Tonnerre et couleur nuit

Chapitre 17

Dix-sept

    En ce dimanche ensoleillé, je me réveille avec une légère douleur à mon épaule encore un peu meurtrie. Je me tourne les yeux fermés pour caresser du bout des doigts Andrew. Mais la place est vide. J'ouvre soudainement les yeux.
    Je me lève avec une certaine appréhension. J'attache mes cheveux fous en chignon en attrapant au vole un kimono rose pâle.
    Andrew est avec un de mes tabliers et de la pâte à pancake partout sur lui. La vision de mon patron d'habitude si chic qui devient de plus en plus baroudeur avec moi, me fait grandement sourire.

Louise : L'odeur est délicieuse !

    Andrew sursaute. Je crois l'avoir prise par surprise.

Andrew : La marmotte est réveillée ! Je ne pensais pas que tu te serais levée aussi tôt.
Louise : Ton absence dans le lit m'a brusquement fait sortir des bras de Morphée pour être honnête.
Andrew : Installez vous Mademoiselle Vérona, je vais vous servir le café.

    Je m’exécute. Les mouvements qu'il fait sont assurés. Il sait ce qu'il fait ; il déborde de confiance en lui.
    Je le dévore des yeux en silence pendant qu'il finit de faire cuir le petit-déjeuner. C'est tout fière de lui, qu'il dépose une pile de pancakes sur la table. Il sort ensuite couverts et assiettes. Puis pour finir de la pâte à tartiner et du sirop d'érable.

Louise : Mais... Tu as été faire les courses ? Je n'avais pas de sirop d'érable.

    Un grand sourire illumine le visage d'Andrew. 

Andrew : Ne pose pas de questions. Tu vas gâcher la magie. Mange maintenant.

    Je ne peux m'empêcher de le scruter avec interrogation.

Andrew : J'ai fait livrer ce qu'il me manquait dès mon réveil.
Louise : Dors-tu à l'occasion ?

    Ma remarque le fait doucement rire.

Andrew : Je dors ce qu'il faut pour tenir. D'ailleurs ce matin, j'ai pu faire de nombreuses choses... Tu vas aller te préparer, avec un haut à manches courtes. Tu peux mettre un pull, autre...Mais il te faut un débardeur en dessus. Et je vais t'emmener faire une petite balade.
Louise : Une surprise !! Je peux avoir indice ?

    Andrew secoue la tête pour me faire comprendre qu'il ne dira rien.

Louise : Mais...
Andrew : Mademoiselle Louise Vérona, laissez vous guider.
Louise : Fort bien Monsieur Delmar ! Merci pour le petit-déjeuner.

***

    Nous roulons depuis quelques minutes quand nous nous arrêtons en plein centre de Tours. Je ne sais pas où me conduit mon amoureux. J'ai eu beau insister pour savoir, Andrew n'a rien voulu me dire.
    Comme à son habitude, mon baroudeur vient m'ouvrir la porte pour me faire descendre du véhicule. Je prends sa douce main entre la mienne et je me laisse guider en regardant chaque devanture pour enfin savoir ce qu'il m'a préparé.

Andrew : Tu ne peux pas t'empêcher de chercher hein ?

    Il me fait un beau sourire complice et je deviens rouge de honte. Il a raison. Je suis incapable de me laisser guider et d'être dans le flou. C'est plus fort que moi, je dois savoir.

Louise : Excuse moi. Ne pas savoir... C'est nouveau.
Andrew : Faire des surprises c'est aussi nouveau pour moi mais absolument plaisant. Je t'ai assez fait tourner en rond. On va à notre rendez-vous.
Louise : Tourner en rond ?

    Le petite sourire qui se dessine sur son visage est très clair.

Louise : J'y crois pas !! On marche depuis dix minutes parce que tu trouves ça drôle de me voir comme une idiote à me demander où est-ce que l'on va entrer ?
Andrew : En voilà de la perspicacité !