LES AMANTS NE MEURENT JAMAIS

X

Pablo se fraie un chemin dans la taverne, repoussant un gros bonhomme puant l'alcool d'un geste peu tendre mais que l'autre ne sentira probablement même pas.

La silhouette de Sam se découpe sur le mur et bientôt Pablo ne voit plus que lui, l'alcool qu'il se jette dans le gosier et la drogue qui l'entoure.
Tant de plaisirs interdits et pourtant il s'en rapproche chaque jour un peu plus que la veille.

Il sait que le jour où il franchit ces trois lignes, c'en est fini de son trône. Il finira comme Kiera, les mains dans la saleté à trimer pour gagner sa place.
Mais comment résister à une tentation qui n'apporterait qu'une euphorie sans fin.

— Bonsoir, Sam, le salue-t-il en prenant place à ses côtés, un sourire tendre ayant remplacé ses grands airs.

En quelques semaines, quelques mois, le jeune homme s'est métamorphosé, ou du moins uniquement lorsqu'il est auprès de ce pirate échoué dans ce monde terne.

— Vais-je enfin obtenir ma réponse ? le nargue celui au nez poudré, s'attirant un regard faussement mauvais de l'intéressé.

— Si tu insistes tant, il n'en sera jamais question. 

Sam pousse un soupire exagéré, tire une chaise pour que Pablo s'y installe et lui décoche un de ses fameux clins d'œil.

— Je savais bien que les beaux garçons étaient compliqués à suivre, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point.

— Tu perds ton temps Sam, tu ne m'auras plus avec tes mots doux de ce genre.

Sans un mot, le châtain signifie à son ami que le choix de mots n'a pas échappé à ses oreilles attentives, poussant Pablo à détourner le regard, embarrassé de s'être fait prendre aussi aisément.

Il laisse cependant sa main se poser sur la surface boisée puis glisser jusqu'à la paume de son ami.
Les deux jeunes hommes les laissent se frôler, avec une candeur qui n'est pas vraiment leur mais qu'ils semblent savourer comme deux jeunes gens qui découvrent les plaisirs de l'amour.
Leurs doigts finissent par se superposer, un bref instant, dans une étreinte si furtive qu'aucun client éméché ne peut l'avoir décelée. 

Mais restant sur leur faim, ils décident de quitter l'établissement, courant comme si leurs vies en dépendaient jusqu'à la première ruelle isolée.

L'endroit n'est guère romantique, bien trop sombre pour qu'ils ne puissent réellement discerner l'autre, poussant leurs corps à se rapprocher encore un peu l'un de l'autre.
Les mains de Sam se perdent dans la chevelure sombre de Pablo tandis que celles de ce dernier sont trop occupées à effleurer le tissu de la chemise de son partenaire, passant et repassant sur sa taille fine.
Leur proximité finit par pousser leurs nez à s'entrechoquer, avant que Sam ne penche doucement sa figure sur le côté, laissant à Pablo tout le loisir de coller ses lèvres contre les siennes. 

— Je crois que tu l'as eue, ta réponse, ironise Pablo, si près des lèvres de son amant que souffle les caresse presque tendrement.

— Et quelle réponse !

Dans les secrets de la nuit, les deux jeunes hommes poursuivent leur étreinte, sans se préoccuper un instant d'un éventuel lendemain. 

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je suis en retard et j'ai même pas d'excuses
je rentre chez moi cette aprem, mais j'ai partiel demain, ma joie est mitigée