ne se rendront compte de rien.
Alors il lève sa main encore libre et sème la pagaille dans les mèches de Pablo, si luisante que même la lune s'y reflète.
Puis il tire un coup bref sur le nœud de son encolure et le plaque contre son corps frêle pour une étreinte qu'il n'a pas savourée depuis trop longtemps.

— Qu'est-ce que tu feras, demain ?

— Si je ne suis pas pendu sur la place publique, je viendrais te trouver, comme chaque soir.

— Quel romantisme.

Pourtant, ils savent tous deux que ce soir est peut-être l'ultime sortie de Pablo, qui a joué gros en suivant son ainée dans sa fuite effrénée.
Et pourtant, ils ne veulent pas y penser, se voilant la face comme si les choses allaient simplement changer. 

Mais la vérité c'est que leurs vies sont soumises à des règles et que s'ils veulent poursuivre le jeu, ils doivent les suivre sans même penser à les discuter.
Mais alors, pourquoi les suivre ?

LES AMANTS NE MEURENT JAMAISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant