Chapitre 16

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Je passe la porte d'entrée et je m'engage dans les escaliers avec mon patron. Je me retiens de crier de suite. Il tente de parler mais je lui dit d'attendre d'être arriver dans la cave. Sa respiration s'accélère. À ma voix, il a bien compris que j'étais fâchée. Je pousse la porte de la cave et j'allume la lumière.

Louise : Mais qu'est ce qui t'a pris de venir Andrew ! On avait dit non.

    Mon ton est plus tranchant qu'une lame de couteau. Je siffle plus que je ne parle. Il reste de marbre face à mon état.

Andrew : Je...

    Il cherche ses mots et je n'arrive pas à me contrôler davantage.

Louise : Si tu veux que ça marche il faut s'en tenir à ce qu'on décide tous les deux bébé. Tu ne peux pas me donner ton accord sur une décision et faire l'exact opposé. Mes collègues n'ont pas à savoir que je sors avec notre grand patron. Je ne veux pas que ma place soit remise en question ou bien que le RH me vire pour avoir couché avec toi. C'est ma place qui est en jeu. Tu sais à quel point j'aime mon travail. Je ne veux pas le perdre.

    Il me regarde de ses grands yeux sombres. J'essaye de lire ce qu'il pense mais je ne vois rien. Rien d'autre que les Enfers où des flammes brûlent indéfiniment. Ce noir si calme. Je suis aspirée dans un vortex.

Andrew : Je suis désolé... Je... Voulais être avec toi. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je vais rentrer...

    Il commence déjà à faire demi-tour. Je l'arrêtes en lui prenant la main. Je sens que quelque chose ne va pas. Ne pas se battre ce n'est pas son style. Son regard est éteint. Je ne suis pas dupe. Ma colère ne lui fait rien. Comme si sa peine était à son maximum.

Louise : Andrew qu'est ce qui se passe ?
Andrew : J'ai trouvé le conducteur...

    Sa voix est un souffle. Me dire qu'il a trouvé le responsable lui demande un effort surhumain. Il ouvre et ferme la bouche de nombreuses fois avant d'avoir le courage de continuer. Au son de sa voix je me doute qu'il connaît le responsable. Une ex incapable d'accepter qu'il ne voulait pas de sérieux et qui pète un plomb en nous voyant ensemble ? Un rival capable du pire ?

Louise : Une ex...

    Ma voix est méconnaissable.

Andrew : Non...

    Il se retourne et hurle des injures comme un fou avant de frapper son point dans la porte. Je sursaute en le voyant perdre toute contenance et exploser. Je reste pétrifiée ne sachant pas comment réagir. Il finit par se retourner les yeux remplis de larmes. Les yeux rouges. Il se laisse glisser contre la porte de ma cave et recroqueville ses genoux contre sa poitrine.

Andrew : Je suis désolé... Je t'ai mise en danger. C'est ma faute...

    Je ne bouge pas.

Louise : Qui ? Qui m'a fait ça ? Andrew... Je ne comprends pas.
Andrew : Des personnes que je croyais enfin sorties de ma vie.

    J'écarquille les yeux comme une démente.

Louise : Qui ?

    Sa tristesse a laissé place à une colère électrique et violente. Sa voix n'a jamais été aussi grave.

Andrew : Dès que j'ai su... Je devais te voir. Te dire. Que je savais... mais t'en parler maintenant... Je ne sais pas si j'en suis capable...

    Des larmes coulent en silence sur ses joues. Je m'agenouille face à lui. Je lui essuie une larme du bout des doigts. Sa mère. C'était sa mère. Et cette information lui pesait trop pour attendre. Je ne sais pas qui est cette femme mais Marie avait raison. Il est tourmenté. Il me cache des choses mais je ne veux pas le forcer à me parler. Je sais que ça ne nous serait pas bénéfique. Il lui faut du temps. Même si je veux savoir pour comprendre. Il doit faire son propre cheminement.

Tonnerre et couleur nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant