sᴛrᴀɴɢᴇr ᴛʜɪɴɢs I ʜᴀᴡᴋɪɴs ᴡɪʟʟ ғᴀʟʟ

6- Une once d'espoir (Eleven)

Pdv de Eleven

Je marchai seule au milieu des couloirs blancs et épurés de l'hôpital, le visage fermé et la gorge serrée. Comme à chaque fois lorsque je venais dans cet endroit, ma gorge se serrait et mes membres se crispaient par l'appréhension. Peut-être parce que cet endroit me rappelait tout ce que je détestais : les laboratoires de Papa, ainsi que la salle arc-en-ciel. Ou encore, actuellement, l'état dans lequel mon amie était.

Une fois arrivée devant la chambre, je regardai la porte close face à moi et pris une inspiration avant de toquer, pour avertir Max de ma présence. Puis, je poussai la porte. Je vis Lucas assis au chevet de sa petite amie, il était légèrement penché vers la rousse et tenait un livre sur ses genoux. Lorsqu'il releva la tête pour voir qui venait d'entrer, on échangea un petit sourire.

-Salut Eleven. me dit-il

Je lui adressai un signe de tête avant de refermer la porte derrière moi. Je m'approchai doucement du lit où Max était allongée depuis maintenant trois grosses semaines. Son teint était toujours aussi pâle qu'avant, ses yeux clos ne disaient rien, son visage dépourvu d'émotions non plus.

Je vins m'asseoir sur le bord du lit, pour laisser le siège à Lucas, mais sans pour autant déranger Max. Je regardai mon amie en sentant ma gorge se bloquer, et les larmes montèrent comme à chaque fois que je venais la voir.

-Elle va bien aujourd'hui. me dit Lucas, comme pour me rassurer, Enfin je crois. Il n'y a pas eu de complications particulières.

-Tu es là depuis longtemps ? demandai-je

-Depuis ce matin. me répondit mon ami, Ils n'ont pas voulu que je passe la nuit avec elle. Puis, je ne voulais pas inquiéter mes parents et je ne pouvais pas compter sur la coopération de ma sœur pour me couvrir.

Il était vrai qu'Erica Sinclair avait un sacré caractère. Je ne répondis rien, parce que je n'avais rien à dire. J'étais simplement focalisée sur la rousse qui était allongée dans le lit blanc et reliée à des machines par des dizaines de fils.

-Je vais sécher demain aussi, je pense que je vais rester ici jusqu'à ce qu'elle se réveille. me dit Lucas

Je le regardai.

-Les médecins disent qu'elle ne reviendra pas, que c'est sans espoir. continua mon ami

Dans sa voix, je pouvais lire nettement son inquiétude, ce qui n'était pas quelque chose de courrant chez Lucas qui était d'habitude quelqu'un qui ne montrait pas grandement ses émotions. Un peu comme Mike.

-Mais moi je suis sûr qu'elle est encore là, quelque part. insista-t-il, Elle ne serait jamais partie comme ça et puis... même si elle devait partir, je veux être avec elle. Je ne veux plus jamais la laisser toute seule !

Je sentis mes lèvres tremblèrent légèrement à cause de l'émotion qui m'envahissait. Je pris doucement la main de Max dans la mienne, ses doigts étaient glacés. Si seulement je pouvais la retrouver...

Je sentis Lucas se rapprocher de moi.

-Si tu essayais encore une fois ? me demanda-t-il, Peut-être que tu finiras par la retrouver.

-Tu crois ? demandai-je d'une voix tremblante

-Tu n'as qu'à essayer, il y a forcément un espoir. insista le petit ami de Max

Cette phrase me rappela ce que Mike m'avait dit l'autre jour « Tu es l'espoir Elfe, tant que tu seras là, il y aura toujours une solution. ». Mais, après tout ça, comment pouvais-je encore être l'espoir de Max ? Je n'avais pas su être là pour elle, au moment où elle avait le plus besoin de moi.

-Tiens.

Lucas retira le bandana qu'il portait autour de sa tête et me le tendit pour que je me bande les yeux. Dans son regard, je lisais toute la détermination qu'il avait de retrouver notre amie, et surtout... L'espoir. L'espoir de la voir ouvrir les yeux à nouveau.

Ces derniers temps, je m'étais laissée submergée par le désespoir qui nous entourait, sans savoir à quoi me raccrocher. Lucas venait de me rappeler, en cet instant, ce pourquoi je ne devais jamais baisser les bras. Mes amis.

Lucas se leva pour aller allumer le robinet de la petite salle de bains liée à la chambre, pour faire un bruit de fond et que je puisse me concentrer. J'attachai le bandana de mon ami autour de ma tête et pris la main de Max dans la mienne. Ses doigts étaient glacés. Je me concentrai de toutes mes forces.

Je devais la retrouver. Absolument.

Je me retrouvai au milieu d'une grande étendue noire. Je regardai autour de moi en avançant doucement. Le vide et le silence m'entouraient.

-Max ? fis-je

Aucune réponse, je ne m'arrêtai pas il fallait que j'avance. Bien que je n'avais aucune idée d'où j'allais.

-Max ? Max ! Max, c'est moi, Jane ! appelai-je plus fort

Je serrai les poings et sentant les larmes monter en pique dans mes yeux. Pourquoi je ne la trouvais pas ?

-MAX ! MAX !

Non, non... Où est-ce qu'elle est ? Pourquoi je ne la trouve pas ? La panique commençait à m'envahir, comme à chaque fois que je la cherchais depuis trois semaines. Toujours aucun signe. J'étais à deux doigts de m'effondrer, lorsque j'entendis au loin une voix qui interpella mon intention.

-El !

Je me tournai vivement vers l'endroit d'où provenait la voix. Cela faisait trois semaines que je ne l'avais pas entendue, mais je la reconnu tout de suite. Max... Elle était en vie.

-Max, c'est moi ! répondis-je, Où es-tu ?!

-El ! J'ai peur, j'ai trop peur ! me répondit-elle

-Dis-moi où tu es, je viendrai te chercher ! Max !

Soudain en face de moi, la grande étendue noire se craquela et s'ouvrit en deux pour laisser place à un paysage rouge et lugubre, vide de vie. Mon épiderme réagit instantanément en m'envoyant un frisson glacial dans le dos. Le repère de Vecna.

-Max ! Max, réponds-moi ! insistai-je

De nouveau, le noir envahit mon champ de vision, sans que je puisse à nouveau entendre la voix de mon amie.

De ma main libre, je retirai le bandana de devant mes yeux. Une traînée de sang avait déjà coulé de ma narine, je peinai à reprendre ma respiration. Lucas posa sa main sur mon épaule et c'est ce contact me ramena à la réalité. Je regardai mon ami.

-Alors ? me demanda-t-il

Je sentis que quelque chose serrait ma main. Lorsque je baissai le regard, même si elle avait toujours les yeux clos, la main de Max serrait fort la mienne. Lucas suivit mon regard et comprit tout de suite. Je serrai la main de Max dans la mienne, moi aussi.

-Je l'ai trouvée Lucas... fis-je

Une larme coula malgré moi, j'étais tellement soulagée.

-Elle est où ? Il faut qu'on aille la chercher ! répondit-il

Je le regardai en sentant ma gorge se serrer. Je savais que ma réponse ne lui plairait pas, et qu'il sera compliqué d'aller chercher Max là où elle était.

Mais elle était en vie, c'était tout ce qui comptait.

Max était en vie.

Papillon