Chapitre 18

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Andrew vient dormir chez moi le plus clair de son temps depuis 3 semaines. Nous arrivons dans la période la plus productive de l'année : les fêtes de Noël. Tous nos romans en cours doivent être bouclés. Nous sommes épuisés. Et ma meilleure amie est partie en Amérique pour son film, ce qui me rajoute un coup au moral. Nos échangent n'ont absolument pas changés mais ne plus la voir me fait un grand vide dans le cœur. Même si nos appels vidéos comblent un peu ce manque.
    Le week-end tombe à point nommé. Nous nous sommes d'accord avec Andrew : pas de travail pendant ces deux prochains jours. Il m’est interdit de toucher à un manuscrit tout comme lui ne doit pas prendre un appel.
    Ce matin, je suis réveillée bien avant mon baroudeur, ce qui est rare. Je décide de me lever discrètement, d'enfiler un jogging et de sortir chercher le petit-déjeuner après avoir laissé un mot juste au cas où.
    Même avec un gros manteau, le froid hivernal fouette mon corps encore tout chaud d'être sortie de sous la couette. La boulangerie se trouve à peine au bout de la rue. Je ressens comme une vague de panique m'envahir comme le jour de l'accident après quelques pas. Je tourne ma tête dans tous les sens pour m'assurer qu'aucun danger ne rode. Et je fais l'erreur de continuer mon chemin au lieu de rebrousser chemin chez moi.
    Je pénètre dans la boulangerie. La boulangère, qui d'habitude, est toujours souriante semble très étrange.

Louise : Bonjour, je voudrais 4 croissants et une baguette de pain pas trop cuite.

    Son visage reste figé derrière moi. Elle tente de produire un son mais je n'ai pas le temps de l'entendre, un grand coup à l'arrière de moi crâne s'abat et je m'écroule au sol.

***

    Je me réveille à l'arrière d'une voiture avec les mains et les chevilles liées. Je garde les yeux fermés. J'ai bien trop peur de découvrir ce que le noir me permet d'éviter d'affronter. J'écoute et je sens ce qui m'entoure.
    La radio du véhicule tourne très bas. Je n'arrive pas à distinguer la musique. Mais je sens une odeur forte et âcre que j’exècre : le cannabis. Le conducteur est en train de fumer un joint fenêtre fermée. Je me doute que c'est toute cette fumée qui commence à rentrer dans mes poumons qui a dû me faire sortir de mon malaise. Il n'y a pas de bruit de voix depuis plusieurs minutes quand tout à coup, quelqu'un se met à parler.

Voix homme 1 : Elle respire encore mais ne semble pas reprendre connaissance. Tu n'y as pas été de main morte Tony... Le boss la veux vivante je te rappelle.
Tony : Tant fait pas... On va la réveiller. Un saut d'eau à la tronche... Ou bien je pourrais profiter de son sommeil avant qu'on arrive qu'est-ce que tu en dis...

    La voix rauque et caverneuse du fameux Tony me fait avoir des frissons glacés. Il pense à me violer... Et je suis belle et bien la cible de quelqu'un. D'un quelqu'un que ces deux abrutis appelle « Boss ». En général c'est mauvais signe... Je ne sais pas quelle heure il est mais par pitié... Andrew cherche moi...

Voix homme 1 : Tony...

    La voix plus haut perchée que son complice est tout aussi effrayante.

Tony : On s'arrête sur la prochaine air d'autoroute, on lui fait son compte et on va au QG. On lui fera bien comprendre de ne rien dire sinon on la bute.
Voix homme 1 : On ne peut pas la buter... Le boss nous ferait disparaître de suite.
Tony : Cette pute ne le sait pas...

    Maintenant loulou. Maintenant ou tu vas passer sous leurs sales mains dégueulasses.
    Je me racle la gorge. J'entends que petite voix nasillarde se retourne vers moi avec les bruissements de son siège.

Voix nasillarde : T'es réveillée ?

    J'ouvre grands les yeux et je décide que la répartie sera sûrement ma meilleure arme.

Tonnerre et couleur nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant