XVI

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Le vent rabat les mèches de Pablo contre son front, lui bloquant à moitié la vue, ce qui ne le gêne pas plus que cela.
Pour ce qu'il a à faire, sa vue n'est qu'un accessoire et s'il peut s'en priver, cela lui rend même un grand service.

Son veston l'enserre mais c'est son favori alors il ne le quittera pas.
Il n'aura qu'à finir ainsi bloqué dans ce velours pourpre aux nombreuses dorures dans lequel il se sent comme un prince.

Bien qu'il ne soit en réalité qu'une loque.

Le vent souffle à nouveau, lui dégageant la vue sans qu'il n'ait besoin de le faire manuellement.
Cela lui permet d'admirer la falaise sur laquelle il se tient et les immenses vagues qui viennent lécher les rochers en contrebas.

D'ici quelques minutes, il se sera écrasé contre ces eaux profondes, le choc de la chute le tuant avant que ses poumons ne se remplissent d'autre chose que de l'air pourtant si nécessaire.

Alors il avance un pied, puis un autre, évitant que ses talonnettes ne le fassent chuter avant qu'il ne l'ait décidé.
Pour une dernière décision, il ne souhaite pas que cela lui soit imposé comme toutes celles qui ont précédé.

Il se penche de manière calculée pour empêcher le poids du haut de son corps d'entraîner sa chute.

Les vagues l'effraient, après tant d'années à les admirer.
Lui qui rêvait enfant de voyage sur un bateau, s'apprête à connaître ce que tant d'entre eux vivent. Un naufrage et une fin de vie en décomposition au fond de l'océan.

Il se jette enfin dans le vide, souriant à l'éternité qui l'appelle.

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j'ai TD dans 30 minutes et je me chie dessus alors pour oublier je poste un chapitre, bisous <3

LES AMANTS NE MEURENT JAMAISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant