Il y a surement quelque chose de pas net.
L'infirmière devrait déjà être revenue. Je jette un dernier coup d'œil à l'ensemble de la pièce, mais rien ne semble plus digne d'intérêt. Je passe donc dans le couloir.
L'infirmerie est située tout au bout d'un long couloir que les bâtisseurs de cet édifice ont eut le mauvais gout de peindre en vert pharmacie. Ça n'a pas pour effet de détendre les éclopés qui y passe, simplement de rendre ce couloir interminablement long. Il est parsemé de petit renfoncements qui font des coudes et qui donne accès à des pièces intermédiaires comme la salle des professeurs, le bureau du directeur, deux placards a balais, et d'autres salles que je ne connais pas. Je commence à me sentir de moins en moins tranquille. J'ai l'impression qu'on m'observe depuis l'un de ces renfoncements tandis que je remonte vers la sortie. Et ça ne me plait pas. D'autant que plus ça tourne dans ma tête, plus je suis persuadé d'avoir réellement entendu un bruit tout a l'heure alors que je regardai le chronomètre du prof de gym. J'atteins enfin l'extrémité du couloir sans fin.
A cet endroit là, la structure fait un coude elle aussi et repart dans un couloir, pas aussi long mais presque, au bout duquel, cette fois, on aperçoit la sortie du bâtiment. J'avoue que je ne suis pas fâché de la trouver, cette sortie. Je presse le pas. Je suis sûr qu'il y a quelque chose qui cloche.
Je longe des bureaux complètement vides qui ne devraient pas l'être. En tout cas, pas à cette heure de la journée. Il n'y a aucun bruit dans tout le bâtiment, pas même une photocopieuse, pas même une cafetière en marche. Ce n'est pas normal. Je me retourne de nouveaux subitement.
Personne.
Je suis observé, je le sais, je le sens. Mais par qui ? Pourquoi ? Je ne suis plus très loin de la sortie. Je me remet a avancer, presque en courant. L'atmosphère est oppressante, stressante, je sens mon cœur frapper ma poitrine de plus en plus vite et de plus en plus fort. Je respire difficilement. Ça devient de plus en plus pénible. Il faut que je sorte.
Soudain, alors que j'allais quitter ce décor digne des plus grands films d'horreur, je vois s'allonger, sur le mur de droite, une ombre menaçante. Soit je n'ai rien compris aux cours de physique, soit cette ombre devrait normalement se trouver au sol. Je m'écarte vivement et me plaque contre le mur opposé. Bon sang, mais qu'est ce que c'est que ce délire ? Pendant quelques secondes rien ne se passe. Je suis là, haletant, les yeux écarquillés, scrutant, tendu, l'ombre profonde qui se découpe sur le mur. Puis, comme sortit des tréfonds d'une obscure dimension, une main, si on peut appeler ça une main, griffue, semblable à une patte de faucon, serres comprises, surgit de l'ombre, tendue directement dans ma direction. Je ne peux pas m'empêcher de pousser un cri. Qu'est ce que c'est que ce truc !? À la suite de la main sort un bras qui ressemble déjà plus à un bras humain, puis un torse nu tout aussi humain. Je ne sais pas si ce machin à une tête, mais vu la manière dont il sort, elle doit être collée a ses pieds, s'il a des pieds toujours. On dirait qu'il sort plié en deux.
L'ombre autour de ... cette créature est devenue grouillante, comme animée. Elle semble se tendre et se contracter, comme si ... comme si elle voulait expulser quelque chose. Et ce n'est pas seulement une impression. Dans une sorte de grande impulsion, l'ombre vomit le reste de la créature dans le couloir. Je me retrouve en face d'une chimère, pure et simple : pâtes d'oiseaux à la place des mains, bras et torse approximativement humain, partie basse ressemblant vaguement à des jambes mais plus indéfinissable qu'autre chose et surtout, une tête couverte par un crâne d'oiseau gigantesque terminé par un très long bec en pointe. C'est finalement un ensemble d'ombre, de peau, de serres, d'os et d'indéfinissable qui se dresse devant moi , au milieu de ce couloir où il n'y a décidément personne qui pourrait me porter secours.
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[REWRITE] Oswald - La Confrérie des changeurs de Temps
Fiction HistoriqueJ'ai fait une bêtise. Je m'appelle Oswald Mcmorlann. Ça n'est pas ça la plus grosse boulette de mon existence. J'ai, ne me demandez pas comment, changer accidentellement le cours du Temps, tout simplement. Embarqué, bien malgré moi dans une quête po...