Chapitre 3

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Je reste un instant devant le miroir des toilettes du restaurant où Andrew, mon nouveau patron, m'a emmené pour discuter travail.
Tout se passait bien jusqu'au moment où ses yeux sombres ont viré au marron clair tel une forêt automnale quand il s'est perdu dans mon décolleté. J'ai prétexté un besoin pressant pour m'éclipser au plus vite.
Si je veux réussir à me concentrer sur moi et mes besoins, il va falloir que j'évite Andrew au maximum. Ses yeux me déshabillent à la première occasion. Et je lutte pour ne pas tomber, si vite, dans ses bras. Je dois faire le deuil de ma relation précédente et apprendre à me connaître seule. Il ne doit pas interférer avec mes souhaits. Quoi que je souhaite un jour pouvoir savoir quel est le goût de ses lèvres... Mais je m'égare.
Mon objectif est simple : qui suis-je seule ? Pour ça il va falloir que j'évite mon boss. Je vais pouvoir le faire assez facilement non ?
Je sors mon portable pour envoyer un sms à Marie.

De : Louise Vérona
À : Marie Twist

Virée shopping ce soir vers 17h ? J'ai envie de refaire ma garde robe.

Je n'ai pas à attendre longtemps avant d'avoir une réponse positive avec 5 GIFs de ma meilleure amie.
Quand je sors des toilettes, seulement quelques minutes se sont écoulées. Andrew a les yeux dans le vague et semble ailleurs. Il a remonté les manches de sa chemise blanche. Mes yeux buttent sur des traits à l'encre noir sur ses bras.
Il est tatoué... Il est tatoué sur tous les bras. Seigneur ce que j'aime les tatouages sur ses bras. Louise ! Concentre toi ! Pense par toi-même pour toi-même.

Andrew : Tout va bien Mademoiselle Vérona ?
Louise : Oui patron.

Je m'assois et je ne peux m'empêcher de regarder les motifs qui parcourent ses avant-bras musclés. Il ne m'aide pas. Pas du tout pour être précise.

Andrew : Vous me fixer Louise. Cela n'est pas très poli.

Je le vois sourire en coin. Le rouge me monte immédiatement aux joues et je bredouille des excuses qui ne doivent pas vraiment être audibles pour mon interlocuteur. Je change de sujet de conversation en abordant un thème éditorial qui va nous prendre tout le reste du repas.

Andrew : Vous avez des rendez-vous cette après-midi ?
Louise : Non. Aujourd'hui je réponds à mes mails et j'ai des auteurs à appeler. Je dois aussi prendre rendez-vous avec une agence immobilière.
Andrew : Vous allez déménager ?
Louise : Oui. Mon appartement est un poids. Je veux m'en séparer. Je vais peut-être acheter... Je ne sais pas encore.
Andrew : Je comprends. Je peux vous aider pour l'agence immobilière. J'ai des contacts.
Louise : C'est très gentil.
Andrew : Je vous enverrai des numéros par mail.

Quand nous arrivons devant le bureau, Andrew me tient la porte, comme un gentleman, en me tendant la main pour m'extirper de l'habitacle.

Louise : Merci Monsieur.
Andrew : Merci à vous. Notre discussion m'a éclairé sur de nombreux sujets qui me sont encore inconnus. Je pense que nous pourrions prévoir un rendez-vous de ce type d'ici quelques semaines. Il reste quelques zones d'ombres que je souhaiterais continuer d'éclaircir.
Louise : Très bien patron. Je vous laisse contacter Benjamin pour prendre rendez-vous. Je vous souhaite une bonne fin de journée.

Je commence à me retourner quand Andrew m'attrape le poignet droit pour que je lui fasse à nouveau face. Je suis surprise par son geste et par la chaleur de sa peau sur la mienne.
Je lève la tête lentement ne pouvant détacher mon regard de sa main. Mon patron se met à chuchoter.

Andrew : Louise...
Louise : Monsieur ?
Andrew : Dans combien de temps cela vous semble possible ?

Possible ? Possible pour quoi ? Je cherche complètement perdu une réponse ? Sa voix est emprunte à un désir certain et pourtant il semble toujours professionnel.

Tonnerre et couleur nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant